Kyste de l'ovaire
Définition :
Il s’agit d’une tumeur à composante liquidienne qui se développe aux dépens d’un ovaire. Environ 5% des femmes développent un kyste de l’ovaire au cours de leur vie, c’est une affection assez fréquente mais heureusement elle est le plus souvent de nature bénigne.
Physiopathologie :
Rappel physiologique : l’ovulation
L’ovulation est la libération par l’ovaire (glande génitale située de chaque côté de l’utérus de la femme, et constituant avec celui-ci et les deux trompes de Fallope l’appareil génital féminin interne) d’un ovocyte. L’ovocyte arrive dans la cavité utérine. Il s’implantera dans cette cavité si jamais il a été fécondé par un spermatozoïde, sinon l’ovocyte est éliminé avec le sang lors des règles. Ce phénomène se produit à chaque cycle menstruel (représenté sur le schéma).
Avant cela, l’ovule est recruté au sein d’une formation faite d’une poche de liquide appelée follicule dans lequel il passe par une période de croissance passant par différents stades du follicule primaire jusqu’au follicule mature qui après avoir libéré l’ovule devient le corps jaune, une des structures qui participent à la sécrétion des hormones sexuelles féminines.
Formation du kyste
Parfois, au cours du cycle normal de l’ovulation comme on vient de l’expliquer, on observe une hypertrophie (une augmentation de volume) du follicule qui présente une taille supérieure à sa taille normale qui est aux alentours de 3 cm. On parle alors de kyste de l’ovaire qui, la plupart du temps, est absolument bénin mais qui peut, dans des cas plus rares, être malin. Les kystes de l’ovaire sont classés en 2 catégories :
Les kyste fonctionnel :
Ils sont de loin les plus fréquents, représentant 90 % des tumeurs de l’ovaire. Son apparition est liée à des perturbations hormonales, Ils ne surviennent chez les femmes qu’en période d’activité génitale. Le kyste fonctionnel a pour caractéristique d’avoir une taille qui évolue avec le cycle de l’ovulation et par définition, il disparait spontanément après les règles ou après un traitement médicamenteux hormonal adapté.
Les kystes organiques :
C’est une tumeur qui se développe aux dépens de l’épithélium de surface (la couche de cellules la plus externe tapissant un organe). Les kystes organiques eux même représentent un ensemble de tumeurs bénignes et malignes.
Tumeurs épithéliales de l’ovaire :
- Tumeurs séreuses : (reproduisant un épithélium tubaire). Elles sont les plus fréquentes et représentent 90 % de l’ensemble des tumeurs ovariennes.
- Tumeurs endométrioïdes : reproduisant un épithélium endométrial
- Tumeurs mucineuses : reproduisant un épithélium endocervical
- Tumeurs de Brenner : reproduisant un épithélium para-malpighien
- Tumeurs à cellules claires : reproduisant un épithélium urinaire
- Tumeurs mixtes
Tumeurs de cellules germinales :
Touchent les cellules permettant la reproduction et représentent environ 10 à 15 % des tumeurs de l’ovaire.
- Tumeurs issues des cellules d’origine germinale : dysgerminome. Ils se caractérisent par un pronostic assez bon car ils sont sensibles à la radiothérapie
- Tumeurs dues à un développement extra-embryonnaire : choriocarcinome, tumeur du sinus endodermique.
- Tumeurs dues à un développement embryonnaire : polyembryomes, tératome immature, carcinome embryonnaire.
- Tumeurs dues à un développement adulte : tératome mature (kyste dermoïde). Elles sont les plus fréquentes et représentent 95 % de l’ensemble des tumeurs des cellules germinales.
Tumeurs du stroma spécialisé :
- Tumeur de la thèque
- Tumeur de la granulosa
- Tumeur de Sertoli
- Tumeur de Leydig.
Symptôme et signes clinique :
- Douleur pelvienne chronique ou aigue
- des troubles urinaires (difficulté à uriner)
- une constipation (traduisant une compression du rectum)
- Pesanteur pelvienne
- Stérilité
Complications des kystes de l’ovaire :
La torsion :
C’est la complication la plus fréquente de la maladie elle donne une douleur brutale et très violente le toucher vaginal perçoit une zone très douloureuse sur le côté de l’utérus.
L’hémorragie et la rupture :
Cette complication peut être à l’origine d’un choc ou d’une anémie.
Une péritonite :
C’est généralement une infection qui cause la rupture d’un kyste dermoïde à l’intérieur du péritoine lors d’une intervention chirurgicale par cœlioscopie.
La dégénérescence en cancer :
C’est la transformation d’un kyste en cancer
La compression :
Par compression d’un organe, un kyste de l’ovaire peut entrainer des déséquilibres en relation avec l’organe comprimé comme une pollakiurie dans le cas de compression de la vessie par exemple ou une constipation par compression du rectum.
Traitements :
L’abstention thérapeutique est recommandée en cas de kyste fonctionnel à condition de vérifier sa disparition au bout de 3 mois ou en cas de forte probabilité de bénignité surtout chez les patientes présentant des risques vis-à-vis de la l’anesthésie et/ou la chirurgie.
Sinon les alternatives thérapeutiques sont représentées par :
La chirurgie :
La chirurgie est indiquée pour :
- Tous les kystes organiques
- Tout kyste compliqué
- Kyste fonctionnel qui persiste au delà de 3 mois
La cœlioscopie :
C’est l’alternative de choix pour les kystes bénins. À l’aide de petites incisions pratiquées dans l’abdomen, sous anesthésie générale, le chirurgien introduit une caméra et des instruments de chirurgie pour opérer. Cette technique évite l’ouverture complète de l’abdomen avec une meilleure tolérance postopératoire, moins de complications liées à l’intervention et évite d’avoir une cicatrice de grande taille.
La laparotomie :
Consiste en une ouverture complète de l’abdomen, elle est parfois nécessaire pour confirmer la nature maligne ou bénigne d’un kyste en cas de doute.