Les médicaments favorisant le sevrage tabagique en cours de développement
Le rimonabant
Le rimonabant (Acomplia) est une nouvelle molécule encore au stade de la recherche qui devrait être commercialisée en 2006 ou 2007 par les laboratoires Sanofi-Aventis. Il s’agit d’un tout nouveau médicament apparemment prometteur. Il agit au niveau du cerveau sur des récepteurs endocannabinoïdes qu’il inhibe (et oui, nous avons des récepteurs au cannabis, comme nous en avons pour la morphine !). Cette action a trois effets notables :
— diminuer l’envie de fumer;
— réduire le poids;
— améliorer les personnes souffrant de syndrome métabolique : ce médicament normaliserait les paramètres perturbés dans le syndrome métabolique. Ce syndrome associe 3 critères parmi les 5 suivants :
• tension artérielle élevée,
- tour de taille de plus de 102 centimètres chez les hommes et de 88 centimètres chez les femmes,
- taux de sucre dans le sang (glycémie) au-dessus de 1,10 g/l,
- HDL-cholestérol au-dessous de 0,50 g/l,
- triglycérides au-dessus de 1,5 g/l. En l’absence de mesures spécifiques le syndrome métabolique mène au diabète et aux complications cardiovasculaires.
Autrement dit, ce médicament porte de nombreux espoirs et, s’il tient ses promesses, il sera utile pour :
— arrêter de fumer;
— maigrir;
— diminuer les risques cardiovasculaires.
Les études à grande échelle disponibles chez l’homme confirment pour l’instant les bons résultats après deux années de traitement :
— 60 % des patients ont perdu plus de 5 % de leur poids et 23 % plus de 10 % ;
— augmentation du HDL cholestérol (bon cholestérol) chez 28 % des patients ;
— baisse des triglycérides dans 9 % des cas ;
— diminution de moitié des cas de syndrome métabolique.
La tolérance est globalement bonne, le rimonabant étant bien
supporté par 81 % des gens : 19 % arrêtent pour nausées, vomissements, vertiges, diarrhées.
La varenicline
La varenicline (Champix) est une autre molécule au stade de recherche. Elle a pour propriété de prendre partiellement la place de la nicotine au niveau des récepteurs nicotiniques dans le cerveau. Du coup, ceux qui en prennent ont beaucoup moins envie de fumer ce qui aide pour s’arrêter ! Les résultats d’une étude présentée en 2005 à l’American Heart Association sont très prometteurs : chez 2 000 fumeurs suivis pendant trois mois, 44 % de ceux qui prenaient de la varenicline avaient arrêté de fumer contre 30 % de ceux qui prenaient du bupropion (Zyban) et 18 % de ceux qui étaient sous placebo. Mieux, parmi les personnes qui avaient arrêté de fumer, ceux qui ont pris pendant six mois supplémentaires de la varenicline ont été 71 % à rester non fumeurs contre 50 % de ceux qui ont continué leur traitement en prenant un placebo La varenicline développée par les laboratoires Pfizer devrait arriver sur le marché en 2007.