Chirurgie esthétique : en sortir seins et saufs
Organe à géométrie variable, le sein est plus ou moins volumineux, plus ou moins ferme, selon les épisodes de la vie féminine (règles, grossesses) et aussi selon l’âge. Mais il est aussi un symbole sexuel chargé d’une forte signification esthétique. Nombreuses sont les femmes qui n’hésitent pas à recourir à la chirurgie pour modifier leur poitrine. Les techniques d’opération ont connu des progrès considérables au cours des dernières années. Mais quelques incidents ont montré qu’il s’agit d’une intervention imposant de sérieuses précautions.
D’abord, pas de précipitation ! Qu’il soit jugé trop gros ou trop petit, le sein ne doit pas être opéré avant qu’il ne soit arrivé à son stade complet de développement. Autrement dit, les jeunes filles devront attendre que leur poitrine soit totalement stabilisée : pas avant l’âge de 22-23 ans. Dans le cas de seins trop gros, l’opération consiste à enlever une partie de la couche de graisse qui enveloppe le tissu glandulaire. Mais si l’on réduit le volume, il faudra aussi enlever la peau superflue. Résultat, la pointe du sein sera déplacée. Pour la remettre en place, le chirurgien devra inciser le mamelon. Il y aura donc deux cicatrices, l’une sous le sein (l’ouverture par laquelle on aura ôté la graisse) et l’autre autour de mamelon.
La réussite de l’opération s’appréciera en fonction du nouveau volume des seins, de leur parfaite symétrie et de la disparition des cicatrices.
Pour les seins trop petits, la technique consiste à introduire une prothèse qui augmente le volume. 11 existe trois types de prothèses. Les plus anciennes sont des poches gonflables en silicone que l’on introduit dans le sein puis que l’on remplit avec du sérum physiologique tout à fait inoffensif pour l’organisme. L’ennui, c’est qu’il arrive assez fréquemment que la poche se vide. Il faut alors réopérer pour la remplir à nouveau. On a donc recours de plus en plus souvent à des prothèses déjà pleines que l’on met en place en même temps que leur contenu. Il ne s’agit plus de sérum physiologique, mais d’un gel de silicone avec lequel les risques de fuites sont moindres qu’avec un liquide. L’étanchéité des poches n’est quand même pas garantie à 100 %.
Or, le silicone n’est pas toujours bien toléré par l’organisme.
Ce fut le cas, en 1991, de plusieurs Américaines, qui, à la suite d’une rupture de ce type de prothèse, se plaignirent île troubles divers. Du coup ces prothèses sont devenues suspectes. On tend à leur substituer de nouveaux modèles rem plis avec un autre produit, le polyvinyle qui, en cas de fuite, peut être évacué par l’organisme.
Ces inconvénients montrent bien que la chirurgie esthétique, surtout lorsqu’elle est pratiquée sur les seins, n’est pas du tout anodine. En outre le résultat définitif n’est pas garanti. La prothèse provoque parfois une réaction de rejet se manifestant par des « coques » qui durcissent le sein. Les déceptions ne sont pas rares. Certaines femmes n’hésitent pas à se faire opérer plusieurs fois, ce qui accroît les risques. La plus élémentaire précaution consiste à être exigeante dans le choix du chirurgien. Dans ce domaine où les interventions sont très coûteuses et ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale, la tentation de charlatanisme est grande. Il faut donc impérativement se renseigner sur la compétence réelle du chirurgien et s’informer de sa formation et de ses diplômes : pour plus de sûreté, ne pas hésiter à contacter l’Ordre des médecins de votre département.