Comportement alimentaire : Aspects neuro-endocriniens
Stimuli métaboliques
Les signaux qui initient la prise alimentaire (sensation de faim) et icux qui la terminent (sensation de satiété) sont d’ordre métabolique. On ru distingue plusieurs types :
Mécanismes glycostatiques:
On a longtemps pensé que le seul stimulus était un taux bas de glycémie; en réalité, le stimulus est plutôt lie au degré d’utilisation du glucose (différence artério-veineuse dé glucose); lorsque cette différence est faible on assiste à l’apparition de la l.iim. Il existe des récepteurs glucidiques au niveau du foie et de l’hypothalamus.
Mécanismes lipostatiques:
Leur rôle n’est pas clairement démon- lié; en effet, on sait que la lipolyse et l’élévation des acides gras libres plasmatiques réduisent l’alimentation; mais par contre le jeûne (avec sensation de faim intense) s’accompagne d’une lipolyse accrue. La u-gulation pourrait se faire au niveau de chaque adipocyte sîlon leur charge en acide gras.
Mécanismes thermostatiques:
L’hypothermie et l’hyperthermie observées respectivement en période préprandiale et post-prandiale, loueraient le rôle de stimulus de la prise alimentaire ou d’arrêt du repas.
Mécanismes aminostatiques : Les protéines ont un pouvoir rassa siant élevé. La sérotonine, dont la synthèse et réglée par le rapport tryptophane/acides aminés neutres est l’un des neuromédiateurs de lu satiété.
Stimuli psycho-sensoriels
Palatabilité des aliments : Elle joue un rôle considérable corn nie stimulus du début de repas, de sa prolongation et de sa terminaison, ainsi bien sûr que dans la détection et le choix des aliments. Les différentes qualités organoleptiques (couleur, odeur, goût, consistance) qui constituent la palatabilité d’un aliment peuvent se mesurer au moins chez l’homme. La palatabilité s’atténue au cours du repas, peut être réveillée par certains aliments (rôle des desserts sucrés en fin de repas), et s’inverser en fin de repas (alliestésie négative), avec même sensation de dégoût; certains aliments ont un rôle plus net dans cette sensation négative, de même que le niveau calorique ingéré.
La palatabilité des aliments peut être responsable d’anomalies des ingestions (augmentées lorsque les qualités organoleptiques sont grandes, ou diminuées dans le cas inverse). Cette situation aboutit à des perturbations du bilan d’énergie, seulement sur des périodes brèves chez l’animal, mais peut-être plus durablement chez l’homme (rôle à long terme dans le déclenchement de certaines obésités?).
Sensations gastriques : Le rôle de la sensation de vacuité ou de plénitude gastrique est maintenant considéré comme accessoire.
Chémorécepteurs intestinaux : Les informations sont fournies également par des chémorécepteurs intestinaux (duodénum surtout), sensibles aux concentrations en acides aminés, glucides. Les récepteurs gastriques et intestinaux jouent sûrement un rôle important dans le contrôle du volume des repas, en informant les centres sur la quantité et la nature des aliments ingérés.
Ces différents stimuli, métaboliques ou psycho-sensoriels s’élaborent progressivement et peuvent s’adapter sous l’effet d’influences environnementales; ainsi se constitue notamment pendant la petite enfance, tout un conditionnement alimentaire (mémoire alimentaire).
Structures nerveuses
Structures hypothalamiques : Plutôt que centre, on devrait parler de circuits fonctionnels; l’un contrôle la faim, l’autre la satiété. Ils s’inhibent réciproquement :
- le centre de la faim est situé dans l’hypothalamus latéral,
- le centre de la satiété est situé dans l’hypothalamus ventromédian.
Structures extra-hypothalamiques:
On leur accorde depuis quelques années un rôle très important dans le contrôle et la régulation des centres extra-hypothalamiques, ceux-ci ne jouant chez l’homme qu’un rôle secondaire. Ces structures extra-hypothalamiques sont :
limbiques, mettant la prise alimentaire en connexion avec les .mires influences comportementales (agressivité, sexualité, mémoire mcienne…);
corticales et sous-corticales : importance de l’apprentissage et du conditionnement.
Pharmacologie du comportement alimentaire
Neurotransmetteurs catécholaminergiques. — Ils ont une influence ut la faim : ainsi les alpha-adrénergiques stimulent la prise alimentaire, iilors que les bêta-adrénergiques l’inhibent. La sérotonine serait active Mir les centres de la satiété. Les encéphalines ont probablement aussi un effet qui n’est pas encore élucidé.
Certaines substances pharmacologiques ont été très utilisées pour tour action anorexigène :
- D-amphétamines : Un grand nombre de dérivés ont été utilisés ou le sont encore pour leurs propriétés anorexigènes, tout en maintenant une sensation euphorique. Leur emploi n’est pas dénué de danger puisqu’ils risquent d’entraîner des effets secondaires : tachycardie, élévaimn de la pression artérielle, insomnie, phénomène d’assuétude pouvant riitraîner une augmentation progressive des doses et à l’arrêt du traitement, un état dépressif. Les produits qu’on trouve actuellement en I rance ont un faible effet excitant mais restent contre-indiqués en cas de Irndance dépressive.
- La fenfluramine est anorexigène par augmentation de la disponibilité de la sérotonine sur les récepteurs.