Diétothérapie – Principes: diétothérapie
Le principe de la diétothérapie est d’assurer au patient une perte de poids par diminution exclusive de sa masse grasse, sans fonte musculaire.
Pour cela le régime devra en particulier apporter suffisamment de protéines. La règle essentielle de la prescription d’un régime hypocalori- que est de s’assurer qu’il contienne une quantité suffisante de tous les nutriments indispensables.
L’intérrogatoire alimentaire
Elle permet :
– de s’informer des habitudes alimentaires du patient, afín de lui prescrire un régime personnalise adapté à ses goûts et à son mode de vie ;
– de prévoir la vitesse d’amaigrissement, compte tenu de la différence entre le niveau calorique habituel et celui du régime prescrit : la vitesse initiale d’amaigrissement sera égale à :
niveau calorique initial – niveau calorique du régime prescrit
Dans cette formule, les niveaux caloriques sont en kcal/j, et la vitesse d’amaigrissement en g/j ; 9 étant la valeur calorique de 1 g de lipides, que ceux-ci soient endogènes ou exogènes.
La vitesse d’amaigrissement diminue avec ce dernier, approximativement de 20 kcal par kg de poids perdu. Par exemple, un sujet obèse vivant à poids stable de 100 kg avec 2 200 kcal/j, ne pourra stabiliser un nouveau poids de 80 kg qu’à 1 800 kcal : 2 200 – (20 X 20).
Le regime sera fait de prescriptins positives
C’est-à-dire comportera les aliments qu’il faut consommer et non uniquement ceux qui sont interdits.
Il apportera au moins 55 g de protéines chez la femme et 70 g chez l’homme, ainsi comportera-t-il au moins 220 calories ; ces protéines doivent être d’excellente valeur biologique. Le régime sera partiellement désodé dans l’unique but de réduire l’appétit, en effet la perte hydrosodée sera réversible dès le retour au régime normosalé.
Quand doit-on supplémenter ?
A 1 400 calories, tous les nutriments nécessaires sont apportés, si le régime est varié. En dessous de 1 200 calories/j, il faut un supplément eq vitamines. Si l’apport de sodium est inférieur à 500 mg/j, il faut apporter sous forme médicamenteuse 500 mg à 1 g de potassium/j. Si le sujet consomme sa ration protidique exclusivement sous forme de poisson et de viande par dégoût du lait et des fromages, il faut supplémenter avec 500 mg de calcium/j.
Enfin, lorsque les régimes sont très restrictifs et répétitifs, on ajoindra des acides aminés soufrés (cystéine) et 10 mg de fer/24 h chez la femme.
Choix du régime
Il dépend du type de la demande du patient, des niveaux de l’alimentation spontanée et de l’ampleur de l’obésité. Il faut de toute façon, en accord avec le patient, faire un projet thérapeutique prévoyant à l’avance la nature du ou des régimes, la durée, et les variations pondérales attendues.
la demande du patient au cours d’une consultation pour obésité peut survenir à l’occasion d’un événement tel qu’infarctus, insuffisance respiratoire, affection rhumatolo- gique, ou découverte d’une anomalie métabolique précédemment décrite. Il s’agit donc d’une obésité-maladie ou d’une obésité-risque : la demande est univoque. Le projet thérapeutique se donne pour but à la fois de faire maigrir le patient et de supprimer le trouble (ou le risque). La prescription diététique représente l’essentiel du traitement.
<>L’éstétique
— Parfois la demande paraît raisonnable et fondée :
Le surpoids est réel et le bénéfice esthétique et social vraisemblable. Le traitement diététique ressemblera à celui de l’obésité « maladie », le patient sera mis en garde contre le fait que la stabilisation du nouveau poids nécessitera dans le meilleur cas plus de 1 an de contrainte alimentaire.
– Parfois les demandes d’amaigrissement pour raison esthétique ne correspondent :
– ni à une motivation durable ;
– ni à un espoir de bénéfice réaliste (être plus beau, plus heureux).
Le danger est alors de provoquer des états dépressifs iatrogènes et, de
plus, d’aggraver à terme l’obésité par des traitements diététiques discontinus. L’expression « Tout va bien sauf mon poids » peut constituer une défense plus ou moins fragile ; l’état d’obésité lui-même peut ne pas être dépourvu de bénéfices secondaires.
Après une écoute attentive, le médecin aura à proposer :
– soit le maintien du surpoids si cette solution apparaît au patient, après plusieurs consultations, comme finalement acceptable ;
– soit l’établissement d’un contrat le moins frustrant possible et de longue durée, sous forme de conseils alimentaires sans aucune valeur d’interdit (dont la transgression serait vécue dramatiquement) ; le thérapeute est là pour offrir une image de stabilité rassurante. Dans certains cas, notamment chez les adolescentes, la prescription de règles très strictes (et de courte durée) peut être vécue comme rassurante.
Dans tous les cas, la demande d’amaigrissement ne doit pas être rejetée et il doit lui être donné réponse sous forme de conseils diététiques, même si le thérapeute juge que le surpoids ne constitue pas le problème psychologique majeur.
C’est autour de l’interrogatoire alimentaire et de la table de composition des aliments que se passe le contrat médecin- malade. On établit un plan sur la période allant jusqu’au poids souhaitable.
– En pratique, si le sujet est hyperphage, on se contentera d’établir une prescription proche de l’alimentation moyenne (1 500 à 2 000 calories), mais en tenant bien compte des habitudes antérieures, en faisant peut-être tenir un cahier alimentaire pour que chaque consultation soit l’occasion d’une véritable éducation. Ainsi dans un premier temps obtiendra-t-on une perte pondérale puis une stabilisation sans modification de régime.
– Chez un sujet normophage, voire hypophage, ou encore chez un sujet modérément hyperphage et très obèse, il est utile d’utiliser des régimes très restrictifs : ceux-ci peuvent être donnés d’emblée, ou, ce qui est souvent préférable, on commencera par la mise au point d’un régime de stabilisation et on testera pendant quelques semaines l’aptitude du patient à la frustration chronique ; puis on proposera un régime très restrictif.
Ces deux façons de procéder présentent trois avantages :
– les régimes très restrictifs cétogènes s’accompagnent d’une anorexie ; l’augmentation progressive du taux calorique du régime constituera une gratification ;
— chaque étape sert à l’éducation diététique.
- <>Types de régimes très restrictifs
— Diète protéique ;
— Régime à 600 calories (2 500 kJoules) ;
— Régime à 900 calories (3 800 kJoules) ;
La prescription des régimes restrictifs doit être précédée d’un bilan clinique et biologique. Tout processus infectieux ou inflammatoire, même bénin, est une contre-indication. Ces régimes sont très efficaces, et leur efficacité même peut être dangereuse : la perte de poids ne devra pas dépasser 10 kg par trimestre, sauf dans le cas d’une obésité compliquée (Pickwick, insuffisance cardiaque etc.) où un amaigrissement rapide doit être obtenu par le biais d’une diète protéique.