Arthrose, douleurs chroniques et vieillissement : Action nutritive sur les cartilages
Certains micronutriments chondroprotecteurs stimulent la production de cartilage dans l’articulation.
Le glucosamine sulfate (Cartilamine R, en France)
Il est fabriqué par l’organisme à partir du glucose et de la glutamine, un acide aminé.
C’est un précurseur des protéoglycanes, composants majeurs du cartilage articulaire et du liquide synovial, qui pourrait permettre de réparer, de maintenir et de synthétiser du cartilage. Avec l’âge, la quantité de ces substances nutritives aurait tendance à diminuer et le cartilage devient alors plus fin et plus fragile.
Pour certains, l’administration régulière de glucosamine permettrait de maintenir des cartilages sains et de bonne qualité. Ainsi, après administration par voie orale, on retrouve la glucosamine tant dans le sang qu’au niveau de l’articulation, dans le liquide synovial, où elle favoriserait sa viscosité, c’est-à-dire la lubrification du cartilage.
Elle agirait par une action anti-inflammatoire, la stimulation de la synthèse de protéoglycanes et la diminution de l’activité destructrice d’enzymes protéolytiques attaquant les chondrocytes (cellules cartilagineuses).
Selon de larges études cliniques chez l’homme, réalisées en Europe, en double-aveugle, avec contrôle placebo, le glucosamine sulfate aurait permis non seulement une amélioration des symptômes, mais également une amélioration de l’état articulaire sur des radiographies. Il aurait donc un rôle préventif sur la destruction des cartilages articulaires. Des méta-analyses ont d’ailleurs confirmé ces bons résultats. Actuellement, la Société internationale de recherche sur l’ostéoarthrose (OARSI) recommande le glucosamine sulfate comme le deuxième traitement plus efficace sur les cas modérés d’ostéoarthrose, principalement dans l’arthrose du genou, minime ou modérée.
Posologie: 1000 à 1 500 mg par jour.
Effets secondaires
Elle pourrait diminuer l’efficacité de l’insuline ou d’autres médicaments antidiabétiques, d’où l’importance d’être prudent si le patient est diabétique. Elle pourrait également augmenter le risque de saignement, si elle est associée à des anticoagulants ou des anti-inflammatoires (ibuprofène).
Le chondroïtine sulfate lui est souvent associé et des études sur l’animal suggèrent qu’elle augmenterait l’efficacité du glucosamine sulfate. Leur action réparatrice et anti-inflammatoire est mutuellement renforcée.
Dans les préparations disponibles en magasin, on lui associe également du MSM (méthylsulfonylméthane).
L’action du glucosamine serait aussi potentialisée par l’administration conjointe de vitamine C, de bromélaine ou d’huile de poisson (oméga 3).
Le chondroïtine sulfate (Chondrosulf R et Structurai R, en France)
Le chondroïtine sulfate est un protéoglycane, composant important du cartilage et de l’os, qui lui apporte une résistance à la compression. Il est utilisé dans le traitement symptomatique de l’arthrose du genou ou de la hanche : il atténue les douleurs et améliore la mobilité. Il s’agit d’un médicament de référence en Europe, où de nombreuses études cliniques ont démontré son efficacité chez des patients arthrosiques.
Mécanisme d’action: Il a une action anti-inflammatoire, stimulant la synthèse de protéoglycanes et d’acide hyaluronique, et diminuant l’activité catabolique des chondrocytes. Il inhibe les enzymes responsables de la dégradation des cellules du cartilage, et renforce la mobilité des caillots, lipides, et dépôts de cholestérol au niveau de l’articulation. On le prescrit notamment pour répondre à un déficit car, avec l’âge, les quantités de chondroïtine sulfate tissulaire diminuent. Enfin, il a récemment montré des effets positifs sur les changements ostéo-articulaires survenus dans l’os sous-chondral.
Action clinique: Il permettrait notamment de diminuer la douleur, d’améliorer le fonctionnement des articulations, de réduire la consommation d’anti- inflammatoires, et ce, avec une bonne tolérance. Enfin, associé au glucosamine dans le traitement des arthroses du genou et de la hanche, il s’est montré efficace, tant sur le plan des symptômes cliniques que sur le plan des changements structurels intervenus dans l’articulation.
Posologie: 800 à 1 200 mg par jour.
Contre-indications : ce médicament ne doit pas être utilisé dans les cas suivants : enfant de moins de 16 ans, grossesse, allaitement. Il doit être utilisé avec prudence en cas de traitement anti-coagulant.
Le MSM (Methylsulfonylmethane)
Il s’agit d’un composé soufré naturellement présent dans les légumes frais, les fruits, la viande, le lait de vache, les poissons et fruits de mer. Chez l’homme, les plus fortes concentrations en MSM sont trouvées dans le lait maternel, permettant ainsi à l’enfant de renforcer son système immunitaire. Le MSM est notamment contenu dans les acides aminés soufrés : méthionine et cystéine. Chez l’homme, il jouerait un rôle essentiel dans le maintien de la stabilité et de l’intégrité du tissu conjonctif. Il aurait des effets antalgiques, anti-inflammatoires, et pourrait permettre au corps de reconstituer des cellules détruites, notamment au niveau des articulations, de la peau et du tissu conjonctif (cheveux et ongles).
Il a surtout été étudié chez l’animal, les quelques études chez l’homme montrant une amélioration des symptômes dans l’arthrose du genou. Ainsi, on retrouve une nette diminution des douleurs et une amélioration du fonctionnement articulaire, comparativement à des patients ayant pris un traitement placebo, durant 12 semaines.
Le MSM est souvent utilisé en association avec le glucosamine et le chondroïtine sulfate. Son action serait également potentialisée par l’administration conjointe de vitamine C.
Posologie: 500 à 1 500 mg par jour.
SAM (S-Adénosyl méthionine)
Le SAM est un composé comprenant de la méthionine et de l’ATP, molécule énergétique de l’organisme. Il serait chondroprotecteur, permettant de diminuer les symptômes de l’arthrose et de ralentir leur progression. Selon certaines études, il aurait également une action positive dans la fibromyalgie, mais seulement sous forme injectable, intraveineuse ou intramusculaire.
Posologie: 1200 à 1600 mg par jour.