Explorer et réparer les vaisseaux
Couplée à la radiologie et à l’utilisation de produits opacifiants, l’informatique a permis de perfectionner une technique déjà ancienne mais de plus en plus importante en médecine : la visualisation des artères et des veines. L’angiographie numérisée permet d’étudier la taille, la forme, les ramifications d’un réseau vasculaire artériel ou veineux. On injecte un produit opaque aux rayons X dans les veines d’un membre, ou par l’intermédiaire d’un cathéter (tube en plastique) introduit dans une artère, que l’on fait glisser jusqu’au cœur, par exemple, ou jusqu’à une zone anormale du système vasculaire. La progression du cathéter est guidée, centimètre par centimètre, par les images radiologiques que le spécialiste suit sur un écran vidéo. Les images radiologiques obtenues par opacification des vaisseaux sont ensuite analysées et reconstituées par ordinateur. Cette forme d’exploration est très importante en raison de la prédominance des pathologies cardio-vasculaires et cancéreuses. Les cancers sont souvent richement vascularisés et ils peuvent désorganiser complètement le réseau vasculaire de l’organe envahi. L’angiographie numérisée permet, par exemple, de visualiser clairement la vascularisation d’une tumeur maligne. Le chirurgien peut ainsi, avant d’enlever la tumeur, ligaturer précisément les vaisseaux de celle-ci, réduisant ainsi le risque hémorragique et évitant que des cellules tumorales ne s’échappent dans la circulation générale au cours de l’intervention. L’angiographie est également l’examen de premier plan pour explorer les thromboses et les occlusions vasculaires, c’est-à-dire les caillots qui se forment dans les vaisseaux, ou les rétrécissements de ceux-ci dus à l’athérosclérose. L’examen angiographique le plus connu est la coronarographie, qui montre l’état des artères coronaires (artères qui irriguent et oxygènent la paroi du cœur) chez les patients souffrant d’angine de poitrine ou ayant souffert d’un infarctus auparavant.