La chirurgie du cancer du sein : Le curage ganglionnaire
Quelle est la stratégie chirurgicale pour prélever les ganglions axillaires ?
La technique du ganglion sentinelle
Le curage axillaire classique consiste à retirer le premier puis le second étage des ganglions de cette chaîne. Mais, depuis quelques années, nous bénéficions d’une nouvelle technique, dite « du ganglion sentinelle », qui permet de n’enlever qu’un .premier relais ganglionnaire et de préserver ceux du reste de la chaîne. En 1890, un chercheur français avait démontré par ses travaux anatomiques que toussles vaisseaux lymphatiques du sein se drainaient d’abord par un premier ganglion. L’idée fut donc de rechercher ce premier relai pour vérifier la continuité de la chaîne. Cette identification peut s’effectuer par une méthode colorométrique ou isotopique ou l’association des deux. Dans le premier cas on injecte un liquide bleu dans le pourtour de la tumeur qui se dirigera vers le premier ganglion de l’aisselle, dans le second on introduit un produit radioactif en zone péri-tumorale (ou péri-aréolaire) pour pouvoir détecter ce premier ganglion au moyen d’une sonde spécifique.
Ce procédé du ganglion sentinelle part du principe que l’on dépiste des tumeurs de plus en plus tôt et de plus en plus petites. En principe, plus la tumeur est réduite, moins il y a de risques d’atteinte ganglionnaire axillaire et plus les curages complets sont inutiles. (L’atteinte ganglionnaire reste un des éléments pronostiques principaux de l’indication d’un traitement médical postopératoire.)
Pouvez-vous rappeler à nos lectrices pourquoi la biopsie est la plupart du temps si importante pour envisager le protocole thérapeutique ?
Parce que ces résultats d’analyse (les conclusions des anatomopathologistes) vont permettre de guider non seulement le contrôle local et régional de la maladie, mais aussi la stratégie du traitement éventuel qui va suivre.
Après un curage ganglionnaire axillaire complet, quels sont les risques de complications ?
Les complications médicales
La première conséquence néfaste de cette opération risque d’être ce qu’on appelle une lymphocèle. Les vaisseaux lymphatiques sectionnés entraînent la formation d’une poche de lymphe, laquelle se traite par des ponctions répétées (phénomène ne présentant aucune gravité). Une deuxième complication de cette chirurgie, plus ennuyeuse, peut être une certaine gêne de la mobilité de l’épaule. (Les tissus, en cicatrisant, ont induit une certaine rétraction.) Dans la grande majorité des cas, les patientes récupèrent totalement de cet effet secondaire. Une troisième complication, devenue très rare, est celle couramment dite « du gros bras », qui est la conséquence d’un blocage du drainage lymphatique. Là, malheureusement, le problème demeure définitif.