Grossesse (Maladie infectieuse au cours de la) : Cytomégalovirus
Généralités
Il s’agit d’une infection virale extrêmement grave pour le fœtus.
Il n’est pas recherché systématiquement en cours de grossesse. C’est l’infection intra- utérine la plus fréquente — 1 à 2 % de naissance vivante —, donc un problème majeur de santé publique. L’infection maternelle est le plus souvent asymptomatique (90 %). Le taux de séropositivité en France est de 70 % mais varie en fonction de la région, de l’âge, du statut socio-économique.
Le réservoir de virus est l’être humain et la contamination peut se faire de façon
suivante :
– Par contact rapproché (salive, sécrétions génitales, lait de mère..
– Par voie sanguine (transfusion…).
Le virus est ensuite présent très longtemps (des années) dans l’organisme.
Il existe des groupes professionnels à risque (infirmières, personnel médical, puéricultrices, personnel de crèche, institutrices, éducateurs…).
Toutes les patientes ayant un antécédent de transplantation ou avec une immunodépression sont à risque de porter ce virus.
Signes maternels
Dans 90 % des cas, l’infection est asymptomatique ; sinon il s’agira le plus souvent d’un syndrome mononucléosique (pseudo-grippal) (fièvre +/- éruption ; rarement hépatite et purpura…).
Bien que la clinique soit frustre, une atteinte fœtale peut survenir tout au long de la grossesse, et en cas de primo-infection en début de grossesse, une interruption médicale de grossesse est parfois envisagée.
Le diagnostic biologique passe par une sérologie (IgG et IgM) et par la recherche d’une virurie.
Signes d’appels fœtaux
– RCIU sévère et ou microcéphalie, oligoamnios.
– Calcifications (images hyperéchogènes) intracrâniennes ou abdominales.
– Ascite.
Diagnostic et conduite à tenir
Une réinfection peut s’accompagner d’une virémie et de l’ascension d’IgM. Les résultats ne sont interprétables que si l’on dispose d’une sérologie antérieure (voir par exemple sur les sérologies de toxoplasmose et de rubéole).
Chez le fœtus, une PCR positive sur liquide amniotique pour le génome du CMV signe une excrétion urinaire fœtale mais n’affirme pas l’infection.
On pourrait rechercher une virémie par PCR. Les signes indirects dans le sang fœtal sont (par cordocentèse) présence d’IgM spécifiques, une thrombopénie, des trans- aminases et gamma-glutamyl transpeptidases (y-GT) augmentées.
En cas de primo-infection au cours des deux premiers trimestres de la grossesse— c’est plus grave quand c’est plus tôt —, l’IMG peut être proposée ou une attitude mesurée en cas de souffrance fœtale est à considérer.
En cas de primo-infection, la transmission verticale est de 30 à 50 %, elle est de 2 à 5 % en cas de récurrence.
5 % des enfants atteints présenteront une forme grave (maladie des inclusions cytomégaliques) avec des séquelles lourdes chez les survivants (70 %). D’autres présenteront une atteinte partielle (5 %) ; 10 % développeront tardivement des déficits auditifs et visuels.
Prévention
Un dépistage systématique est en cours d’évaluation. Le Guancyclovir n’est pas utilisable en cours de grossesse (toxicité médullaire). Il n’y pas de vaccin au point.
Toute transfusion doit être faite avec un sang CMV (-) et déleucocyté même si la femme enceinte est CMV (+). D’autre part, les professions à risque (cf. supra) doivent être particulièrement bien surveillées.