La ménopause
Depuis plus de cinquante ans, l’action des hormones sexuelles sur l’activité cellulaire est connue. L’application médicale a été longtemps réservée aux problèmes sexuels ou aux problème de croissance perturbée, lorsqu’ils étaient dus tic façon formelle à des insuffisances de sécrétions; les hormones étaient utilisées avec grande prudence et parcimonie car l’on craignait d’éventuelles actions cancérigènes.
Leur utilisation à grande échelle à titre contraceptif apporté une preuve formelle, non seulement de leur innocuité mais aussi de leur action bénéfique sur l’ensemble de l’organisme. Si bien que des traitements hormonaux de substitution ont été de plus en plus utilisés dans le domaine de la ménopause. Cela, malgré certains inconvénients lorsque les hormones sont mal .id.iptées ou mal dosées.
Si les « mini » puis les « micro » pilules contraceptives uni évité une partie des inconvénients de la pilule initiale, le problème reste entier pour le traitement de la pic ménopause ou de la ménopause, où des doses hormonales plus importantes sont alors nécessaires. Il a l.tllu rechercher des traitements de plus en plus adaptés à chaque cas et compenser au mieux les inconvénients au coup par coup, symptôme par symptôme, pour ne pas renoncer au bénéfice de ces traitements sur l’état général et contre le vieillissement. (Non pas que les femmes rajeunissent mais elles souffrent de moins en moins des pathologies presque naturelles dues au vieillissement cellulaire comme les rhumatismes, les problèmes de peau ou le manque de sécrétions lacrymales ou génitales.)
Il est maintenant prouvé statistiquement et scientifiquement que les traitements hormonaux ne sont pas cancérigènes, même à très forte dose, à condition que le sujet soit «sain », ce qui impose un examen médical poussé avant tout traitement hormonal.
La ménopause a longtemps divisé les médecins en deux camps. Pour les uns, c’est un phénomène naturel qu’il faut respecter. Pour les autres, un trouble qu’il faut traiter: de nombreux ouvrages énumèrent, appareil par appareil, organe par organe, tissu par tissu, réaction par réaction, tous les dégâts qu’elle peut provoquer.
Par les femmes aussi, elle est différemment vécue.
Pour certaines, elle est bienvenue (plus de règles, plus de grossesses non désirées), tandis que pour d’autres, elle « sonne le glas de la jeunesse ».
La ménopause, c’est un déclic qui détériore, mais elle fait partie de la physiologie de la vie. Il y a tout un système qui se dégrade progressivement, c’est normal. Une rose est-elle anormalement malade parce que au petit matin elle est plus fanée que la veille ?
En Israël, on dit depuis longtemps, en trinquant au bonheur de quelqu’un pour son anniversaire : « Jusqu’à cent vingt ans ! » On ajoute maintenant ces quelques mots que je trouve merveilleux d’espoir pour les progrès de la médecine: «Jusqu’à cent vingt ans… mais comme à vingt ans ! »
Pourquoi pas? Ma mère, elle, répondait à ce souhait le longévité depuis l’anniversaire de ses quatre-vingts ms : « Et pourquoi vous me limitez ?… »
Quant à sa ménopause, nous n’en avons jamais entendu parler, pas plus que des autres étapes de sa vie hormonale, qu’elle a toujours assumées avec sourire et philosophie.
Le normal et le pathologique
Le problème est de déterminer les limites du « normal », du physiologique, par rapport au pathologique, et de définir à partir de quel stade on est malade, à partir de quel stade on doit ou non se soigner.
Ce qui est maladif, pathologique, c’est ce qui s’écarte de la normalité pour laquelle on a été conçu. Or, le vieillissement est normal, tout être vivant le subit de façon plus ou moins rapide. Il faut seulement faire que ce vieillissement se produise le plus lentement possible, dans les meilleures conditions possibles, avëc la meilleure apparence esthétique possible.
À nous médecins de préparer le terrain, d’expliquer. Il se passe une bascule importante sur le plan hormonal lors de la ménopause. C’est normal, physiologique, mais on peut maintenant en effacer les inconvénients sur le plan hormonal, sexuel, esthétique et morphologique. Le corps peut alors rester jeune plus longtemps.
Au cours de la vie hormonale, tout est prévu pour marcher très bien, normalement; lorsqu’il y a un caillou dans les rouages, il faut savoir le retirer mais, sinon, s’abstenir ou pas est un problème d’évolution des mœurs médicales. Je pense, quant à moi, que tout ce qui peut améliorer l’esthétique – et la qualité de la vie -, sans nuire à la santé, doit être tenté chaque fois que cela est possible puisque la médecine nous le permet maintenant.