Les hémorragies extériorisées
Il s’agit des saignements qui se produisent à l’intérieur du corps, mais qui s’écoulent à l’extérieur, par une des cavités naturelles de celui-ci : le nez, la bouche, l’anus, les voies urinaires ou génitales.
Tout saignement de nez n’est pas dû à un coup de poing
Un saignement de nez (ou épistaxis) peut être dû à un traumatisme ou à une poussée d’hypertension. L’épistaxis peut provoquer une perte importante de sang, surtout lorsque le vaisseau qui saigne est une artériole dont les battements sont synchrones avec ceux du cœur. Certaines épistaxis nécessitent même une transfusion de sang urgente. Le sujet qui saigne du nez peut d’abord se moucher fortement pour expulser un caillot mal formé qui contribuerait à entretenir le saignement. Il doit ensuite simplement serrer ses deux narines entre deux doigts (si besoin, avec un mouchoir). Si le saignement provient d’une veinule située à l’avant du nez, cette manœuvre devrait suffire à l’arrêter. Par contre, si le saignement provient de l’arrière du nez, ou d’une artériole, le pincement des narines n’a aucune chance d’être efficace et il faut appeler un médecin sans tarder. Celui-ci pourra effectuer un tamponnement plus efficace. Sinon un oto-rhino-laryngolo-giste parviendra à une hémostase (arrêt du saignement) grâce à un petit bistouri électrique ou à un tamponnement postérieur, qui a le désagrément d’être un peu douloureux. Si le saignement a débuté sans cause apparente, il est toujours recommandé de demander un avis médical rapidement, car l’épistaxis peut être le signe d’une poussée importante d’hypertension artérielle.
La bouche, carrefour de tous les saignements
Le sang extériorisé par la bouche peut provenir du nez, de la bouche, du système digestif ou encore du poumon. Les lésions buccales sont souvent des traumatismes qui peuvent aller de la morsure de langue à la dent arrachée. Les autres lésions peuvent être dues à un accident de voiture. Leur gravité est variable mais le diagnostic est généralement facile. Lorsque le saignement est émis au cours de vomissements, il est probablement d’origine digestive : c’est une hématémèse. Le sang est noir, ou plus exactement brun sépia, car il est en partie digéré. Il peut provenir de l’œsophage, de l’estomac ou du duodénum. Tout saignement par la bouche d’origine inconnue impose une consultation rapide, même si le sujet ne se sent pas mal : tant que le diagnostic n’est pas établi, rien ne permet d’affirmer qu’une hémorragie importante ne se prépare pas. En attendant, le repos assis ou semi allongé est l’attitude la plus raisonnable à adopter. Les causes sont diverses : varices œsophagiennes (dues à une cirrhose du foie provoquée par une hépatite virale ou par l’alcoolisme, etc.), gastrite qui saigne peu de temps mais abondamment, ulcère ou même cancer de l’estomac. Le diagnostic n’est souvent possible que grâce à une fibroscopie gastrique. Souvent, le diagnostic permet d’entreprendre un traitement médicamenteux adapte, ou d’en cesser un inadéquat, lorsque le saignement digestif est dû à la prise de médicaments anti-inflammatoires. Dans de rares cas, une intervention chirurgicale s’avère nécessaire pour enrayer le saignement ou pour extraire la lésion responsable.
Saignement par l’anus ne veut pas toujours dire hémorroïdes
On distingue les émissions de sang rouge (rectorragies) et les émission de sang noir ou brun sépia (méléna). La rectorragie, ou saignement du rectum, est le plus souvent rouge vif. Ses causes les plus fréquentes sont les hémorroïdes. Il est facile de la con- fondre avec de petits saignements dus à un grattage véhément de l’anus que peuvent provoquer des vers intestinaux ou certaines maladies de peau. Plus rarement, la lésion d’origine est une ulcération due à un thermomètre, une fissure anale, un polype (non cancéreux) ou un cancer du rectum. L’anuscopie et la rectoscopie consistent à observer l’intérieur du rectum au travers d’un court tube rigide. Cet examen peut situer l’origine du saignement plus haut dans le tube digestif. On peut alors explorer l’ensemble du gros intestin par la coloscopie (fibroscopie du côlon). Les diagnostics possibles sont nombreux : polypes et tumeurs bénignes, cancers de l’intestin, maladies inflammatoires du gros intestin (colites inflammatoires), présence de multiples diverticules (diverticulose). Un grand nombre de ces maladies se traitent par des médicaments. Dans certains cas, une intervention chirurgicale est cependant nécessaire, et parfois urgente. Le méléna est un saignement de sang noir digéré, qui provient de la partie haute du tube digestif, parfois même de l’estomac ou du début de l’intestin grêle. Son diagnostic peut nécessiter une fibro scopie gastrique en plus de la coloscopie.
Les saignements urinaires : impressionnants mais rarement abondants
Les saignements urinaires, ou hématuries, donnent souvent l’impression d’être abondants. C’est parce que peu de sang suffit pour teinter l’urine ! Les saignements urinaires abondants sont exceptionnels et ne se produisent guère que dans les suites immédiates de chirurgie de la prostate ou des voies urinaires. Souvent, on croit qu’un saignement est urinaire alors qu’il vient des organes génitaux (les règles de la femme sont une cause d’erreur fréquente) ou même du tube digestif. Il faut aussi s’assurer qu’il s’agit bien de sang, et non d’une simple coloration des urines d’origine tout bêtement alimentaire : l’absorption de betteraves rouges colore les urines, tout comme de nombreux médicaments. En Europe, la plus fréquente cause d’hématurie est l’infection urinaire. Dans certaines régions d’Afrique, ce sont le plus souvent des parasites de la vessie (les bilharzies) qui provoquent ces saignements. Dans un nombre non négligeable de cas, on ne trouve aucune maladie à l’origine du saignement : on considère alors ces «hématuries idiopathiques» comme reflétant une simple anomalie sans gravité du rein. Le simple fait d’observer si le sang apparaît avec les premières urines, au milieu ou en fin de miction peut donner une idée de l’origine urétrale (de l’urètre), vésicale (de la vessie), urétérale (de l’uretère) ou rénale du saignement. Dans la majorité des cas, le médecin généraliste peut déceler l’origine du saignement en interrogeant le malade, en l’examinant et en lui demandant quelques examens complémentaires comme une analyse d’urines. Mais d’autres examens sont parfois nécessaires, telles une échographie des reins (indolore et sans danger) ou une radiographie des reins et des voies urinaires (urographie intraveineuse).
Les saignements par le vagin
On parle de ménorragies pour désigner des règles trop abondantes ou de métrorragies en cas de saignements en dehors de la période des règles. Souvent, ces saignements viennent de troubles hormonaux provoquant un développement anormalement important de la muqueuse qui recouvre l’intérieur de l’utérus, d’un fibrome (tumeur non cancéreuse du muscle qui forme la paroi de l’utérus), mais aussi d’un cancer. Les pertes • de sang peuvent également être fréquentes lorsqu’on porte un stérilet. Les pertes de sang par les voies génitales provoquent souvent une grande anxiété chez les femmes. Cela doit inciter à consulter sans différer si les pertes sanguines semblent importantes. Les femmes en début de grossesse perdent souvent un peu de sang par les voies génitales. Il faut, bien sûr, consulter à ce moment la, tout en sachant que ce phénomène est courant et qu’il n’a généralement rien à voir avec une menace de fausse couche. En revanche, un saignement abondant ou prolongé en fin de grossesse doit alerter la future mère et la conduire alors d’urgence en maternité.
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Une réponse pour "Les hémorragies extériorisées"
je suis un homme et je saigne légèrement et régulièrement du nez en me mouchant et en m’essuyant après l’expulsion des selles, le sang est rouge vif. Je ne veux pas en parler à mon épouse pour ne pas l’inquiéter. ceci dit, à 65 ans et malgré une excellente santé et une bonne qualité de vie, il y a une petite anxiété