Goute , ostéoporose et ostéoalagie
Goutte
La place de la diétothérapie dans le traitement de la goutte a été très réduite par l’apparition des médicaments qui diminuent la synthèse d’acide urique, ou qui augmentent l’élimination urinaire.
Principes
La diétotérapie à trois buts
— Faire baisser l’uricémie.
Pour cela, il faudra :
— supprimer du régime les aliments riches en purines ou purinophorcs ;
— réduire l’apport d’aliments précurseurs de purines dits « purino- gènes » ;
— augmenter la diurèse.
— Traiter les désordres métaboliques auxquels l’hyperuricémie est fréquemment associée : obésité, diabète et dyslipoprotéinémie.
— Eviter — mais l’efficacité n’est pas prouvée — les crises de goutte en supprimant les aliments dits « phlogogènes ».
Modalités pratiques
Le thé et le café peuvent être consommés sans restriction car le catabolisme de la purine qu’ils contiennent (la triméthylxantine) n’aboutit pas à l’acide urique.
— D’alcaliniser les urines avec de l’eau bicarbonatée soit sous forme d’eau minérale telle Vichy Saint-Yorre, soit sous forme d’eau du robinet additionnée de bicarbonate de soude, mais une telle surcharge en bicarbonate de sodium peut être nocive chez ces sujets souvent hypertendus, soit sous forme médicamenteuse .
— D’éviter les boissons alcoolisées, le gibier, certains légumes telles les asperges et l’oseille, considérés comme «phlogogènes».
— De limiter l’apport de toutes les protéines d’origine animale.
Surveillance
Les dosages périodiques d’uricémie, et d’urates urinaires permettront de vérifier l’efficacité du traitement médicamenteux et du traitement diététique d’appoint.
Ostéoporose
Dans l’ostéoporose, la diétothérapie ne joue qu’un rôle secondaire, venant en complément des prescriptions médicamenteuses ou orthopédiques.
Principes
L’alimentation doit :
— assurer un apport suffisant en calcium, en moyenne 1 g/24 h ;
— assurer un apport protidique supérieur à 1 g/kg/24 h.
Modalités pratiques
L’alimentation sera de type normal, la ration protéique sera à moitié assurée par l’apport de lait, produits laitiers et fromage qui couvriront les besoins calciques.
Fréquemment la prise adéquate de calcium est complétée par une adjonction du fluor.
Il existe une ostéoporose physiologique postménopausique, dont l’ampleur est fonction de l’héritage génétique. L’hormonothérapie substitutive postménopausique constitue une prévention efficace, particulièrement utile chez des sujets à antécédents familiaux d’ostéoporose sévère.
Ostéomalacie
L’ostéomalacie est liée soit, le plus souvent, à une carence en vitamine D par défaut de synthèse chez les sujets confinés, les sujets voilés et les sujets à peau noire, soit, plus rarement, à une carence en calcium.
Principes de la diétothérapie des ostéomalacies par carence en vitamine D
La diétothérapie a pour but d’assurer un apport calcique optimal. Un apport calcique insuffisant favoriserait l’apparition d’ostéomalacie. En fait, un apport calcique quelque peu réduit ne semble pas suffisant à lui seul pour provoquer le syndrome. S’il est trop élevé et associé à la vitaminothérapie, il favorise l’apparition de calcifications pathologiques.
Modalités pratiques
Le régime devra apporter de 800 mg à 1 000 mg de calcium alimentaire par jour sous forme de laitages et d’eaux riches en calcium (Vittel, Hépar, Contrexéville). L’apport de fibres alimentaires sera contrôlé, car elles diminuent l’assimilation du calcium.
Au régime on pourra associer la prescription de calcium élément et de phosphore.
Surveillance
Elle se fera sur l’évolution des signes cliniques, radiologiques, biologiques : calcémie, phosphorémie, phosphatases alcalines, calciurie, citrate plasmatique.
Tout signe de surcharge vitaminique impose l’arrêt du traitement.
Cas particuliers
L’ostéomalacie peut apparaître chez les insuffisants rénaux chroniques par défaut d’hydroxylation de la vitamine D.
Elle sera traitée par un métabolite directement actif de la vitamine D, le 1-25 OH colécalciférol associé à un apport calcique contrôlé.
Vidéo : Goute , ostéoporose et ostéoalagie
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