Comportement alimentaire : Aspects socio-économiques
comportement alimentaire jusqu’au XIXe siècle
Il est clair que le statut économique d’un pays ou d’une communauté influence profondément l’alimentation des individus qui les composent. Le comportement alimentaire des habitants de nos régions a évolué très lentement jusqu’au début du XIXe siècle, en deux grandes étapes :
Époques préhistoriques : A ces époques, l’homme trouvait dans la chasse et la cueillette les éléments nécessaires à sa survie; l’alimentation était donc riche en hydrates de carbone, suffisante en protéines animale i*l végétale, et pauvre en graisses (les animaux consommés étant eux- mêmes sauvages donc peu gras).
Période historique : Elle est caractérisée par la mise en place progressive d’une économie de production alimentaire : élevage et i allure. L’alimentation a évolué vers une plus grande consommation de reréales tandis que les protéines végétales, plus difficiles à obtenir, devenaient plus rares. Vers 1800, on consommait en moyenne en France,par personne et par 24 heures : 500 g de pain, 50 g de pommes de terre, M) g de viande, 5 g d’œuf, 5 g de poisson, 5 g de fromage, 5 g de beurre, 3 g d’huile.
comportement alimentaire à partir du XIXe siècle
Depuis le début du XIXe siècle, sous l’influence des bouleversements économiques de la révolution industrielle, on a observé de profonds changements dans l’alimentation en même temps que disparaissaient les famines et les carences dont la grande majorité de la population de nos régions était affligée. Les principaux changements sont les suivants :
Réduction de la quantité totale des calories absorbées : Elle est en grande partie liée à l’urbanisation et à la réduction des dépenses énergétiques (qui est générale quelle que soit la profession exercée).
Cependant, bien que la population urbaine ait réduit spontanément son ilimentation de 20 p. 100, cette réduction est encore inférieure à celle de l’activité physique moyenne.
Consommation de céréales (pain) : Elle a augmenté jusqu’à la fin du 19e siècle (800 g/j/personne en 1880) puis a décliné fortement liisqu’à maintenant (250 g/j/personne en 1960, 175 g en 1977). Pourtant lu production céréalière française ne fait qu’augmenter. Dans les pays liches, on produit 800 kg de céréales par habitants/an, dont 90 kg vont rt l’alimentation humaine, et 710 kg servent à l’alimentation du bétail (pour fabriquer les protéines animales de la consommation humaine). Dans les pays pauvres, on produit en moyenne 230 kg de céréales/habi- » limt/an., qui sont presque en totalité consommés par l’homme (fig. 30). Ainsi, on comprend la place des protéines animales, dont le taux par rapport à l’apport protéique total s’élève avec le niveau de vie (enFrance, en 1880 : 27 p. 100, en 1966 : 70 p. 100).
Cette évolution a des conséquences positives sur le plan nutritionnel (les protéines animales sont de meilleure qualité) et des conséquences défavorables (apport associé de graisses de structure des viandes qui sont riches en acides gras saturés, donc facteur de risque des maladies ischémiques) .
Consommation de pommes de terre : Elle a augmenté fortement pendant le 19esiècle (400 g en 1880) puis diminué (en 1925 : 178 kg/personne/an; en 1955 : 125 kg; en 1975 : 90 kg). L’évolution est la même pour la consommation des légumes secs. Cette baisse de la consommation des légumes secs, jointe à la baisse du pain (et du taux de blutage) entraîne une réduction de l’apport des fibres avec ses conséquences sur le transit intestinal et l’apparition des cancers coliques.
Consommation de viande : Elle n’a fait qu’augmenter régulièrement: 50 g/j en 1800, 110 g/j en 1880, 200 g/j en 1960. Elle continue encore maintenant à augmenter chaque année comme le mon.- Irent les statistiques du ministère de l’Agriculture. Elle entraîne une augmentation de la quantité de graisses saturées (graisses de structure îles viandes).
Consommation de fromage, beurre et huile : Elle a augmenté régulièrement.
Consommation de fibres végétales : Elle diminue parallèlement à celle des protéines végétales.
Consommation d’hydrates de carbone : Les hydrates de carbone consommés sont de plus en plus des sucres d’assimilation rapide, au détriment de l’amidon et des glucides d’assimilation lente. La consommation moyenne de sucre (de canne et de betterave) a été de 22 kg/personne/an en 1935, 26 kg en 1953, 33 kg en 1956 et semble stabilisée depuis 1974 à 35 kg. En fait, c’est surtout le sucre utilisé par l’industrie qui a fortement augmenté (confiserie, chocolaterie, sirops, boissons sucrées, pâtisseries, laits gélifiés, crèmes desserts, glaces), alors que le sucre en nature est plutôt moins consommé.
A noter que la plupart des boissons rafraîchissantes (sodas, coca, tonies…) contiennent 90 à 130 g de sucre par litre. L’augmentation de la consommation de sucres d’assimilation rapide (saccharose) associée à la baisse des céréales et féculents, a des conséquences importantes sur les métabolismes lipidiques et glucidiques (par l’intermédiaire de la sécrétion d’insuline et de glucagon).
Consommation d’alcool : Celle du vin a tendance à diminuer en France depuis une vingtaine d’année (mais notre pays reste celui où cette consommation est la plus élevée).
Quelques aspects importants de la consommation alimentaire actuelle du Français
La tendance à négliger le petit déjeuner, d’où risque d’hypoglycémie en fin de matinée, et à alourdir l’un des deux autres repas.
Restrictions en apport énergétique : La proportion importante de sujets, adolescents ou adultes, qui restreignent leur apport énergétique pour maintenir la silhouette idéale diffusée par les media et les magainés de mode (à la limite de la cachexie); les restrictions se font généralement aux dépens des céréales, des légumes, ce qui peut favoriseï des carences en vitamines, en minéraux et en fibres alimentaires; au contraire, la viande et les lipides (huiles) sont relativement privilégiés ce qui détermine une augmentation relative des calories lipides de la ration
Différences de consommation selon les catégories socio-professionnelles : Il existe des différences importantes de consommation, selon les catégories socio-professionnelles, selon l’appartenance rurale ou urbaine, et selon les régimes.