Comment corriger le vieillissement cutané ou le prévenir
Une protection solaire au quotidien
Il s’agit en premier lieu de se protéger du soleil, ennemi n° 1 de notre peau. Si le coup de soleil représente une agression majeure pour elle, les effets néfastes du soleil ne peuvent se résumer à cela.
Les ultraviolets (UV) et surtout les UVA sont res-ponsables du vieillissement de notre peau. Or, les UVA sont présents tout au long de l’année, même en hiver, et tout au long de la journée. Enfin, l’implication des UV dans l’induction des cancers cutanés est définitivement prouvée. L’application de crèmes de jour contenant un filtre solaire (SPF 12 ou 15 en général) est donc fortement conseillée.
cosmétiques
Difficile de s’y retrouver dans le dédale des crèmes qui luttent contre les rides. Certaines promettent plusieurs années de moins… à vos rides ! Les crèmes à effet « Botox-like » n’ont de commun avec la toxine botulique que la sonorité de leur nom…
Cependant, une peau bien hydratée va mieux se prémunir contre les agressions quotidiennes et elle reste d’actualité. A côté de nouveautés qui nous promettent toujours plus et plus vite, certaines molécules sont des valeurs sûres dans la lutte contre le vieillissement cutané.
- Les actifs qui ont fait leurs preuves
La vitamine A acide est efficace sur les signes du vieillissement cutané induits par le soleil mais aussi sur le vieillissement programmé. Elle augmente la synthèse du collagène et fait épaissir l’épiderme en stimulant l’activité des kératinocytes devenus fainéants avec le temps. Le teint est plus éclatant et les ridules s’atténuent. Mais tout le monde ne supporte pas la vitamine A acide. En effet, cette molécule est irritante si on utilise la crème trop fréquemment : elle provoque des rougeurs, un dessèchement et une desquamation de la peau. Enfin, la vitamine A acide est un médicament et ne peut donc être obtenue que sur prescription médicale.
Les précurseurs ou dérivés de la vitamine A comme le rétinol ou le rétinaldéhyde sont moins irritants que la vitamine A acide. Ils sont aussi moins efficaces dans la lutte contre le vieillissement cutané.Ils entrent dans la composition de cosmétiques et peuvent être donc obtenus sans ordonnance.
- Les AHA ou acides de fruits : le chef de file des acides de fruits utilisés en cosmétologie est l’acide glycolique. L’efficacité des crèmes aux acides de fruits dépend de deux paramètres : le pH de la crème (plus le pH est bas, donc acide, plus la crème est efficace) et la concentration en acides de fruits (une forte concentration est susceptible de provoquer des picotements transitoires à l’application). Les crèmes aux acides de fruits exfolient de façon permanente les couches superficielles de la peau. Elles lui donnent donc de l’éclat et unifient le teint. Les AHA agissent aussi au niveau du derme en stimulant la formation de collagène.
- La vitamine C éclaircit la peau en agissant sur sa pigmentation (elle atténue les taches pigmentées liées à l’exposition solaire) ; au niveau du derme, elle active la synthèse de collagène. Elle possède aussi une action protectrice par rapport au soleil.
- Les isoflavones de soja : de nombreuses études effectuées par les laboratoires de cosmétiques suggèrent leur efficacité sur les signes du vieillissement cutané, en augmentant notamment la quantité de collagène dans le derme.
- Les actifs non spécifiques
Les actifs hydratants : une peau bien hydratée subira moins les agressions externes. En outre, ils apportent à la peau un confort immédiat et permettent une pénétration des actifs dans la peau.
Les filtres solaires inclus dans les crèmes de jour sont des filtres de SPF 10 à 15. Ils protègent surtout des UVA .
Les antioxydants, notamment les vitamines, A, C et E, sont largement intégrés dans les crèmes antirides.Une étude menée par le laboratoire de cosmétologie Estée Lauder, en marge de SUVIMAX , a largement démontré l’intérêt d’une application locale d’antioxydants sur la peau.
Dans tous les cas, ce ne sont sûrement pas les crèmes les plus chères qui sont les plus efficaces. De très bons produits, qui bénéficient de la recherche la plus pointue en cosmétique, existent dans tous les réseaux de distribution, y compris en grandes surfaces. En effet, les grands laboratoires de cosmétique (L’Oréal, Beiersdorf…) sont présents dan» tous les réseaux de distribution, depuis la parfumerie sélective jusqu’aux grandes surfaces en passant par la pharmacie.
L’alimentation
- Les antioxydants préviennent le vieillissement
Une étude a démontré l’influence de l’alimentation sur le vieillissement cutané. Elle a été menée sur 450 sujets âgés de plus de 70 ans. qui avaient des habitudes alimentaires très différentes en fonction de leurs origines. La population concernée était ainsi très diverse : des Grecs, émigrés en Australie ou vivant à la campagne en Grèce, des Australiens de Melbourne et des Suédois. Les habitudes alimentaires de ces différentes populations ont été passées au peigne fin et, parallèlement, on a mesuré l’importance de leurs rides et de leur vieillissement lié au soleil (notamment les taches pigmentées).
Les sujets les moins ridés sont ceux qui consomment le plus de légumes, d’huile d’olive et de légumineuses. À l’opposé, les sujets les plus ridés consomment beaucoup de viande rouge et de charcuterie, de sucreries (sodas, pâtisseries, glaces), de pommes de terre et de produits au lait entier.
En ce qui concerne les graisses, leur consommation globale élevée est associée à des rides plus importantes. Cependant, les acides gras mono-insaturés que l’on retrouve dans l’huile d’olive protègent mieux de l’apparition des rides, sans doute parce que, représentant 25 % des lipides de l’épiderme, ils résistent bien à l’oxydation par les radicaux libres. Ainsi, une consommation élevée d’huile d’olive diminue la sensibilité de la peau aux radicaux libres.
- Le cas particulier du soja
Actuellement, en raison de ses allégations « santé », le soja entre pour 2 à 3 % dans la consommation des produits alimentaires en Europe. Aux États-Unis, il avoisine 8 % du total des aliments consommés. Il est en outre beaucoup question du soja dans la prévention du vieillissement cutané. En fait, le soja et, à un moindre degré, les légumineuses (lentille, fève) renferment des isoflavones ou phytoestrogènes : génistéïne et daidzéine. Ces deux dérivés ont une structure proche des estrogènes, c’est- à-dire qu’ils vont se fixer sur les mêmes récepteurs que les estrogènes produits par l’organisme.
Les femmes asiatiques consomment ainsi beaucoup plus de phyto-estrogènes que les femmes occidentales. De plus, la biodisponibilité du soja chez les femmes asiatiques et les femmes occidentales est différente : moindre chez les Asiatiques, elle constitue peut-être un mécanisme protecteur. Surtout, elles en consomment beaucoup depuis leur petite enfance. Et c’est la raison poui laquelle le modèle asiatique est difficilement adaptable aux femmes occidentales. En fait, une revue des dernières études montre qu’une alimentation riche en soja ne peut diminuer l’incidence du cancer du sein que si elle est débutée dès l’adolescence et qu’elle est poursuivie à l’âge adulte. Il n’est donc pas très utile de proposer une alimentation riche en soja à toutes les femmes en périménopause ou en ménopause : il est trop tard pour en retirer un bénéfice sur la santé.
- Les aliments antirides
— Les œufs.
— Les légumineuses.
— Les légumes, notamment ceux à feuilles vertes comme les épinards, les aubergines, les asperges, le céleri, l’oignon et l’ail.
— Les noix et les olives.
— Les fruits : cerise, raisin, melon, fruits secs, pomme, poire.
— Le pain aux céréales.
— Le poisson.
— Le thé, notamment le thé vert.
— Les yaourts.
Le traitement hormonal substitutif (THS)
- La situation trouble du ths
Le THS est le traitement hormonal prescrit par les gynécologues lorsque les femmes sont ménopausées. Mais depuis le débat soulevé sur le danger de ce traitement dans le déclenchement de cancers du sein, beaucoup de femmes ont préféré abandonner leur THS.
- Les effets positifs du ths sur la peau
Au bout de quelques mois de substitution hormonale, la peau retrouve de son épaisseur, le nombre de fibres collagènes augmente et les fibres élastiques se restructurent. La peau est plus ferme, plus élastique et de surcroît mieux hydratée. Une étude menée aux États-Unis sur plus de 3 800 femmes a montré que les femmes ayant suivi un THS présentaient au moins 30 % de rides en moins par rapport aux femmes non traitées. En revanche, le THS n’est pas capable de corriger les pousses de poils disgracieux sur le visage ni d’améliorer la chute de cheveux de la ménopause. Il y a donc peu de chances que les compléments alimentaires à base d’isoflavones de soja qui revendiquent une action sur la chute de cheveux à la ménopause soient plus efficaces !
La voie des compléments alimentaires
- Les phyto-estrogènes ou isoflavones de soja
Depuis l’ouverture du débat sur le traitement hormonal substitutif (THS) beaucoup de femmes ont été désorientées. Du coup, beaucoup se tournent vers le soja qui contient des substances (les estrogènes-like) dont l’action est proche des hormones estrogènes. Les compléments alimentaires à base de phyto-estrogènes de soja peuvent-ils constituer une alternative au THS ? Les études sur le sujet sont très contradictoires. En fait, le problème est de savoir si les phyto-estrogènes de soja ne présentent pas les mêmes risques que les estrogènes prescrits dans le THS et s’ils ne possèdent donc pas les mêmes contre-indications.
Au niveau de la peau, les certitudes sont faibles. Il n’existe pas d’études concernant les effets des phyto-estrogènes par voie orale sur le vieillissement cutané. En revanche, les compléments alimentaires à base d’isoflavones de soja pourraient être intéressants dans la prévention de certains cancers cutanés et ils pourraient être utilisés pour combattre le vieillissement induit par le soleil.
De façon plus générale, si les isoflavones de soja ont une activité semblable à celle des estrogènes, il faut clairement les interdire aux femmes qui ont eu un cancer du sein personnellement ou dans leur famille, ou qui ont des antécédents de phlébite ou d’embolie pulmonaire, de la même façon qu’on leur interdit le THS. Or, les compléments alimentaires, ne l’oublions pas, dépendent de la législation des aliments et peuvent donc être achetés sans ordonnance. Il faudrait envisager une obligation de dépôt d’AMM (autorisation de mise sur le marché), comme pour un médicament, pour les compléments alimentaires qui présentent des doses importantes d’isoflavones de soja. Précisons enfin qu’une alimentation très riche en soja peut donner les mêmes résultats que la prise de compléments alimentaires à base de phyto-estrogènes à base de soja.
Enfin, les compléments alimentaires à base d’isoflavones de soja ou la consommation alimentaire importante de soja doivent être déconseillés chez les femmes qui ont un problème de thyroïde (hypothy- roïdie). En effet, le soja interfère sur l’assimilation des hormones thyroïdiennes données par voie orale.
- Les produits existant sur le marché
Les isoflavones qui fleurissent sur le marché sont de toutes sortes. Étant donné qu’en France 420 000 femmes atteignent l’âge de la ménopause chaque année et qu’il y a 9 millions de femmes ménopausées, on comprend pourquoi la ménopause représente le troisième segment des compléments alimentaires après la minceur et les toniques en termes de chiffre d’affaires.
Ces suppléments ont bénéficié de la suspicion dont fait l’objet le THS. Mais la ménopause est un mot peu vendeur, on retrouve plutôt les termes de fermeté, pour peaux matures, de réponse globale ou totale.
Pour les problèmes de chute de cheveux, les isoflavones sont associés au cresson et au millet (riche en acides aminés, en cystéine et en méthionine). En cas de prise de poids bien circonscrite, ils sont associés à la queue de cerise. Pour des problèmes de fermeté, on les associe à des antioxydants comme la vitamine C ou le lycopène. Et d’autres combinaisons sont encore possibles : si vous souffrez de troubles de l’humeur ou de problèmes de calcification, par exemple.
- Les compléments alimentaires à base de yam
Le Yam est un dérivé d’une plante, l’igname sauvage, qui renferme un composé, la diosgénine. Cette substance aurait une activité progestérone-like, sans pour autant se transformer en progestérone dans le corps. Du fait de cette action, le Yam est utilisé en association avec les phyto-estrogènes dans les compléments alimentaires pour la ménopause.
- LA DHEA (DEHYDROÉPIANDROSTÉRONE)
Il s’agit d’une hormone fabriquée par les glandes surrénales et le cerveau à partir du cholestérol. Elle se transforme en testostérone (hormone mâle) et en estrogènes. Dans le sang, elle existe sous forme libre ou sous forme de sulfate.
On a beaucoup parlé de la DHEA dans le cadre du vieillissement car elle diminue de façon constante après 25 ans. À 45 ans, son taux peut être divisé par 2. Si vous désirez connaître votre taux de DHEA, demandez à votre médecin un dosage du sulfate de DHEA.
La prise orale de DHEA semble intéressante sur la vitalité et l’humeur, entre autres. Au niveau de la peau, les résultats sont moins probants. Une peau un peu moins jaune citron et une peau plus grasse, voire quelques boutons, une chute de cheveux accompagnée de quelques poils sur le menton sont les effets possibles de la prise quotidienne de DHEA sur la peau de femmes de plus de… 70 ans. C’est ce qu’a révélé l’étude, publiée en 2000, du professeur Baulieu à partir de laquelle est né l’engouement pour cette molécule. En ce qui concerne ses effets sur la peau, les seuls résultats dont on dispose actuellement sont l’absence d’effets sur la prévention ou la correction du vieillissement cutané.