que teste-t- on dans un laboratoire de sommeil?
La recherche moderne sur le sommeil s’effectue principalement dans un laboratoire spécialisé, où l’on procède à des enregistrements électron physiologiques du cours du sommeil. On appelle ces derniers « enregistrements polysomnographiques ». A l’exception des électrodes que l’on fixe sur la tête du patient, les conditions du sommeil dans le laboratoire diffèrent assez peu de celles que le sujet connaît chez lui. Les chambres à coucher, privées, confortables et munies d’air conditionné, sont reliées à la pièce de contrôle adjacente, où les techniciens du sommeil » travaillent toute la nuit.
Trois sources de données fournissent une information sûre sur le processus de l’endormissement et les changements qui interviennent pendant le sommeil lui-même : les ondes du cerveau, les mouvements des globes oculaires et le tonus musculaire. Les ondes cérébrales sont enregistrées grâce à des électrodes fixées sur la tête du sujet. Les électrodes qui permettent de mesurer les mouvements des globes oculaires sont fixées sur la tête de part et d’autre des yeux, tandis que le tonus musculaire est enregistré, d’ordinaire, à partir des muscles du cou ou du menton. Les électrodes sont reliées à un amplificateur situé dans la pièce de contrôle.
Quand un patient est mis au courant des préparatifs nécessaires à l’enregistrement de son sommeil, sa première question est toujours : « Est-ce que je vais arriver à dormir avec toutes ces électrodes fixées sur ma tête ? » La réponse, souvent, les prend de court : non seulement vous allez pouvoir dormir dans le laboratoire, mais beaucoup de gens qui souffrent depuis longtemps de troubles graves du sommeil s’y endorment beaucoup plus vite et y dorment bien plus profondément que chez eux dans leur propre lit. Au moment où j’écris, plus de quinze mille personnes d’âge très différent ont passé une nuit dans le Technisons de dormir en laboratoire. Quelques-uns ont eu des problèmes pour s’endormir, d’autres des difficultés à rester éveillés, mais le nombre total des personnes qui ont effectivement été incapables de trouver le sommeil n’excède pas dix ! La majorité s’endort dans un laps de temps allant de dix à quinze minutes. Comment se peut-il que des personnes qui se plaignent amèrement de troubles insomniaques parviennent à s’endormir aussi rapidement, à plus forte raison quand elles sont littéralement enguirlandées d’électrodes ? On examinera quelques réponses possibles à cette question au chapitre xis.
Un grand nombre de gens souffrent de problèmes respiratoires ou de dysfonctionnements cardiaques pendant leur sommeil. C’est pourquoi, en plus de nos procédures habituelles, nous enregistrons les mouvements respiratoires, l’air qui passe à travers le nez et la bouche, le niveau d’oxygénation du sang, le rythme cardiaque et le mouvement des jambes. Si l’on soupçonne la présence de comportements automatiques pendant le sommeil, comme le somnambulisme ou les terreurs nocturnes, on filme le patient, toute la nuit durant, en vidéo, en se servant d’une lumière infrarouge afin de ne pas le déranger. Regarder ce genre de film (qui dure sept heures environ !) n’est assurément pas ce qu’il y a au monde de plus exaltant, mais les découvertes qu’il permet sont souvent d’une importance considérable.