La chirurgie : la thyroïde, à fleur de peau
Malgré l’apparition de médicaments très efficaces pour traiter les hyperfonctionnements de la thyroïde, la chirurgie est encore une option thérapeutique fréquente en cas d’hyperthyroïdie ou de goitre (augmentation importante du volume de la glande).
La thyroïde, située à la base du cou, juste sous la peau, secrète des hormones qui agissent sur le métabolisme de l’organisme, c’est-à- dire sur sa consommation d’énergie et la vitesse de ses réactions biochimiques, ainsi que sur la croissance et la maturation des os et du cerveau en particulier. Une hyperthyroïdie (ou maladie de Basedow), par augmentation de la production d’hormones, entraîne une «accélération» globale de toutes ces fonctions, qui se traduit principalement par un goitre, un amaigrissement, un rythme du cœur très rapide, une faim importante, de la diarrhée, de la nervosité, et un regard «exorbité» qui a donné à cette maladie le nom de goitre exophtalmique… Lorsque les traitements médicamenteux (antithyroïdiens ou injection d’iode radio-actif) ne suffisent pas à ralentir le fonctionnement de la glande, ou lorsque l’hyperthyroïdie est due à un nodule isolé de la glande thyroïde, la chirurgie est indiquée. Dans le second cas, on ne fait qu’enlever le nodule, appelé nodule toxique.
Dans le premier, on enlève le goitre thyroïdien, par thyroïdectomie subtotale. Il est en effet préférable de n’enlever qu’une partie de la thyroïde, afin de laisser en place du tissu glandulaire qui pourra assurer la sécrétion des hormones indispensables. De plus, la thyroïde porte, à sa face postérieure, quatre minuscules glandes endocrines, les parathyroïdes, qui régulent l’équilibre du calcium dans l’organisme. Il est donc important de les laisser en place de manière à ne pas provoquer de troubles du calcium, qui auraient des conséquences néfastes (tétanie).
L’apparition d’un nodule isolé de la thyroïde, sans anomalies endocriniennes, évoque la possibilité d’un cancer de la thyroïde.
Les examens complémentaires (scintigraphie, échographie, scanner) peuvent n’être pas suffisants pour conclure à la bénignité ou à la malignité du nodule. Une ponction-biopsie, ou parfois une exérèse avec examen anatomopathologique extemporané (voir plus loin), est alors indiquée