L'ostéoporose : La corticothérapie locale
Qu’en est-il du risque osseux avec la corticothérapie locale, dont un certain pourcentage subit un passage systémique ?
La corticothérapie inhalée
Les glucocorticoïdes représentent le traitement le plus efficace
des symptômes de l’asthme (et de la broncho-pneumopathie chronique obstructive). Ils sont parfois prescrits par voie orale, mais de façon préférentielle par inhalation, du fait de leur action directe sur les voies respiratoires (liaison avec les récepteurs cytosoliques des cellules respiratoires). Leur action principale est l’inhibition de la transcription des gènes responsables de la libération des cytokines pro-inflammatoires.
Le devenir de la dose inhalée est le suivant : 10 % va dans les I » ¡unions, et 80 à 90 % est avalée, dont une partie est éliminée directement dans les fèces, l’autre passant dans la circulation générale. La corticothérapie inhalée est largement prescrite dans l’asthme,
Dès que le patient est obligé de prendre plus d’une prise de (3-2 mimétiques par jour. Elle est souvent utilisée au long cours chez l’enfant, d’où l’importance de connaître son retentissement sur le métabolisme osseux.
Que sait-on du retissement sur l’os de la corticothérapie inhalée ? Plusieurs études ont montré que le traitement à long terme avec les corticoïdes inhalés augmentait le risque de fracture mais d’autres éludes n’ont pas confirmé cet effet. La diminution de la densité osseuse sous l’effet de la seule corticothérapie inhalée a été montrée par d’assez nombreux travaux mais elle est difficilement quantifia- I île, car souvent intriquée avec l’effet de la corticothérapie orale.
En revanche à court terme, le retentissement sur les marqueurs biochimiques du remodelage se traduit :
- chez l’adulte, avec 2 000 ug inhalés par système conventionnel, par une diminution de Postéocalcine, sans modification de l’hydroxyprolinurie. En revanche, avec les chambres d’inhalation, il n’y a pas d’effet sur le cortisol urinaire avec 2 000 ug de béclométhazone ou de budésonide. Avec 1 000 ¡¿g, il n’y a pas d’effet sur les crosslaps, marqueurs sensibles de la résorption ; chez l’enfant, on ne note pas d’effet biochimique en deçà de 800 ug de béclométhazone ou de budésonide.
On retiendra :
- qu’il faut préférer la voie inhalée à la voie orale ;
- l’intérêt des chambres d’inhalation (turbuhaler) qui augmentent la partie inhalée (elle la double) dans le poumon et diminue le besoin ;
- qu’il faut se rincer la bouche pour diminuer le passage systémique ;
- qu’il faut se limiter aux doses recommandées ;
- qu’une ostéodensitométrie est justifiée lors de traitements prolongés et/ou à fortes doses par les corticoïdes inhalés.
La corticothérapie percutanée
Dans les conditions normales d’utilisation, la corticothérapie percutanée ne perturbe pas les constantes biologiques. Afin d’éviter les abus d’utilisation, la dose journalière doit être bien précisée sur la prescription. Outre les doses excessives, certaines conditions favorisent le passage transdermique et systémique : l’altération de la peau, le traitement sur de grandes surfaces ou en occlusion, la durée du traitement.
Les autres formes de corticothérapie locale
Les corticoïdes intra-articulaires diminuent transitoirement l’ostéocalcine. L’administration de corticoïdes en bolus serait moins toxique pour l’os à posologie équivalente que les doses journalières. Le déflazacort, dérivé glucocorticoïde qui aurait des effets moins délétères sur l’os, n’a pas fait la preuve d’une efficacité équivalente.
Les doses alternées ne diminuent pas la perte osseuse.