A quoi est due l'hypoglycémie
De mauvaises règles nutritionnelles
Dans la grande majorité des cas, l’hypoglycémie est liée à un mauvais équilibre alimentaire. Beaucoup de jeunes, en majorité des femmes, qui veulent maigrir et garder leur silhouette, font un mauvais calcul. Elles suppriment, à tort, pain, riz, pâtes, légumes secs, pommes de terre et autres sucres dits complexes. Ce qui a pour effet d’entraîner une instabilité glycémique, renforcée par des compulsions quasi obligatoires vers les sucreries et les produits sucrés. En fait, l’alimentation se déséquilibre au profil des lipides et des glucides, ce qui favorise finalement la prise de poids.
L’absorption isolée de sucre, en grande quantité, provoque alors une sécrétion excessive d’insuline (l’hormone qui fait baiser le taux de sucre dans le sang), responsable d’une hypoglycémie dite «fonctionnelle», par opposition à l’hypoglycémie organique que l’on verra plus loin.
À noter que la prise d’un aliment sucré apporte un effet sédatif Plus on est « stressé », plus on a faim de sucre. Le sucre, absorbé en trop grandes quantités, sollicite, de façon excessive, l’insuline qui fait baisser la glycémie. Un véritable cercle vicieux qu’il faut rompre.
La lésion d’un organe
Plus rarement, une hypoglycémie, surtout si elle revient fréquemment, peut être due à la lésion d’un organe. On parle alors d’hypoglycémie «organique». Elles surviennent à jeun, à distance des repas.
On l’observe en cas de prédiabète, d’insuffisance surrénale, de maladies organiques du pancréas, de prise excessive de médicaments, ou d’alcool.
Le respect de bonnes règles diététiques peut apporter un mieux
L’importance du petit déjeuner
Trop souvent celui-ci est bâclé, quasi inexistant, sous la forme d’un ou deux cafés. À 11 heures la sensation de fatigue est inévitable, avec énervement, manque d’attention, malaise.
Bon nombre d’accidents de la route ou d’accidents du travail peuvent être rapportés à des phénomènes hypoglycémiques. De même, pour les écoliers, on a pu établir une corrélation entre petit déjeuner et performance des tests psychométriques.
De façon similaire, un petit déjeuner trop riche en glucides, c’est-à-dire associant pain, céréales, et jus de fruits, induit une sécrétion réactionnelle d’insuline, qui entraîne, par effet rebond, une hypoglycémie secondaire, avec les signes physiques, et l’envie de prendre du sucre.
Asseyez-vous pour manger
Prenez votre temps. N’avalez pas un sandwich à la va-vite, debout, ou en marchant, vous aurez faim rapidement après le repas. Le même sandwich pris assis dans le calme et bien mastiqué vous rassasiera jusqu’au repas suivant.
Mangez lentement en mastiquant
Les hypoglycémiques mangent vite. Or il est essentiel de manger lentement pour permettre une meilleure satiété et limiter les fringales en dehors des repas. Manger vite, c’est souvent engloutir et s’arrêter soit parce que l’on a trop mangé, soit parce qu’il n’y a plus rien dans son assiette, soit parce que l’estomac nous informe du trop-plein. Et la faim s’installe à nouveau une à deux heures plus tard. Manger vite, c’est être un mangeur sans cerveau. C’est consommer sans être présent à ce que l’on fait, et générer un sentiment d’insatisfaction car l’organisme a peu pris conscience de ce qu’il mangeait.
Il faut manger avec tous ses sens et avec plaisir. La mastication envoie des signaux aux centres hypothalamiques de la satiété. Apprenez à mastiquer, posez votre fourchette entre chaque bouchée. Vous pouvez aussi fermer les yeux quelques instants pour mieux vous concentrer sur la mastication. Faites l’essai, vous aurez moins vite faim après le repas. Vous serez satisfait jusqu’au repas suivant.
Équilibrez votre alimentation
Je vous conseille trois repas structurés, pris à heures régulières, avec un bon équilibre protido-lipido-glucidique :
— les protéines apportent un bon effet de satiété,
— les glucides sont choisis dans les glucides complexes, plutôt à faible index glycémique, pour régulariser la glycémie et libérer de l’énergie jusqu’au repas suivant. Par exemple: les lentilles, les pâtes cuites «al dente », le pain complet,
— les lipides ralentissent l’évacuation gastrique des aliments, et donc leur absorption.
Une collation dans l’après-midi, et si nécessaire dans la matinée, érode les sensations d’hypoglycémie postprandiales, c’est-à-dire survenant rapidement après le repas. Anticipez la faim pour mieux réguler et stabiliser la glycémie. Choisissez des aliments riches en protéines.
Le suivi d’une ration riche en fibres alimentaires renforce ces mesures, car les fibres ralentissent l’absorption des glucides. On conseille, aux repas, deux à trois fruits par jour, riches en fibres.
Limitez l’apport des sucres et ne mangez pas de produits sucrés à jeun
Par ailleurs, tout se passe un peu comme pour les enfants: si on leur dit « ne touche pas au feu », ils auront tendance à y mettre la main et à se brûler; notre neuropsychologie est ainsi faite qu’elle nous incite à braver les interdits. C’est pourquoi, en cas d’interdit de sucre ou de produits sucrés, on aura tendance à se focaliser sur cette interdiction, et l’envie sera irrépressible. Par contre, en autorisant la consommation, de préférence au cours d’un repas ou d’une collation protido- lipidique (c’est-à-dire si vous mangez du sucre avec par exemple un yaourt ou du pain et du fromage), l’effet hyperglycémiant sera atténué, ainsi que les envies. Le plus souvent, avec cette méthode, les personnes se désintéressent vite du sucre et des produits sucrés.
Limitez fortement la prise d’excitants
Évitez le café et le thé fort, l’abus d’alcool et de tabac. Surtout pas d’alcool à jeun.
Sportifs : la ration d’attente
La ration d’attente limite les manifestations hypoglycémiques fâcheuses, au début ou au cours de la compétition car responsables de contre-performances. Elle est fractionnée et limitée en apport sucré, de manière à donner une stabilité de la glycémie. Par exemple, absorbez, depuis le dernier repas jusqu’à la demi-heure qui précède la compétition, un mélange composé d’eau, de jus de fruit et, selon les cas, de miel.
Avant une compétition, le repas doit être pris 3 à 4 heures avant le début de la rencontre, pour éviter que l’effort ne s’effectue en phase de digestion.
La ration d’attente consiste à boire, toutes les heures entre ce dernier repas et la compétition, 1/8 ou 1/4 de litre de jus de fruits frais, additionné de 10g de miel.
Les hypoglycémies après chirurgie digestive
Comment y remédier ? Par la fragmentation des repas, qui seront enrichis en fibres alimentaires, et par l’interdiction des sucres purs.
Les hypoglycémies liées au diabète
Les hypoglycémies survenant sur une hérédité diabétique
Objectivées par le dosage d’une glycémie à jeun et après le repas, ou lors d’une épreuve d’hyperglycémie provoquée, ces hypoglycémies surviennent chez des patients à risque, ayant des diabétiques non insulino-dépendants ou des obèses dans la famille.
Elles sont dues à une augmentation trop importante du glucose dans le sang, suivie d’une sécrétion intense et rapide d’insuline. La glycémie, plus basse après le repas, entraîne fatigue, fringale et envie de sucré. Cette anomalie est souvent à l’origine d’une prise de poids.
Dans ce cas, il faut acquérir de bonnes habitudes alimentaires, retrouver ou maintenir un poids idéal, pratiquer une activité physique régulière, pour prévenir l’apparition du diabète. En cas de prise de contraceptifs oraux ou de corticoïdes, la surveillance doit être étroite.
Les hypoglycémies chez le diabétique obèse ou non insulino-dépendant
Elles sont dues à des erreurs diététiques et/ou à une mauvaise adaptation du traitement. Il faut suivre avec soin le régime avec repas réguliers et introduction des féculents aux repas, en quantité limitée pour les uns, collations à 10 heures et 16 heures pour les autres.
Les hypoglycémies des patients sous insuline
Dans ces hypoglycémies qui peuvent avoir des conséquences graves, l’éducation du patient et de son entourage est essentielle. Reconnaître les signes annonciateurs, connaître les gestes d’urgence, tout cela fait partie de l’éducation de tous les diabétiques.
Dès les premières manifestations, en cas de suspicion de malaise hypoglycémique, il faut prendre 15 g de glucides sous la forme de sucres en morceaux (3 à 4) ou de boissons sucrées (surtout pas light!). Par exemple: 4 morceaux de sucres n » 4 dans 200 cl d’eau. Si l’hypoglycémie est sévère, si vous pouvez encore avaler, prenez 3 à 4 morceaux de sucre, imprégnés d’un peu d’eau pour les ramollir. En cas de troubles de la conscience ou de difficultés de déglutition, il ne faut pas avoir peur d’injecter 1 mg de glucagon en sous-cutané ou en intramusculaire: le mieux se fera sentir après 10 à 15 minutes. Consommer alors une collation glucidique, comme du pain, des biscottes, ou une banane, pour éviter que les troubles ne se renouvellent.
À distance, il faut faire le point pour connaître la cause de l’hypoglycémie: recherchez-en la cause et prévenez votre médecin.
Vidéo : A quoi est due l’hypoglycémie
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