L'Alcoolisme
considérer l’alcoolisme comme une erreur alimentaire par excès a surprendre. Cependant, bien qu’ayant une valeur nutritionnelle l’alcool entre dans la composition de boissons, comme le vin ou la biere, qui sont d’indiscutables aliments avec certains avantages, contion seulement d’être consommés en quantité très modérées.
Alcool éthylique ou éthanol CH3CH2OH
Il est obtenu, par fermentation du glucose et du fructose, à partir des ou d’extraits d’amidon de céréales. Les boissons fermentées obte- à partir des fruits contiennent 5 à 15 volumes d’alcool p. 100 (5 à La distillation de ces liquides de fermentation permet d’extraire les <<alcools >> titrant 30 à 70° (eaux de vie, spiritueux). D’autres alcools peuvent également être produits par fermentation du sucre : méthanol H3OH) extrêmement toxique, alcools supérieurs, glycérol.
Métabolisme de l’alcool dans l’organisme
1. Mécanisme d’absorption de l’alcool dans l’organisme. — L’alcool ingéré est absorbé sans être modifié, au niveau de l’estomac et ilu grêle, à une vitesse qui varie selon sa concentration et selon que le sujei est à jeun ou non. En moyenne la résorption est maxima au bout d’uni’ heure. Une faible partie (5 p. 100) de l’alcool absorbé est éliminée pin les poumons, la peau, les urines. L’essentiel du métabolisme de l’alcool consiste en une oxydation hépatique (grâce à l’alcooldèhydrogénase ADH), qui transforme l’alcool éthylique en acétaldéhyde, réaction qui nécessite une quantité importante d’un coenzyme (amide nicotiniquc adénine dinucléotide, NAD, réduit en amide déhydronicotinique adénine dinucléotide NADH). L’homme dispose d’environ l ,50 g d’ADH qui lin permet d’oxyder environ 150 g d’alcool par jour. Au dessus de cette dose, un autre système enzymatique intervient, le système xanthine-oxy dase-catalase (XOC), qui utilise comme substrat des nucléotides, favoii sant donc la dénutrition azotée. Quel que soit le mode d’oxydation de l’alcool, il produit de l’acétaldéhyde (qui a une affinité particulière potii le coenzyme A), ce qui détermine une augmentation de la synthèse des triglycérides et un blocage de la néoglucogénèse.
2. Courbe d’alcoolémie. —Le taux d’alcoolémie évolue dans le temps selon la courbe de Widmark. Cette courbe dépend de plusieuis facteurs : quantité ingérée, facteurs conditionnant l’absorption, vitesse d’oxydation elle-même dépendant de la quantité absorbée et de l’état des fonctions hépatiques.
Pour une quantité donnée d’alcool ingéré, la courbe d’alcoolémie est modifiée par :
- la concentration de l’alcool dans la boisson : pour la même quantité de whisky la flèche d’alcoolémie peut être 40 p. 100 plus basse m celui-ci est dilué au 1/4;
la présence de sucre dans la boisson diminue le taux d’alcoolémie; la flèche d’alcoolémie est retardée et moins élevée, lorsque la boisson est prise au cours ou au décours d’un repas, que lorsqu’elle est prise à jeun;
l’alcoolémie est plus élevée chez la femme que chez l’homme;
- le gastrectomisé a une courbe plus élevée avec un maximum plus précoce (24 min.);
- l’insuffisant hépatique a également une courbe plus élevée et l’alcoolémie ne diminue que très lentement.
Effets de petites doses d’alcool sur les différentes fonctions
- Thermogenèse : Un gramme d’alcool fournit 7 Cal. L’apport » .dorique des boissons alcoolisées ne devrait jamais dépasser 20 p. 100 de l’apport calorique total (risques d’obésité ajoutés aux risques toxiques).
- Système nerveux. — L’alcool a une action excitante et euphorisante.L ‘ébriété apparaît à partir de 0,50 g/l d’alcoolémie (en fait très variable d’un sujet à l’autre).
- Digestion. — L’alcool augmente les sécrétions salivaires et gastriques; tic plus, dans le cas du vin, une forte acidité (masquée au goût par la présence d’alcool), est un facteur favorable pour la digestion gastrique, notamment celle des protéines; d’autre part, du fait que la pression osmotique du vin est inférieure à celle du sang, il favorise la diffusion de l’eau hors du tube digestif.
- Diurèse. — L’effet diurétique de l’alcool est net.
alcoolisme aigu et chronique
Il faut séparer l’alcoolisme aigu (ivresse) et l’alcoolisme chronique.
1. alcoolisme aigu. — Il se caractérise par des symptômes neuropsy- chiques, avec par ordre de gravité croissante :
- l’ébriété;
- les troubles psychiques (état dépressif, excitation aiguë, délire, pouvant conduire à des actes délictueux ou suicidaires);
- le coma alcoolique pour une alcoolémie supérieure à 2,5 g/l (une hypoglycémie sévère est souvent associée);
la mort survient à partir du taux de 5 g/l d’alcoolémie.
2. alcoolisme chronique — Il est plus difficile à définii Certains le caractérisent par la notion de dépendance; les principale* manifestations sont :
- la cirrhose hépatique : c’est un véritable fléau dans beaucoup «l< pays et en particulier en France;
- la cardiomyopathie alcoolique;
- les polynévrites;
- les états psychotiques;
- les troubles sexuels;
- la descendance des alcooliques est souvent impliquée par divers processus pathologiques : prématurité, hypotrophie des enfants, retard, mentaux.
Conseils pratiques sur la consommation de boissons alcoolisées
1. Doses « inoffensives » d’alcool. — On peut considérer que les doses tolérables d’alcool sont ;
- pour l’homme : 0,6 g/kg/j,
- pour la femme : 0,5 g/kg/j,
doses qui peuvent être un peu augmentées lorsque l’activité physique est importante.
Cette dose correspond pour un homme de 70 kg à ;
- 1/2 litre de vin à 10°
- 111/2 à 2 1 de bière à 3°.
Il ne faut pas oublier que ces boissons apportent une quantité non négligeable de calories (tableau 35), utilisées surtout pour faire du tissu adipeux (rôle de l’alcool dans les échecs des régimes hypocaloriques chez des obèses).
2. Cas particulier de la conduite automobile. — L’absorption d’une certaine quantité d’alcool, même très faible, modifie les réflexes et le liigement du conducteur. Un « demi » de bière à 3° absorbé à jeun donne une alcoolémie à environ 0,19 g/l et un whisky à jeun donne une .ilcoolémie de 0,40. F.n France, le taux d’alcoolémie au-dessus duquel un conducteur est sanctionné est de 0,80 g/l de sang. Or ce taux est dépassé dans l’heure qui suit un repas comportant un apéritif, un demi-litre de vin rouge et un digestif.
Même bien au-dessous de cette limite légale d’alcoolémie, les risques d’accidents sont sérieux et augmentent progressivement avec le taux d’alcoolémie.