Les infections alimentaires : La listériose
L’agent de la listériose, Listeria monocytogenes, est un petit bacille très résistant, retrouvé dans les sols, l’eau et les plantes. La contamination se fait le plus souvent après ingestion d’aliments contaminés (surtout le lait) ou par contact direct, cutané ou muqueux, avec des animaux atteints, ou encore par voie transplacentaire (de la mère au fœtus), le bacille traversant la barrière protectrice du placenta.
Le germe de la listériose n’est pas dangereux pour l’homme sain. Cependant, il est redoutable chez les patients dont les défenses immunitaires sont affaiblies : personnes ayant subi une greffe d’organe et suivant un traitement immunosuppresseur, ou sous traitement par chimiothérapie ou corticoïdes, personnes présentant une cirrhose du foie, diabétiques, malades atteints du sida, ou encore les femmes enceintes, les nouveau-nés et les vieillards.
Trois formes de listériose
Il existe trois formes différentes, suivant la catégorie de population à laquelle appartient la personne contaminée : adulte, femme enceinte ou enfant.
- Chez l’adulte immunodéprimé, l’atteinte est le plus souvent neuroméningée. Il s’agit soit d’une méningite aiguë révélée par une fièvre, des céphalées (maux de têtes) violentes, une raideur de la nuque, des vomissements soulageant les céphalées, soit d’une méningite de début progressif (subaiguë), révélée par des troubles de la conscience, des convulsions, une paralysie par atteinte des nerfs crâniens (paralysie faciale, oculaire, trouble de la déglutition), ce qui témoigne d’une atteinte de l’encéphale ou du tronc cérébral. Les formes avec septicémie sont plus rares (10 % des cas seulement) et se manifestent par une fièvre et des abcès pleuro-pulmonaires, cardiaques, hépatiques ou cutanés.
- Chez la femme enceinte, l’atteinte est rarement neuroméningée ; il existe le plus souvent des symptômes simples rappelant une grippe (fièvre, céphalées et courbatures) ou des troubles digestifs sans gravité, parfois une infection urinaire. Mais, les conséquences sont très graves pour le fœtus, en raison du risque de listériose néonatale, d’accouchement prématuré et d’avortement.
- Chez le nouveau-né, l’affection peut se révéler sous une forme précoce (dans les quatre premiers jours) par une septicémie et une atteinte hépatique, pleuro-pulmonaire, cutanée ainsi que par des hémorragies diffuses. La gravité est extrême et on compte un taux de mortalité de 75 %. La forme tardive se déclare après le septième jour de vie du bébé, et ressemble à la forme neuroméningée de l’adulte immunodéprimé. Cette forme tardive présente un risque de décès de 25 %.
Le traitement
Le traitement de la listériose nécessite une hospitalisation et repose sur la prise d’antibiotiques en perfusion, associant les pénicillines et les aminosides. La prévention des complications néonatales nécessite la pratique d’hémocultures de dépistage de la maladie, à la re
cherche du germe responsable, devant toute fièvre inexpliquée de la femme enceinte, ce qui permet d’entreprendre un traitement précoce.