Hyperthyroidie
INTRODUCTION :
L’hyperthyroïdie est une entité clinique englobant plusieurs maladies spécifiques, caractérisées par un hypermétabolisme et un niveau élevé d’hormones thyroïdiennes circulantes.
Un terme équivalent est celui de thyréotoxicose, même s’il persiste une petite controverse quant à l’utilisation de ce terme.
Physiopathologie :
- L’hyperthyroïdie correspond à un emballement du fonctionnement de la glande thyroïde.
- Celle ci sécrète un excès d’hormones thyroïdiennes, T3 et T4.
- Cette augmentation des hormones thyroïdiennes provoque une accélération de la plupart des fonctions de l’organisme.
- Les femmes de 25 à 50 ans environ sont les plus concernées.
LES MANIFESTATIONS OBSERVEES,LES SYMPTOMES :
La plupart des signes restent non spécifiques ou peuvent être discrets.
- L’hyperthyroïdie peut se manifester par tout ou partie des signes suivants :
- irritabilité, distraction, agitation, hyperactivité, anxiété, troubles nerveux
- accélération (même au repos) ou irrégularité du rythme cardiaque, palpitations
- sensation de chaleur ou intolérance à la chaleur
- intestins très actifs ou diarrhée
- fatigue, faiblesse
- douleurs musculaires
- tremblements
- transpiration abondante, mains moites, peau douce
- démangeaisons
- troubles du sommeil
- perte de poids inexpliquée, malgré une augmentation de l’appétit
- grossissement de la glande thyroïde (goitre)
- perte de cheveux
- menstruations irrégulières, moins fréquentes, peu abondantes
DIAGNOSTIC :
Si votre médecin soupçonne une maladie de la thyroïde, plusieurs tests sont disponibles afin d’évaluer son fonctionnement.
- On peut :
- soit mesurer le taux de TSH ; un taux peu élevé indique que la thyroïde est en hyperactivité et a fait cesser la production De TSH par la glande pituitaire. Cependant, cela ne prouve pas le dysfonctionnement de la glande pituitaire elle-même
- soit en complément de la TSH, on analyse également le taux de T4 dans le sang.
- Une autre méthode – appelée test de stimulation fonctionnelle – aide à déterminer si la glande pituitaire et la glande thyroïde sont responsables des symptômes.
Les ultrasons et le scanner de la thyroïde permettent un examen visuel de la glande thyroïde et des nodules.
QUELLES SONT LES CAUSES POSSIBLES ?
Si la glande thyroïde commence à s’emballer et secrété a tort et a travers c’est qu’il ya une cause sous-jacente qui suscite une démarche bien appropriée pour la mettre en évidence car seul l’étiologie conditionne le traitement. Tout d’abord, il faut bien sure situé le niveau de l’anomalie.
Les différentes étiologies sont :
La maladie de BASEDOW +++
Généralités : |
-La maladie de Basedow est la première cause d’hyperthyroïdie en termes de fréquence.Elle est plus fréquente chez la femme jeune.-Hyperfonctionnement thyroïdien diffus indépendant de l’antéhypophyse de nature auto-immunitaire.* Il existe un terrain génétique favorable pour de telle atteinte. -La maladie se retrouve souvent en association avec des maladies auto-immunes endocriniennes (diabète insulino-dépendant, type 1). -Il y a production d’autoanticorps appelés « anticorps thyréostimulants », découverts en 1956 par Adams et Purves. Ils augmentent les étapes de la synthèse hormonale et la libération des hormones thyroïdiennes, |
Diagnostic :On retrouve de manière non constante en plus des manifestations communes de l’hyperthyroïdie :
Le diagnostic est fait en présence de TSI (Thyroid stimulating immunoglobulins) dans le sang des patients dont la structure est proche de celle de la TSH, et stimulant ainsi la production d’hormones thyroïdiennes par la glande). |
Le nodule toxiqueLe nodule toxique de Plummer est évoqué devant le nodule isolé de la glande thyroïde qui peut parfois être palpé et surtout, par la fixation d’Iode radioactif de ce dernier de manière exclusive à la scintigraphie thyroïdienne, le reste de la glande n’étant plus visualisé. Il devient une cause importante d’hyperthyroïdie chez la personne âgée. |
La thyroïdite
Elle peut être :
- infectieuses (thyroïdite de De Quervain dans un contexte grippal) ou post opératoires ;
- auto-immune comme lors de la thyroïdite de Hashimoto avec la présence d’Anticorps anti-thyroglobuline et anti-récepteur à la TSH .
- survenir après un accouchement (assez fréquente puisqu’elle concerne jusqu’à 10% des parturientes, le plus souvent très discrète et guérissant sans séquelle).
Elle évolue parfois vers une hypothyroïdie (diminution des hormones thyroïdiennes) régressive.
La scintigraphie montre alors l’absence totale de fixation de l’iode radio-actif (scintigraphie blanche).
Autres causes :
- La prise d’hormone thyroïdienne en quantité trop élevée.
- Le goître multinodulaire à l’examen clinique de la glande.
- Le cancer de la thyroïde évolué.
- Effet secondaire de la prise de certains médicaments (Amiodarone qui est riche en iode).
Complications:
Si l’hyperthyroïdie n’est pas traitée correctement, une complication appelée crise thyréotoxique peut survenir. L’hyperactivité extrême de la thyroïde provoque de la fièvre, de la faiblesse, des pertes musculaires et une jaunisse avec élargissement du foie. Une grande fatigue cardiaque peut entraîner un pouls irrégulier ou une attaque (éventuellement mortels). Le sujet peut être agité, d’humeur instable, confus et sombrer dans le coma. Une crise thyréotoxique – considérée comme une urgence médicale – peut également être provoquée par un traumatisme, une infection, une opération, un diabète non soigné, une grossesse, un accouchement ou l’oubli de la prise des médicaments.
Le traitement :
La Chirurgie :
Elle consiste en l’ablation de la totalité ou d’une grande partie de la glande thyroïdienne.
La chirurgie se doit de respecter les glandes Parathyroïdes de petites tailles et situées en arrière de la thyroïde.
Elle doit également passer en dehors du nerf récurrent passant en arrière de la glande, sa section pouvant entraîner un changement de la voix (dysphonie) vu qu’il innerve les cordes vocales.
L’Iode radioactif :
L’ingestion d’iode radioactif (Iode 131) va se fixer sur la glande thyroïde, détruisant ainsi cette dernière.
Ce traitement n’est proposé qu’à certaines formes de maladie de Basedow et est naturellement inefficace en cas de non fixation de l’iode sur la glande (scintigraphie blanche).
Elle expose à un risque d’hypothyroïdie (comme la chirurgie par ailleurs) qui est facilement traité par la prise d’hormones thyroïdiennes.
Les antithyroïdiens de synthèse :
Il s’agit de médicament inhibant la production d’hormones thyroïdiennes, comme le méthimazole, le carbimazole ou le propylthiouracil. Le délai d’efficacité peut être long
Traitements non spécifiques :
En cas de douleurs, un antalgique peut être donné, de même en cas de fièvre (antipyrétique).
– Les bêta-bloquants ralentissent le cœur et diminuent les palpitations ainsi que les tremblements.