Effacer les griffures du temps
Néanmoins, ce bonus d’une dizaine d’années ne suffit pas à satisfaire une poignée d’acharnées décidées à lutter pied à pied contre les inconvénients de l’avancée en âge. Sans compassion pour le vieillissement normal de leur organisme, ils – et surtout elles – demandent désormais au corps médical de masquer les dommages, inévitables mais en partie réparables, causés à leur apparence au fil du temps. Ils sont prêts à tout pour effacer de leur visage les griffures du temps. Comme il s’agit souvent de femmes et d’hommes connus, dont les images apparaissent de façon récurrente sur les écrans ou dans les magazines, on a parfois l’impression que ces retouches esthétiques se généralisent, qu’elles sont devenues une pratique courante et que seules des considérations financières empêchent leur diffusion au plus grand nombre.
La multiplication des émissions de télévision sur les pays étrangers – le Brésil en particulier – où de toutes jeunes filles, à peine sorties de la puberté, font rectifier leur corps au bistouri aussi facilement qu’elles iraient se faire couper ou teindre les cheveux chez un bon coiffeur, les reportages récurrents sur des cliniques françaises qui embellissent à la chaîne des patientes venues de tous les pays du Moyen-Orient, font que le battage médiatique est incessant. Il tendrait à nous faire croire que, si elles en avaient les moyens financiers, toutes les femmes, et beaucoup d’hommes, seraient prêts à recourir au bistouri ou à la seringue pour qu’éclosent à nouveau sur leurs joues les roses de leur jeunesse.