Les causes physiques et médicales de l'insomnie
Une minorité d’insomniaques souffrent de problèmes physiques, principalement de mouvements périodiques des jambes et de troubles respiratoires. Ce dernier problème, qui est le plus souvent associé à l’excès de somnolence, peut aussi être lié à l’insomnie des patients insomniaques qui ont été adressés au Tech- nion Sleep Laboratory souffrent de mouvements périodiques des jambes pendant le sommeil. Des observations analogues ont été faites par d’autres cliniques du sommeil. Dans de tels cas, les jambes des patients bougent toutes les quinze à vingt secondes pendant leur sommeil. Ces mouvements peuvent être de faible envergure limités à un pied, ou même à un orteil ou bien ils peuvent affecter la jambe tout entière.
Certains d’entre eux entraînent de courts ou de longs réveils. Le nombre de mouvements par nuit, allant de cent à cinq cents, détermine la gravité du syndrome. Les plaintes caractéristiques des malades souffrant de ce trouble sont de fréquents réveils sans raison apparente et un état de fatigue le matin. Certains d’entre eux se plaignent de leurs jambes de crampes musculaires après le réveil, de douleurs dans les membres ou de courbatures. Quelques-uns se plaignent de sensations désagréables dans les jambes quand ils sont assis ou allongés, les obligeant à marcher pour trouver un soulagement. Cette affection est appelée « syndrome nerveux des jambes », et presque tous ceux qui en souffrent ont aussi des mouvements périodiques des jambes pendant le sommeil.
Les mouvements périodiques des jambes sont fréquents chez les diabétiques, chez des patients qui souffrent de maladies des reins et qui doivent subir des dialyses, et chez des patients atteints de rhumatismes. Lage de ces personnes est généralement plus élevé que celui des patients souffrant d’insomnie situationnelle ou chronique, ou des patients qui ont des antécédents psychiatriques. Les patients qui souffrent de mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil, souvent, ne réagissent pas aux traitements à base de somnifères. Le traitement le plus efficace découvert jusqu’’ici est le clonazépam, un médicament donné généralement aux enfants épileptiques. Étant donné qu’il peut se créer un état de dépendance à ce médicament à la suite d’une utilisation prolongée, il doit être utilisé avec la même circonspection que les somnifères.L’insomnie peut encore accompagner un grand nombre de maladies. Dans ces cas-là, bien que l’insomnie ne soit pas le principal problème, la difficulté pour le malade à trouver un sommeil réparateur peut faire empirer son état médical. De graves difficultés à dormir ont été décrites dans des cas de blessures à la tête et divers syndromes douloureux, y compris la migraine. Les cancéreux, en particulier, qui souffrent souvent de douleurs chroniques, se plaignent davantage d’insomnie que d’autres patients soignés médicalement ou opérés. Il est possible, néanmoins, que des facteurs émotionnels jouent aussi un rôle dans ce genre d’insomnie.
Chez les patients hospitalisés, l’unité de soins intensifs est incontestablement l’environnement le plus hostile au sommeil. Plusieurs chercheurs ont surveillé le sommeil de patients placés dans des unités de soins intensifs pendant les premiers jours qui suivaient leur opération. Dans beaucoup de cas, il est apparu que, pendant les deux premiers jours suivant l’opération la plus importante, ces patients ne dormaient pratiquement pas. Le bruit des machines, l’activité de l’équipe soignante, les lumières allumées et la douleur des patients s’ajoutaient et signifiaient à coup sûr un passeport pour la nuit blanche. Il faudrait modifier cette situation, si nous croyons vraiment que le sommeil est important pour favoriser la récupération des patients.
Des études portant sur le sommeil des personnes souffrant de douleurs chroniques ont révélé aussi une unique structure des ondes cérébrales pendant le sommeil : la structure des ondes alpha-delta. Quand ces personnes sont plongées dans le sommeil profond des stades 3 et 4, au lieu d’une activité delta de haute amplitude, ils connaissent un mélange d’activité alpha qui est le signe de l’éveil et d’ondes delta. Il apparaît donc que les centres cérébraux qui régulent la veille et le sommeil sont activés simultanément. Ainsi, bien que le sommeil alpha-delta ait été associé à différents états médicaux, tels que les douleurs chroniques, l’arthrite rhumatismale et la récupération postopératoire, il existe un trait d’union entre les plaintes de tous ces malades : ils souffrent tous d’un sommeil qui ne les repose pas, de fatigue chronique et de malaises. Il n’est guère surprenant, dans ces conditions, que ces patients décrivent leur sommeil comme étant léger et fragmenté.
Dans tous les cas où un problème médical est accompagné de troubles du sommeil, il faut soigner d’abord et surtout la maladie dont le patient souffre. Un traitement médical destiné à lutter contre les troubles du sommeil doit être entrepris, en revanche, quand la qualité du sommeil a été tellement dégradée qu’elle affecte l’état du patient et son comportement.