La médecine nucléaire : L'aspect thérapeutique
Le traitement des cancers
Les rayonnements bêta moins, bêta plus et alpha induisent une destruction cellulaire qui peut être mise à profit pour éliminer les cellules indésirables. En revanche, la radioactivité ne peut être d’aucun secours thérapeutique dans des pathologies pour lesquelles les cellules doivent être stabilisées, encore moins régénérées. Seules les cellules anormales (tumeurs) ou surnuméraires (excroissances) sont visées.
Les tumeurs peuvent effectivement être détruites sous l’effet d’un faisceau de rayonnements puissants d’origine externe (RX, alpha, bêta-, gamma, neutron ou proton), mais cette technique entre dans le domaine de la radiothérapie externe et du radiothérapeute.
La radiothérapie interne ou métabolique, domaine de la médecine nucléaire thérapeutique, consiste à injecter à un patient une substance radioactive qui va se fixer sur les cellules à détruire par les radiations. L’Iode 131, cité en introduction pour le traitement du cancer de la thyroïde, en est le meilleur exemple. Dans les dernières années, de nouvelles molécules ont fait leur apparition et prouvé une efficacité réelle dans certaines pathologies bien spécifiques. Le traitement des patients atteints de lymphome non-hodgkinien résistants aux thérapies classiques en est un bon exemple. Le traitement de certaines pathologies tumorales plus rares (phéochromocytomes, neuroblastomes, polycythaemie, thrombo-cythaemie…) et celui des leucémies myélocytaires et lymphocytaires chroniques était connu depuis plus longtemps, mais le nombre de cas traités était resté proportionnel à l’incidence de ces maladies, c’est-à-dire très faible. Certains cas de cancers du foie non transplantable ont également bénéficié d’une radiothérapie particulière, et ce dans certains centres bien connus. Enfin, depuis plusieurs années, il a été démontré qu’à défaut de guérir, certaines substances présentent l’avantage incontestable d’une réduction importante des douleurs associées aux métastases osseuses, ce que l’on appellera un effet palliatif.
Pour le moment, ces thérapies sont réservées à des patients, soit en échec thérapeutique classique, soit appartenant à des catégories bien identifiées et très limitées. La modalité de radiothérapie métabolique a encore besoin de démontrer son efficacité à une grande échelle et pour une administration en première intention. Des essais cliniques en ce sens sont en cours et ils présentent tous des résultats encourageants.
D’autres nouvelles molécules également en cours d’essais cliniques vont faire leur apparition dans les hôpitaux au cours des prochaines années, plus particulièrement dans le traitement des cancers du poumon ou du colon, des lymphomes, myélomes et leucémies.
Un autre progrès considérable a été réalisé pour améliorer les résultats des techniques chirurgicales. La plus innovante et la plus efficace s’appliquant au cancer du sein, est la méthode de détection des ganglions sentinelles. Appliquée à toutes les patientes, elle devrait faire chuter de façon importante le risque de récidive. De plus, cette technique est beaucoup moins traumatisante que l’ablation chirurgicale d’une partie du système lymphatique qui est la procédure actuelle. Eventuellement, cette méthode se prêtera également au traitement des mélanomes.
Une autre application thérapeutique : la rhumatologie
L’essentiel de la médecine nucléaire de thérapie se concentre sur le traitement des cancers. Même si le patient est orienté initialement vers le médecin de référence pour sa maladie (gastro-entérologue pour un cancer de l’estomac, hépatologue pour le foie, urologue pour la prostate), en fin de compte la prise en charge thérapeutique se fera en milieu hospitalier dans un service d’oncologie (ou d’hématologie).
Parmi toutes les autres maladies à évolution lente qui peuvent être prises en compte par la médecine nucléaire, seule la rhumatologie a trouvé un intérêt pratique. Les cas de polyarthrite rhumatoïde sont le meilleur exemple, car des solutions ont été trouvées quel que soit le type d’articulation affectée, en jouant sur les propriétés des radionucléides mis en œuvre : c’est la radio-synoviorthèse. Compte tenu du coût de la méthode, elle est réservée aux cas particuliers ou extrêmes.
Enfin, rappelons que le seul produit marqué avec un émetteur alpha et commercialisé à ce jour n’est disponible qu’en Allemagne pour le traitement de la spondylarthrite ankylosante (maladie de Bechterev).
Vidéo : La médecine nucléaire : L’aspect thérapeutique
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