Maladies psychiques, et pourtant, on peut se soigner efficacement !
La première chose à faire quand on est victime de tels troubles psychiques est donc de se soigner pour ne plus souffrir. Et ce sera aussi très efficace pour rester en bonne santé. Comment s’y prendre et quelle méthode choisir?
Le bon sens pousserait à demander l’avis de son médecin traitant. Malheureusement, en France, nous sommes les champions du monde de la prescription de médicaments psychotropes et de psychothérapies longues sur plusieurs années. En cas de dépression, même passagère, vous aurez quatre fois plus de chance d’avoir à prendre tous les jours un antidépresseur qu’un Allemand ou un Anglais À défaut, ou en parallèle, vous serez orienté vers un psychothérapeute d’obédience psychanalytique et vous partirez pour plusieurs années de divan. Tout cela pour guérir? Non, même pas, en tout cas d’après l’Inserm !
L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a en effet publié fin 2004 les résultats d’un imposant travail. Il a analysé près d’un millier d’études et comparé l’efficacité des trois principales méthodes de prise en charge actuelles dans seize maladies psychiques :
— l’approche psychanalytique;
— l’approche cognitivo-comportementale ;
— l’approche familiale et de couple.
Les résultats ont fait l’effet d’une bombe ! Pourquoi? Parce que la psychanalyse, source de formation principale des psys de notre pays, était plutôt perdante dans cette étude !
Les pressions des psys
Une fois publiée, l’étude de l’Inserm a provoqué un tollé chez les psys ! Quoi ? on osait affirmer que certaines psychothérapies étaient plus efficaces que d’autres? Quelle abomination! Oser vouloir y voir plus clair parmi ces thérapies, essayer d’aider des personnes en souffrance à trouver ce qui pourra les soigner? Quelle horreur! Alors qu’on peut proposer vingt ans d’analyse à quelqu’un qui pourrait être soigné autrement et rapidement. Quel manque à gagner, n’est-ce pas ! Nous avons beaucoup de mal à comprendre les psys qui ont fait une pression telle que le ministre de la Santé, M. Philippe Douste-Blazy a annoncé, le 5 février 2005, avoir « fait retirer du site du ministère le rapport contesté de l’Inserm sur les psychothérapies et qu’ils n’en entendraient plus parler » ! Ainsi a-t-il expliqué : « Je sais que vous vous êtes sentis incompris et peu entendus. J’affirme solennellement que cette page est aujourd’hui tournée. » Nous sommes en démocratie ! Si cette étude présente des limites, pourquoi ne pas chercher à faire de nouvelles études plus précises ? On a vraiment l’impression que s’est joué l’intérêt économique d’une profession bien plus que l’intérêt de toutes les personnes qui sont susceptibles d’être psychiquement atteints un jour ou l’autre. Des associations de malades ont d’ailleurs protesté haut et fort sans être entendues !
En réalité, nous ne pensons pas vraiment que le seul intérêt financier ait provoqué ces réactions des professionnels. Il s’agit peut-être, et surtout, d’un dogmatisme qui met la psychanalyse sur un piédestal sans possibilité de la critiquer. Cela s’apparente à une sorte de religion, de foi en la psychanalyse qui en devient intouchable. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette attitude n’est pas scientifique !
Voici un extrait d’une lettre d’Alain Tortosa, président de l’Association d’aide aux personnes avec un état limite (l’AAPEL).
« Pourquoi certains “psys” français refusent-ils l’évaluation de leurs méthodes ? Par un refus de mettre le patient dans une “case” ? Cet argumentaire n’est pas recevable, monsieur le ministre, car ils le font déjà tous les jours, névrose, psychose, état limite, perversion, etc., étant par définition des “cases”.
Une telle violence affichée contre l’évaluation pourrait alors me faire imaginer que ces “psys” pensent au fond d’eux-mêmes : “Ma méthode ne fonctionne pas”, parce que personnellement, si j’avais la conviction que je suis en mesure de soulager la souffrance psychologique de mes patients, je ne vois pas pourquoi je verrais d’un mauvais œil l’évaluation de mes méthodes, évaluation qui permettrait de conforter mes convictions et de rassurer mes patients (…)! Les malades ont besoin de savoir que leurs troubles peuvent se traiter mais aussi connaître les méthodes efficaces pour une meilleure alliance thérapeutique, libre à eux de choisir ensuite la méthode qui leur sied le mieux.
Nous serons, nous, associations, présents pour vous rappeler cela à chaque fois que ce sera nécessaire…
J’ose espérer que vous serez de notre avis en pensant que c’est le manque d’informations validées qui nuisent aux malades et non l’excès.
Je vous prie de bien vouloir agréer, monsieur le ministre, l’expression de ma très haute considération