Examens de laboratoire : La biologie au service de la prévention
Examiner, analyser, ne sont pas des activités strictement dévolues au diagnostic. De nombreuses maladies sont aujourd’hui l’objet de recherches histologiques ou histochimiques à titre préventif. Le frottis de dépistage du col de l’utérus en est un exemple frappant. A l’aide d’un simple coton-tige et d’une spatule de bois, le médecin ou le gynécologue recueille cellules du col de l’utérus et les étale sur des lames de verre. Un biologiste les examinera et en fera la description. Lorsque cet examen simple — mais pas encore généralisé — est réalisé tous les deux ans, il permet de détecter l’apparition de lésions bénignes, curables, mais qui, si elles restaient ignorées, favoriseraient l’apparition d’un cancer. Le frottis du col est un des rares examens biologiques de prévention collective actuellement accessibles. La facilité d’exécution, le coût modique et l’interprétation bien codifiée en font un examen dont toutes les femmes devraient bénéficier. D’autres examens biologiques permettent des gestes préventifs dans des situations particulières.
L’amniocentèse, qui consiste à introduire une aiguille dans l’utérus d’une femme enceinte pour y prélever un peu du liquide dans lequel baigne le fœtus, permet ainsi de mettre en culture des cellules fœtales, et d’en faire la carte chromosomique, à la recherche d’une anomalie génétique (trisomie ou mongolisme, hémophilie) ou d’une anomalie biochimique (maladies congénitales liées à des troubles de certaines enzymes, par exemple). Cet examen se pratique en général entre 14 et 17 semaines d’aménorrhée (c’est-à-dire comptées à partir des dernières règles). En outre, on le réalise également en fin de grossesse en cas de maladie grave de la mère (hypertension artérielle grave de la grossesse) pour juger de la maturité du fœtus et déclencher un accouchement prématuré.