d’Alzheimer:Vivre en couple est nécessaire
Les hormones sexuelles, un certain flou encore
Pendant longtemps et jusqu’en 2002, les traitements de la ménopause (THS ou traitement hormonal substitutif) ont semblé apporter un bénéfice en prévention de la maladie d’Alzheimer.
Puis cette idée a été totalement battue en brèche par la grande étude WHI (Women’s Health Initiative) qui a suivi 16 608 femmes américaines de 50 à 79 ans. Cette étude indiquait que les femmes prenant des estrogènes (associés ou non à une autre hormone, la progestérone) voyaient leur risque de maladie d’Alzheimer pratiquement doubler !
Depuis, on attribue ces résultats désastreux au fait que les traitements américains de la ménopause sont à base d’hormones de synthèse (Prémarin® ou Prempro®). En France, les traitements prescrits sont plus souvent à base d’estrogènes transcutanés associés à de la progestérone naturelle micronisée. La seule étude disponible pour l’effet des traitements européens n’a pas établi de différence de risque d’Alzheimer entre les femmes prenant un traitement de la ménopause et celles qui n’en ont pas pris.
On peut en déduire que les hormones de synthèse doivent être évitées et qu’il faut attendre pour connaître objectivement les effets des hormones naturelles, même si l’on se doute qu’elles sont probablement moins néfastes.
Chez les hommes, l’andropause existe, même si elle n’atteint pas tous les hommes. Elle correspond à une diminution du niveau de testostérone. La maladie d’Alzheimer survient plus souvent chez ceux dont le taux sanguin de testostérone est le plus bas. L’abaissement de la testostérone se produit une dizaine d’années avant l’apparition de la démence.
Faut-il donc faire prendre un traitement de l’andropause à base de testostérone aux hommes qui pourraient en bénéficier? Cela n’est pas certain. En effet, si la testostérone semble bénéfique sur le plan de l’Alzheimer, les risques d’un tel traitement existent : stimulation d’un cancer de la prostate préexistant, attaques cérébrales. En attendant des études sérieuses, la testostérone peut être prescrite seulement chez les hommes présentant une carence objective en testostérone, qui souffrent de ce déficit, et qui sont bien suivis sur le plan de la prostate. Il est possible qu’ils en tirent un bénéfice supplémentaire en prévention de la maladie Alzheimer.