Arthrose, douleurs chroniques et vieillissement : L’ostéoporose
Définition
L’ostéoporose est une maladie diffuse du squelette caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration de l’architecture du tissu osseux, responsables d’une fragilité osseuse, donc d’une augmentation du risque de fracture.
L’ostéoporose est reconnue comme un problème de santé publique, car on considère que 40 % des femmes de plus de 50 ans ont un risque de fracture (14 % des hommes). L’objectif affiché par la Haute Autorité de Santé est donc de « réduire de 10 % l’incidence des fractures de l’extrémité supérieure du fémur d’ici à 2008. »
Les fractures liées à l’ostéoporose peuvent entraîner des douleurs, une impotence, une perte d’autonomie et une surmortalité (fractures du col fémoral). La fréquence de l’ostéoporose est en augmentation du fait que la fréquence de l’ostéoporose est proportionnelle à l’âge et que la population française vieillit.
Plusieurs actions de prévention ont été préconisées par la Haute Autorité de Santé pour limiter l’impact de l’ostéoporose : les mesures hygiéno-diététiques, le traitement des pathologies responsables, l’administration de traitements médicamenteux permettant de prévenir les fractures ostéoporotiques.
L’ostéodensitométrie pratiquée de façon plus systématique, en ciblant les femmes à haut risque de fracture (ménopausées), permettrait de favoriser une meilleure prise en charge médicale de l’ostéoporose. Cela faciliterait le diagnostic de l’ostéoporose et l’évaluation du risque de fracture individuel. Ensuite, une stratégie thérapeutique individuelle adaptée pourrait être mise en place. De plus, les marqueurs biologiques permettrait le suivi de l’ostéoporose et d’améliorer la prise en charge médicale de cette pathologie.
Certains médicaments peuvent être utiles pour assurer une meilleure prévention de l’ostéoporose.
Le traitement hormonal de la ménopause
Une hormonothérapie substitutive pour limiter la perte osseuse peut permettre de compenser la carence hormonale de la ménopause. Mais le traitement hormonal de la ménopause (THM) en première intention est actuellement limité au traitement des bouffées de chaleur avec retentissement sur la qualité de vie. Il doit être prescrit à la dose minimale efficace, pour la durée la plus courte possible.
Le THM peut également être indiqué en deuxième intention, à distance de la ménopause, chez les femmes ayant un risque élevé de fracture.
Les bisphosphonates et le raloxifène
Ils sont indiqués dans la prévention de l’ostéoporose chez les femmes ménopausées à risque élevé d’ostéoporose. Mais il a été prouvé que les bisphosphonates peuvent s’avérer inefficaces en cas de carence en vitamine D.
La vitamine D
Une déficience en vitamine D va de pair avec une densité osseuse plus basse, surtout au col de fémur, et avec une incidence de fractures augmentée.
La substitution avec la vitamine D associée à du calcium chez des personnes âgées augmente la densité osseuse et diminue le risque de fractures, mais bien moins que les bisphosphonates.
De plus, elle diminue nettement la fréquence du nombre de chutes, du fait d’une meilleure stabilité corporelle et d’un meilleur équilibre.
Les métabolites de la vitamine D, calcidiol et calcitriol, sont plus efficaces, avec une action nettement plus puissante, bien que plus chers. Ils ont une action nettement plus prononcée sur la perte de masse osseuse au niveau vertébral, de même qu’en termes de prévention des fractures vertébrales et non vertébrales. C’est pourquoi la vitamine D ou ses métabolites sont ajoutés aux traitements médicamenteux de l’ostéoporose. Il faut de plus veiller à ce que les apports de calcium soient suffisants, sans quoi l’utilité d’une substitution en vitamine D serait très faible.
Posologie recommandée :
– 400 Ul/jour au maximum, selon les recommandations officielles.
– 800 à 1000 Ul/jour, en fait, pour les experts, pour assurer l’intégrité de l’os.
En effet, un apport journalier de 1000 UI de vitamine D est nécessaire pour atteindre des taux plasmatiques de 70 nmol/L. Alors que lorsqu’on prescrit 400 UI seulement, il reste encore toujours plus de la moitié des patients ostéoporotiques traités qui présente un déficit en vitamine D.