La ménopause : Traitements « à la carte »
Pour chaque femme, à un moment bien déterminé, et pour des troubles déterminés, il existe des traitements déterminés, qu’il faut sans arrêt reprendre, remodifier et réajuster; on donne ainsi le minimum de médicaments, pour les effets les meilleurs.
On réadapte les doses hormonales en fonction de l’âge, qui évolue, mais aussi en fonction du poids, qui peut également évoluer dans un sens ou dans un autre. La réadaptation des traitements doit se faire au moins bi-annuellement car tel ou tel incident de l’existence, ici le pathologie n’ayant rien à voir avec le traitement hormonal, peut modifier le «terrain » et imposer un réajustement des traitements hormonaux.
Un changement d’activité, physique, professionnelle ou sexuelle, peut modifier le mode d’élimination ou d’absorption hormonale.
De même un changement alimentaire, dû par exemple à une décision de perdre quelques kilos, ou plus rarement de vouloir en prendre, ou tout simplement le changement géographique, ou encore les stress répétés d’une nouvelle orientation professionnelle, sont .lutant de raisons dont votre médecin saura tenir compte pour réadapter votre traitement. Encore fau- dra-t-il que vous l’aidiez en évoquant les éventuels changements de votre vie qui peuvent imposer ce réajustement.
En pratique, il faut savoir que les grandes ou petites « fatigues-déprimes » qui surviennent sans raison apparente, chez l’homme comme chez la femme, à partir de quarante-cinq ans, proviennent beaucoup plus souvent qu’on ne le croit des problèmes hormonaux, très sensibles heureusement aux traitements par hormones génitales.
Différents traitements sont possibles. On voit de plus en plus, pour traiter la ménopause, des prescriptions qui semblent contradictoires: certains médecins prescrivent de façon continue les traitements hormonaux; d’autres, de façon discontinue; certains donnent de fortes doses de progestérone dès le début du cycle artificiel, d’autres le font seulement dans la deuxième moitié du cycle artificiel ou à partir du onzième et jusqu’au vingt-cinquième jour du cycle.
Toutes ces prescriptions sont plausibles dans la mesure où le médecin connaît bien sa patiente. Ce sont les réactions que celle-ci présentera, telle la rétention d’eau due aux prises d’estrogènes, qui devront amener le médecin à équilibrer la dose de progestérone.
En pratique quotidienne, le plus souvent on essaie de rétablir l’équivalent d’un cycle naturel. Durant le cycle menstruel de la femme en pleine période d’activité génitale, il y a, rappelons-le, les quatorze premiers jours du cycle, sécrétion d’estrogènes seuls; la sécrétion de la progestérone s’y ajoute ensuite.
Donc, en dehors de la fécondation, le cycle menstruel est de vingt-huit jours et la ponte ovulaire qui se produit au quatorzième jour du cycle (normalement), déclenche la sécrétion de la progestérone. Pourtant, si l’on veut réaliser exactement dans le cycle artificiel de la ménopause ce cycle naturel, on se trouve dans un système où il y a trop d’estrogènes (du fait que la femme en sécrète encore un peu) que la progestérone ne tamponne plus suffisamment.
Autrement dit, on ne peut donc pas réaliser tout à fait le cycle naturel lorsqu’on fait un cycle artificiel. Les prescriptions habituelles les plus logiques comportent des estrogènes pendant vingt et un jours, du cinquième au vingt-sixième jour, et de la progestérone à partir du onzième jour (et non pas du quatorzième), voire même plus tôt, dès le cinquième jour. Évidemment, on ne réalise pas exactement la physiologie de la phase génitale active mais on diminue les inconvénients des estrogènes qui sont: rétention d’eau, prise de poids. Toutefois, un excès de progestérone ferait également grossir cl participer aussi à une certaine rétention d’eau et de graisse, d’où la minutie des dosages à prescrire.
Honnêtement, toute prise d’hormones donne souvent à la femme deux à trois et jusqu’à quatre kilos contre lesquels elle aura à lutter. Mais on le sait, et on suit une fois pour toutes le traitement qui fera perdre cet acquis; puis on reste vigilant et le traitement de la ménopause est alors possible et grandement bénéfique.
Ce que vous devez faire : au début des troubles de la ménopause, pour mettre en place le bon système qui luttera contre ses inconvénients, voir votre médecin une fois par mois, puis une fois tous les trois mois. Accepter le principe de faire pratiquer des dosages urinaires minutieux avant et pendant l’hormonothérapie. Continuer ensuite à voir votre médecin tous les six mois pour qu’il surveille et réadapte votre traitement.
Si vous n’avez pas le courage ou l’envie de vous imposer cette discipline, ne prenez pas d’hormones et subissez tranquillement votre ménopause, qui n’a pas de raison a priori de mal se passer.