États de dénutrition chez l'enfant
Malnutritions calorico-protidiques
Les malnutritions calorico-protidiques comprennent les dénutritions énergétique, protidique ou mixte. Chez l’enfant, on distingue le marasme qui est une dénutrition globale et le kwashiorkor qui est une dénutrition protéique isolée.
1. Marasme. — Il s’observe essentiellement lors de la première année de la vie.
Cliniquement, l’amaigrissement est très important, avec dans les formes majeures, un poids de —60 p. 100 par rapport à un enfant normal de même âge et de même sexe. L’amaigrissement est dû à une fonte du tissu adipeux (le tissu graisseux sous-cutané est inexistant) et à une fond- musculaire responsable d’une amyotrophie. Les os font saillie sous la peau; le visage est émacié et les yeux sont enfoncés dans les orbites. La taille est diminuée, la peau est amincie, les cheveux sont fins. Au plan comportemental, l’enfant est anxieux, mais ouvert au monde extérieur.
Les examens complémentaires montrent un déficit protidique et énergétique .
2. Kwashiorkor. — Il survient fréquemment dans les mois qui suivent sevrage.
Cliniquement, le poids est inférieur au poids normal pour l’âge, mais le degré d’amaigrissement est variable, parfois modéré, masqué par des ndèmes toujours présents, dans certains cas très importants. Ce sont des ndèmes carentiels par hypoprotidémie. La taille est diminuée. Les li Nions cutanées sont fréquentes : peau sèche, craquelée, zones de dépigmentation. Les cheveux sont rares, cassants, ternes. Au plan i nmportemental, l’enfant est craintif, replié sur lui-même.
Les examens biologiques montrent un déficit protidique.
Le traitement, dans ces formes graves, est une urgence. La réalimenta- lion doit être progressive, protéique et riche en potassium, largement nipplémentée en oligoéléments et vitamines.
3. Distinction marasme-kwashiorkor. — Dans les tableaux typiques, la distinction entre marasme et kwashiorkor est facile. Par contre, les larmes frustres sont de distinction et de diagnostic plus difficiles; il’uutant qu’il peut s’y associer des carences en fer, vitamines et oligoéléments, et des maladies parasitaires ou infectieuses. Le contexte social peut aider : le marasme est dû à une carence d’apport globale (famine, liuerre, catastrophe naturelle); le kwashiorkor est dû à un passage d’une ulimentation riche en protéines (lait maternel) à une alimentation céréalière pauvre en protéine.
Thésaurismoses
Les Thésaurismoses sont des déficits enzymatiques héréditaires touchant le métabolisme des protides, des lipides ou des glucides. Les thésaurismoses lipidiques et glucidiques n’entraînent pas de dénutrition. Parmi les thésaurismoses protidiques, la plus importante est l’intolérance iiu gluten. La substance responsable est la gliadine, ensemble de polypeptides riche en proline et acide glutamique contenu dans les céréales (blé, orge, seigle, avoine). C’est une des causes les plus fréquentes des diarrhées chroniques chez l’enfant.
La symptomatologie est essentiellement digestive : ballonnement abdominal, diarrhée, stéatorrhée, vomissements et anorexie. Une dénutrition plus ou moins importante est possible. Les symptômes débutent quelques semaines après l’introduction dans l’alimentation de l’enfant des farines de blé, d’orge, de seigle ou d’avoine. Souvent le diagnostic est porté devant un retard staturo-pondéral vers 7-8 ans, associé à des troubles digestifs chroniques. Parfois le diagnostic n’est fait que chez l’adulte devant une anémie, une ostéomalacie, une dermatite, ou une glossite. Le diagnostic est affirmé par la biopsie jéjunale qui montre une atrophie villositaire. Le traitement est l’exclusion du gluten de l’alimentation.