Particularités de la transmission mendélienne des maladies congénitales et héréditaires
Ces critères de la transmission d’un caractère que nous rappelons dans ce texte ne sont pas toujours valables, ce qui peut engendrer des erreurs au cours de l’évaluation du risque dans une famille. Ces critères ne sont plus valables lorsque nous nous trouvons dans les cas particuliers de la transmission d’un caractère héréditaire.
a) Rappel des critères généalogiques de la transmission d’un caractère mendélien.
Hérédité autosomale:
L’étude d’un gène suppose une répartition égale de ce gène entre les 2 sexes dans la population.
Critères d’une hérédité dominante:
– Le caractère apparaît au niveau du phénotype quand l’allèle responsable sélection trouve à l’état simple ou double ( au niveau du génotype).
– Le sujet hétérozygote manifeste donc le caractère.
– La transmission se fait directement du parent vers la descendance.
– Par conséquent, tout individu ayant un caractère, sauf en cas de mutation.
– A l’échelle de la population, les proportions phénotypiques dépendent du génotype parental.
Critères d’une hérédité récessive:
– Le caractère ne se manifeste au niveau du phénotype que s’il existe à l’état double (au niveau du génotype)
– Le sujet homozygote pour l’allèle manifeste le caractère alors que le sujet hétérozygote ne pourra pas exprimer cet allèle. C’est un allèle récessif.
– Un sujet homozygote a des parents qui sont sûrement hétérozygotes pour 1e même allèle.
– La descendance d’un sujet homozygote ne présentera le caractère que si l’autre parent est hétérozygote (ou homozygote pour ce même allèle).
– A l’échelle de la population les proportions phénotypiques dépendent du génotype parental.
Critères d’une hérédité codominante:
Les 2 allèles d’un même gène situés au niveau des loci correspondants d’une paire de chromosomes homologues s’expriment en même temps. Il s’agit d’une hérédité codominant appelée, également hérédité intermédiaire.
Le croisement de 2 individus différents par un caractère codominant donne une descendance avec un phénotype intermédiaire entre celui des parents.
Hérédité liée au sexe:
On note une différence entre les 2 sexes dans la répartition du caractère dans la population.
Critères d’une transmission liée à l’Y
Le caractère n’apparaîtra que chez les sujets ayant un chromosome Y. Le gène à l’état hémizygote se manifestera chez l’individu. Si l’on admet le sexe mâle hétérogamétique, seuls sujets mâles présenteront le caractère et la transmission sélection fera directement du parent vers la descendance mâle.
Critères d’une transmission liée à l’X
– Le gène se transmet du parent femelle à la descendance mâle et femelle (sexe mâle hétérogamétique), et du parent mâle vers la descendance femelle.
– Les critères varient en fonction du caractère récessif ou dominant du gène.
Quand l’allèle (ou gène) est dominant: le caractère se manifestera chez tout individu portant l’allèle.
Le sujet mâle est hémizygote pour l’allèle. Le sujet femelle est hétérozygote ou homozygote pour l’allèle. Le nombre d’X étant double chez la femme, la probabilité d’avoir le gène est plus grande chez elle.
Quand l’allèle est récessif:
– Le caractère ne se manifestera chez le sujet femelle que si la porteuse est homozygote pour l’allèle (double dose)
Le sujet hétérozygote ne manifestera pas l’allèle.
– Chez le sujet mâle, l’allèle va se manifester à l’état simple (sujet hémizygote)
* Le caractère récessif lié à l’X se manifestera donc plus souvent chez le mâle que chez la femelle.
* La femme hétérozygote transmet le caractère à sa descendance mâle. Elle est conductrice.
Hérédité limitée par le sexe
La manifestation d’un caractère est limitée à un sexe sans qu’il y ait un gène lié à l’un des chromosomes sexuels. Il s’agit d’un gène autosomal.
Exemple: La calvitie chez l’homme.
Transmission d’un gène létal
Un gène est létal s’il entraîne le décès de l’individu à l’état embryonnaire. Chez l’homme est considéré létal, le gène qui tue l’individu avant l’âge de la reproduction.
Les proportions phénotypiques observées dans la transmission d’un gène létal dépendent de la relation de dominance et de la localisation chromosomique.
L’allèle est létal simple
Le sujet hétérozygote meurt, donc pas de transmission verticale.
L’allèle est létal à l’état double.
Seul le sujet homozygote meurt.
L’hémizygote meurt donc létalité liée à l’X.
b) Pénétrance incomplète : Lorsqu’un gène s’exprime chez l’individu à chaque fois qu’il le porte, on parle d’une pénétrance complète de ce gène. Théoriquement un gène dominant s’exprime chez le sujet hétérozygote.
Il n’en est pas toujours ainsi et dans certaines génopathies transmises pourtant en dominance, sujet hétérozygote peut ne pas être apparemment malade, ce même individu va transmettre gène anormal à sa descendance, qui l’exprimera et sera malade; et le caractère parait ainsi saute de génération. On dit que ce gène dominant a une pénétrance incomplète.
c) Expressivité variable: la manifestation phénotypique d’un gène peut varier d’une famille à l’autre, et à l’intérieur d’une même famille, elle peut varier d’un individu à l’autre. Dans ce cas dit que l’expressivité de ce gène est variable.
Exemple: la neurofibromatose de Recklinghausen associe dans son tableau complet des café au lait, des neurinomes, des gliomes du chiasma. Chez certains malades on trouve taches café au lait et des neurinomes et chez d’autres la manifestation se limite à une tache au lait; d’où la nécessité d’un examen minutieux des parents et/ou de la descendance d’un malade.
La difficulté du conseil génétique réside ici dans le fait que le diagnostic d’une pathologie peut être méconnu et de là le conseil donné sera faussement sécurisant.
d) La pléiotropie :
Un gène est pléiotrope lorsque sa manifestation phénotypique est constituée différentes pathologies en apparence indépendantes l’une de l’autre.
Exemple: le syndrome de wolfram associe « un diabète sucré à « un diabète insipide, des troubles neuro-sensoriels, et des troubles rénaux ». Sur le plan du mécanisme physiologique il n’y a pas de relation entre le diabète sucré et les autres signes de la maladie.
Dans ce cas également un diagnostic mal posé risque d’entraîner des erreurs dans l’évaluation du risque.
Ce phénomène s’observe surtout dans les affections autosomiques récessives.