Cancers hormonaux féminins:Cancer du sein
Cancer du sein
L’allaitement est l’une des meilleures mesures préventives qui soit contre le cancer du sein, à une condition rarement respectée en France : au moins six mois d’allaitement complet et deux ans ou plus d’allaitement mixte ! Un allaitement moins long est peu protecteur. D’autres facteurs sont négatifs, comme la précocité des règles ou les grossesses tardives.
Le dépistage du cancer du sein est fondamental et il faut que toutes les femmes apprennent l’autopalpation des seins avec leur médecin traitant ou leur gynécologue. Puis, à partir de 50 ans, elles doivent passer une mammographie tous les deux ans. Cette règle est valable pour celles qui n’ont pas de risques familiaux particuliers. Pour les autres, la surveillance doit commencer plus tôt : cinq ans avant l’âge de début des cancers dans la famille (voir chapitre « Je me surveille »).
Chez les femmes qui ont pris la pilule jeune et longtemps, de 15 à 25 ans par exemple, et encore plus chez celles qui ont fumé ou bu excessivement à cet âge, il peut être conseillé de pratiquer une échographie mammaire tous les ans, à partir de 30 ans. Un tiers des cancers du sein surviennent en effet avant 50 ans, âge à partir duquel le dépistage par mammographie est préconisé. L’avantage de l’échographie est qu’elle n’irradie pas, car elle fonctionne à partir d’ultrasons et non de rayons X.
S’il existe plusieurs cancers du sein dans la famille, il est possible d’effectuer un dépistage génétique à la recherche des gènes favorisant le cancer, les gènes appelés BRCA1 ou BRCA2. Si ces gènes sont présents chez une femme, le risque de faire un cancer du sein est évalué à 56 % ‘. Ce risque est tellement élevé, que la recherche de traitement préventif prend tout son sens. Dans ces cas, l’ablation bilatérale des seins peut être envisagée. Elle réduit le risque de cancer du sein de 90 % L’opération généralement proposée permet une bonne reconstruction esthétique des seins. Une étude vient de montrer que poser une prothèse mammaire après ablation d’un sein pour cancer n’avait pas d’impact sur la mortalité après un suivi de 12,4 années .
Un médicament peut diminuer de moitié le risque de survenue d’un cancer du sein . Il s’agit du Tamoxifène, au départ utilisé pour soigner les cancers avec d’excellents résultats. Il est prescrit préventivement chez les femmes à risque très élevé de cancer du sein et à elles seules. Car il a aussi des effets secondaires très négatifs : il augmente le risque de cancer de l’utérus ainsi que les phlébites et les embolies pulmonaires !
Un autre médicament de la même famille semble très prometteur, car il n’a pas d’effet négatif sur l’utérus. Il s’agit du Raloxi- fène (Evista®). Il diminue de 72 % l’incidence du cancer du sein, après quatre années de traitement préventif, tout en ayant un effet préventif important contre l’ostéoporose. Si l’on prolonge de 4 ans la prise de Raloxifène, la réduction est encore de 59 %. Quand une femme présente un risque important de fracture par ostéoporose, et qu’elle n’a pas de risque de phlébite ou d’embolie pulmonaire, elle a donc un avantage évident à se soigner préventivement par du Raloxifène : elle bénéficie d’un important effet préventif contre le cancer du sein. Mais nous ne disposons à ce iour d’aucune étude démontrant une baisse de mortalité sous Tamoxifène ou sous Raloxifène.
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