FOIE ET MALADIES DE SYSTEME
consacré au retentissement hépatique des maladies de système, ce chapitre s’intéressera successivement aux collagénoses, aux hémopathies et aux porphyries.
LE FOIE ET LES COLLAGENOSES
six affections ayant pour caractère commun une atteinte diffuse du collagène, et susceptibles de présenter une atteinte hépatique seront envisagées ici.
Le lupus érythémateux disséminé
Au cours de cette maladie, dont les atteintes viscérales peuvent être multiples, il est classiquement aamis que le foie est épargné. Ainsi, le lupus érythémateux aigu disséminé s’oppose diamétralement à l’hépatite anciennement dite « lupoïde », au cours de laquelle l’atteinte hépatique est au contraire prédominante, le point commun entre les deux affections étant constitué par l’existence d’anticorps anti-noyaux (d’où le nom initial de cette hépatite lupoïde).
Cependant, cette conception est aujourd’hui révisée. En effet, des études plus récentes font état, au cours du lupus érythémateux disséminé, d’atteintes hépatiques beaucoup plus fréquentes et graves qu’il n’était classique de le dire. Ainsi, on a signalé des infiltrats inflammatoires de degré variable pouvant aller jusqu’à ressembler de très près à une hépatite chronique active cirrhogène. La traduction biologique de cette atteinte est variable. Elle dépend du degré de l’atteinte histologique. Elle est aspécifique, marquée par une élévation discrète des transaminases et une perturbation de l’élimination de la BSP.
La périartérite noueuse
Au cours de cette collagénose, les lésions hépatiques que l’on peut observer sont de deux
ordres : les anévrysmes artériels et l’association à l’antigène HBs.
Les anévrysmes artériels
Il s’agit de petits anévrysmes touchant les artérioles hépatiques. Ces lésions peuvent être mises en évidence par l’artériographre ; elles s’accompagnent parfois de petits infarctus hépatiques, mais, le plus souvent, elles restent silencieuses.
L’association périartérite noueuse-antieène HBs
Cette association est retrouvée chez 20 à 40 % des sujets atteints de périartérite noueuse. C’est pourquoi on fait jouer au virus B de l’hépatite un rôle étiologique possible dans la périartérite noueuse.
Sur le plan biologique, il s’agit d’une cytolyse modérée, chronique. L’histologie montre des lésions pouvant aller d’un simple infiltrat inflammatoire à une hépatite chronique active, en passant par une hépatite chronique persistante.
La sclérodermie
L’association d’une sclérodermie et d’une cirrhose biliaire primitive est classique ; elle constitue le syndrome dit « de Reynolds » (22). Plus rarement, la sclérodermie est associée à une hépatite chronique active.
La maladie de Horton
Dans l’artérite temporale, diverses atteintes hépatiques ont été décrites. La plus caractéristique est une hépatite granuloma-
teuse.
La polyarthrite rhumatoïde
Au cours de cette affection, il peut exister une discrète nécrose hépatocytaire, parfois associée à de la stéatose. Une amylose secondaire peut compliquer la maladie et infiltrer le foie. En cas de syndrome de Felty (associant à la polyarthrite rhumatoïde une splénomégalie avec pancytopénie), on peut observer une hyperplasie nodulaire régénéra- tive du foie, susceptible d’entraîner une hypertension portale (23).
Le syndrome de Weber-Christian
Au cours de cette panniculite fébrile non suppurative, on peut observer une stéatose hépatique importante, parfois accompagnée de corps de Mallory.