Les complications à long terme de l'hypértension artérielle
Les complications cardiaques
Les artères coronaires
Les complications les plus fréquentes de l’hypercoronaires tension sont les atteintes des artères coronaires, les deux vaisseaux (droite et gauche) qui assurent l’oxygénation du cœur.
L’angine de poitrine (ou angor) est due à un rétrécissement de ces artères, qui entraîne une mauvaise irrigation du cœur.
L’obstruction d’une artère coronaire, généralement consécutive à la formation d’un caillot (thrombus) sur une plaque d’athérome, interrompt l’irrigation d’une partie du cœur, provoquant un infarctus du myocarde.
Le cœur
Le muscle cardiaque subit également de façon directe les effets de l’hypertension. Après quelques mois ou années d’évolution, la paroi du ventricule gauche s’épaissit, provoquant une hypertrophie du myocarde que le médecin peut suspecter à 1’électrocardiographie et visualiser à l’échographie cardiaque. Chez l’hypertendu, cette hypertrophie
ventriculaire a souvent peu de conséquences, mais elle favorise les troubles du rythme cardiaque (extrasystoles, arythmie complète ou fibrillation auriculaire). Lorsqu’elle est importante, le cœur peut avoir des difficultés à se remplir, ce qui se traduit par un essoufflement.
A terme, le ventricule gauche peut se dilater et perdre sa force de contraction. La difficulté du cœur à se remplir ou à se vider aboutit à une maladie grave, l’insuffisance cardiaque.
L’accident vasculaire cérébral (AVC)
L’hypertension artérielle est la première cause d’accident vasculaire cérébral.
L’attaque est due à une hémorragie cérébrale (accident vasculaire hémorragique) ou, plus fréquemment, à l’obstruction d’une artère par un caillot sanguin (infarctus cérébral ou accident vasculaire ischémique). L’hypertension favorise aussi la formation de lacunes cérébrales, véritables petits infarctus (nécrose des tissus liée à un arrêt de la circulation artérielle) qui sont habituellement causés par le rétrécissement du diamètre de petites artères cérébrales. Lorsqu’elles sont répétées, ces lacunes ou pertes de substance cérébrale peuvent être responsables d’une démence proche de la maladie d’Alzheimer.
Par ailleurs, les AVC peuvent aussi faire monter la pression artérielle, même en l’absence d’hypertension préexistante (sujets normotendus).
Dans ce cas, la pression revient à son niveau habituel environ 1 semaine après l’accident.
Les signes d’alerte des complications de l’hypertension
- L’angine de poitrine :
elle se manifeste par une douleur thoracique (dans la région du cœur, derrière le sternum ou en demi ceinture à l’avant) durant quelques dizaines de secondes, irradiant parfois dans le bras gauche ou les mâchoires, le plus souvent déclenchée par l’effort. Cette douleur est soulagée par le repos immédiat et la prise de médicaments spécifiques (trinitrine).
- L’infarctus du myocarde :
il se traduit par une douleur thoracique antérieure intense, durant en général plus d’une demi heure, souvent accompagnée de nausées, de sueurs, parfois de palpitations, de malaise ou d’essoufflement. La douleur peut être ressentie dans le bras gauche, le cou, la mâchoire et le creux de l’estomac.
Ni le repos ni la prise de médicaments (trinitrine) ne la font céder.
- L’insuffisance cardiaque :
les principaux signes sont une fatigue, un essoufflement et un œdème (gonflement) des membres inférieurs.
- L’insuffisance rénale :
souvent peu symptomatique au début, elle se traduit surtout par une fatigue et, lorsqu’elle est grave, par des œdèmes (des membres inférieurs et du visage, par exemple) et de nombreuses autres complications.
- L’accident vasculaire cérébral :
les symptômes, très variables, vont de la paralysie partielle (une main, la moitié du corps, les muscles du visage, avec déformation de la bouche…) aux troubles de la parole en passant par les anomalies sensitives ou visuelles. Ces troubles peuvent durer quelques minutes comme toute la vie.
L’artérite des membres inférieurs
L’hypertension artérielle favorise l’artérite (lésion artérielle) des membres inférieurs, qui se manifeste par une douleur au mollet survenant à la marche (claudication intermittente).
Les lésions de la rétine
La rétine renferme les cellules qui permettent de capter les signaux lumineux. Une hypertension ancienne ou sévère peut provoquer des lésions des vaisseaux rétiniens (qui apparaissent cuivrés et tortueux à l’examen du fond de l’œil). Le plus souvent, ces altérations n’entraînent aucun symptôme et le risque pour la vue est faible. Cependant, une occlusion par thrombose d’une artère ou d’une veine de la rétine est possible, et se traduit par une perte de l’acuité visuelle. En cas d’hypertension très sévère, une hémorragie ou un œdème de la rétine peuvent menacer la vue à court terme.
L’insuffisance rénale
Une hypertension chronique peut être à l’origine d’une insuffisance rénale, modérée au début, révélée par l’élévation de la créatinine dans le sang.