Les drogues sont plus dangereuses dans certaines circonstances
Certaines circonstances de consommation aggravent la dangerosité des drogues pour soi-même ou pour autrui.
Pour soi-même :
- Lorsque par exemple on prend des traitements médicamenteux incompatibles avec d’autres substances psychoactives, lorsqu’on travaille sur des machines potentiellement dangereuses, ou lorsqu’on est en situation de devoir maintenir une certaine vigilance protectrice et une certaine réceptivité aux signaux transmis par nos organes sensoriels. Citons à ce titre l’exemple d’urte personne très gravement brûlée après s’être endormie près d’une cheminée suite à une injection d’héroïne. Pendant son sommeil, ses jambes avaient roulé dans le foyer, l’effet anesthésiant de l’héroïne empêchant que la douleur la réveille.
- Les conditions d’utilisation, telles une mauvaise asepsie du matériel d’injection, ou une mauvaise technique d’utilisation, peuvent aussi majorer les risques liés à la prise de drogue : contamination par des virus (partage du matériel d’injection), destruction de la cloison nasale (sniff de cocaïne)…
- Les mélanges de plusieurs drogues peuvent augmenter les risques de déclencher des effets inattendus conduisant à des situations (angoisses, troubles psychiques), ou à des actes préjudiciables (violences, rapports sexuels non désirés).
Certaines circonstances peuvent aussi rendre l’utilisation de drogues dangereuse pour autrui.
- C’est notamment le cas de la conduite, l’altération de la vigilance due à l’absorption de drogue étant dangereuse pour soi-même et pour les autres. C’est le cas aussi de la consommation de drogues lors d’une activité professionnelle dont dépend la sécurité d’autrui (travail dans une centrale nucléaire, pilote d’avion, conducteur de train…).
- Enfin, la grossesse requiert une attention toute particulière, de nombreuses drogues passant la barrière placentaire et étant susceptibles d’altérer le développement du bébé à naître.
Mais cette accentuation de la dangerosité liée à certaines circonstances de consommation ne doit pas pour autant conduire à banaliser la consommation elle- même : toute consommation de substances psychoactives est potentiellement dangereuse, dès lors qu’au-delà des risques propres à chaque substance, elles altèrent l’humeur, la vigilance et modifient les rapports que nous entretenons avec le monde qui nous entoure. On ne joue jamais sans risque avec des substances psychoactives.
Les drogues rendent violent
Toutes les drogues ont un effet désinhibiteur et à ce titre, elles peuvent générer des comportements qu’on réprimerait soi-même en d’autres circonstances. Mais certaines sont de ce point de vue plus dangereuses que d’autres. Ce sont en particulier :
- Les psycho-stimulants, comme les amphétamines et la cocaïne, qui non seulement désinhibent mais procurent le sentiment d’être plus forts et plus intelligents, et d’avoir raison contre tous. Ils rendent leurs usagers très « sensitifs », c’est-à-dire hypersensibles à leur environnement, parfois jusqu’à une forme de paranoïa temporaire.
- Les hallucinogènes, qui peuvent modifier les perceptions de façon inattendue et conduire à des actes agressifs irraisonnés et apparemment immotivés.
- Les benzodiazépines, en particulier associées à l’alcool, qui provoquent ce que certains ont nommé l’effet « Hulk » (du nom de ce personnage de bande dessinée qui se transforme en monstre détruisant tout sur son passage), c’est-à-dire un sentiment de toute puissance qui peut pousser à commettre des actes insensés et parfois extrêmement violents suivis d’amnésie.
Il faut néanmoins nuancer ces propos, car une grande part des manifestations liées aux drogues dépend de l’environnement et de conditions qui tiennent à l’usager.
On a mis en évidence pour l’alcool que les modalités d’expression de l’ivresse sont culturelles et que l’humeur associée à l’ivresse (gaie ou triste) varie selon son environnement. Il en est de même pour d’autres substances, en particulier les hallucinogènes. C’est pourquoi, à la « grande époque » du LSD (pas tout à fait révolue, au contraire), il était courant qu’une personne n’en consomme pas afin d’aider ceux qui en avaient pris à gérer leur « bad trip » (« mauvais voyage », quand l’expérience de consommation est dominée par l’anxiété, l’angoisse, voire la terreur), pouvant entraîner des actes agressifs à la mesure de l’angoisse ressentie.
Par ailleurs, il arrive de recevoir des parents qui se plaignent de la violence de leur enfant lorsqu’il a pris du cannabis, et attribuent ses comportements au produit. Or, il est souvent montré que si le produit désinhibe, la violence est révélatrice d’un conflit qui préexistait à sa consommation, voire de troubles psychiatriques révélés par celle-ci. Ge n’est pas tant à la consommation de drogue qu’il faut s’attaquer, qu’à la maladie psychiatrique et au conflit lui-même.
Vidéo : Les drogues sont plus dangereuses dans certaines circonstances
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