Découvrir l'origine de l'hypertension artérielle
Les examens destinés à rechercher la cause de l’hypertension ne sont pas systématiquement réalisés. Ils sont envisagés dans les cas suivants :
– hypertension sévère ;
– hypertension qui résiste au traitement ;
– anomalie du bilan effectué lors du diagnostic d’hypertension (un manque de potassium dans le sang ou la présence de protéines dans l’urine, par exemple) ;
– hypertension inexpliquée chez un patient jeune qui ne présente pas de facteur de risque de type obésité, antécédent familial, éthylisme ou autre cause toxique.
L’analyse de sang
Le dosage de la rénine et de l’aldostérone sert principalement à dépister une hypersécrétion d’aldostérone par la glande surrénale, laquelle pourrait
être à l’origine de l’hypertension. Cette anomalie se rencontre notamment dans le syndrome de Connou .
Le patient doit arrêter de prendre certains médicaments (diurétiques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, bêtabloquants, sartans) 15 jours au minimum avant l’examen.
La prise de sang doit être réalisée le matin avant le lever, puis après 1 heure d’activité (marche, par exemple).
L’analyse d’urine
• Les dérivés urinaires de l’adrénaline et de la noradrénaline. Les urines sont recueillies pendant 24 heures dans un flacon opaque contenant de l’acide chlorhydrique. Une augmentation de ces dérivés urinaires conforte l’hypothèse d’un phéochromocytome .
Le scanner des glandes surrénales et des artères rénales
Le scanner de l’abdomen centré sur l’étude des glandes surrénales permet de rechercher une éventuelle tumeur des surrénales (syndrome de Connou phéochromocytome . Il permet également de repérer les localisations du phéo-chromocytome en dehors des surrénales).
Cet examen est souvent couplé à un scanner des artères rénales, qui permet de visualiser l’intérieur des vaisseaux et de détecter le rétrécissement d’une artère rénale.
Cette technique de scanner à rayons X implique l’injection d’un produit de contraste iodé dans une veine du pli du coude. En cas d’allergie à l’iode ou de terrain allergique, un traitement antiallergique de courte durée est prescrit. L’injection d’iode est déconseillée en cas d’insuffisance rénale (la créatinine est alors très augmentée).
L’angiographie rénale
L’angiographie rénale conventionnelle, moins couramment pratiquée que le scanner des artères rénales (voir ci-dessus), sert également à rechercher le rétrécissement d’une artère rénale.
Une ponction avec une aiguille de fort calibre est effectuée sous anesthésie locale sur l’artère fémorale, au pli de l’aine. Le radiologue y monte une sonde (cathéter) jusque dans l’aorte.
Les artères rénales sont ensuite opacifiées par l’injection d’un produit iodé via le cathéter. En cas de terrain allergique, des médicaments antiallergiques sont administrés les jours précédents. Cet examen présente un risque d’hématome au point de ponction de l’artère.
La scintigraphie
Cette technique d’imagerie qui nécessite l’injection d’un élément radioactif n’est pratiquée qu’en cas de forte suspicion de phéochromocytome , si les dérivés urinaires de l’adrénaline et de la noradrénaline sont élevés. L’élément radioactif se fixe sur la tumeur et permet de la localiser.
L’échographie-doppler des artères rénales
L’objectif de cet examen est de rechercher un rétrécissement (sténose) d’une artère rénale ou des deux, notamment en cas de souffle à l’auscultation de la région du nombril, de kaliémie (concentration en potassium) basse ou d’artérite des membres inférieurs. L’échographie-doppler ne présente pas de risque particulier, mais elle nécessite une préparation dans les 3 jours qui précèdent l’examen. La sonde étant posée sur le ventre, le recueil des informations peut être perturbé par la présence de gaz et de matières contenues dans l’intestin, situé entre les artères rénales et la sonde.