D'ou viennent les verrues ?
Papovavirus: retenez ce nom! C’est celui de la famille virale impliquée dans l’apparition des verrues. Celles-ci ne sont pas dues à un manque d’hygiène, contrairement à une idée reçue bien ancrée. Leur aspect peu flatteur dégoûte, et, puisque tout ce qui est repoussant est plus ou moins associé à la saleté… Les virus incriminés sont très exactement des papillomavirus. Certains font partie de la famille impliquée dans le cancer du col de l’utérus. Près de neuf femmes sur dix dans le monde ont été ou sont contaminées par ces « HPV » (Human Papilloma Virus). Le virus incriminé s’en va naturellement de lui-même, mais, s’il persiste plusieurs années, il peut déclencher ce cancer tristement notoire.
Les verrues sont loin de présenter les mêmes risques. Les médecins les classent parmi les tumeurs bénignes. Ce sont en effet des épaississements très localisés, dus à une multiplication cellulaire inaccoutumée à la jonction des deux premières couches de la peau, lepiderme et le derme. Cette prolifération affecte les cellules dites « papil- laires ». L’amas cellulaire ainsi formé bombe la surface de la peau, qui réagit en accroissant l’épaisseur de sa petite couche de kératine. Le dôme constitué, très courant chez l’enfant et le jeune adulte sur la face dorsale des
mains et des pieds, n’est pas lisse. Souvent, les plus jeunes sont intrigués par ces petits reliefs et fissures de surface qu’ils touchent pour passer le temps, trouvant ainsi à s’endormir…
Les verrues plantaires, typiquement des affections de piscine municipale, sont plus embêtantes car mal placées. Dures, profondes, douloureuses à la pression, elles interdisent parfois la marche. Comme l’endroit est particulièrement épais, l’amas cellulaire papillaire soulève une couche de kératine formant une corne. Laquelle, sans cesse lésée par la marche, facilite la pénétration des papillomavirus (il en existe une soixantaine de variétés).
Mais il est d’autres verrues, plus mal situées encore, qui sont aussi plus inquiétantes. Malodorantes quand elles sont percées, les verrues « condylomes » ou « crêtes de coq » poussent au niveau de l’anus, du pénis et de la vulve. Susceptibles de mal évoluer, il faut immédiatement les montrer au médecin. Il faut aussi compter avec les « digitées », qui s’empilent sur le cuir chevelu, quelles affublent de formes aussi ridicules que peu ragoûtantes. Déjà qu’une malheureuse verrue bénigne sur la main suffit à valoir une réputation de souillon… Et que dire des verrues « filiformes » qui s’installent sur les paupières, les joues, le cou, la nuque et les lèvres!
Les verrues partent d’elles-mêmes au bout de quelques mois, deux ans tout au plus. Elles ne repoussent plus ensuite que très rarement, preuve que le système immunitaire a su y faire face. Il semblerait toutefois qu oter une verrue hâterait le processus d’immunisation, sans qu’on se l’explique. La prise d’aspirine ou d’acide lactique est également efficace. L’ablation à l’azote liquide ou au laser n’est préconisée que pour les localisations les plus disgracieuses ou les formes les plus embarrassantes, d’autant qu’elle peut occasionner une cicatrice. En matière de verrues, il n’y a finalement qu’une chose à ne pas faire: les gratter. Comme elles sont pleines de virus, ceux-ci profiteraient de l’aubaine pour infecter la peau saine.
Vidéo : D’ou viennent les verrues ?
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : D’ou viennent les verrues ?
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