Les drogues qu'on injecte ne sont plus dangereuses que les autres
C’est une idée fausse, véhiculée par une représentation populaire courante : toxicomane = héroïnomane injectant = risque d’overdose et de sida.
Cette représentation du toxicomane, et celle que l’on se fait de l’injection (dont beaucoup de gens ont peur…), conduit à voir dans la seringue utilisée ainsi un instrument de mort, d’autant plus que cette pratique a coûté la vie ou la santé à de nombreux usagers de drogues dans les années 1980 et 1990, du fait des overdoses (environ 500 morts par overdose par an durant ces années) et des épidémies de sida et d’hépatites qui sont venues aggraver la situation sanitaire des usagers injecteurs.
Suite à l’épidémie de sida, de nombreux usagers de drogues ont vu dans la seringue un instrument dangereux et ont préféré d’autres produits et d’autres voies que l’injection, avec un faux sentiment de sécurité.
Si la voie injectable majore indéniablement les risques liés aux mauvaises conditions d’asepsie, à la puissance de l’effet de certains produits, à leur mauvaise qualité, nombre de substances psychoactives ingérées, fumées, ou « sniffées » (prisées par le nez) recèlent leur propre dangerosité, indépendante de la voie d’introduction dans l’organisme.
La dangerosité de la voie injectable ne doit pas occulter la dangerosité d’autres usages : on peut mourir d’une overdose d’héroïne sniffée produisant un arrêt respiratoire, d’une overdose de cocaïne produisant un arrêt cardiaque, ou d’une overdose d’alcool bu au goulot suite à un pari stupide. L’ecstasy que l’on « gobe » est responsable de plusieurs morts par déshydratation ou rhabdomyolyse, qui, rapportées au nombre de consommateurs, sont peu fréquentes mais attestent de la dangerosité de ce produit.
Enfin, les effets psychiques de toutes les drogues peuvent s’avérer dangereux dès lors qu’ils concernent des individus fragiles ou fragilisés.
Vidéo : Les drogues qu’on injecte ne sont plus dangereuses que les autres
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les drogues qu’on injecte ne sont plus dangereuses que les autres