Les aliments anticancer : Le thé vert bloque l’invasion des tissus et l’angiogenèse
Si certains aliments de notre régime peuvent servir d’engrais aux tumeurs, d’autres recèlent au contraire de précieuses molécules anticancer. Il ne s’agit pas seulement des traditionnels minéraux, vitamines ou antioxydants. Les découvertes récentes vont bien au-delà.
Dans la nature, face aux agressions, les végétaux ne peuvent ni fuir ni se battre. Pour survivre, ils doivent s’armer de molécules puissantes capables de les défendre contre les bactéries, les insectes et les intempéries. Ces molécules sont des composés phytochimiques aux propriétés antimicrobiennes, antifongiques et insecticides qui agissent sur les mécanismes biologiques des agresseurs potentiels. Les végétaux ont aussi des propriétés antioxydantes pour se protéger de l’humidité et des rayons du soleil (les antioxydants empêchent la « rouille » cellulaire de se former lorsque les fragiles mécanismes de la cellule sont exposés aux propriétés corrosives de l’oxygène).
Le thé, par exemple, qui pousse dans des climats particulièrement humides, contient de multiples polyphénols nommés catéchines. Parmi ces dernières, répigallocatéchine-3-gallate – ou EGCG – est une des molécules nutritionnelles les plus puissantes contre les mécanismes nécessaires à l’invasion des tissus et la formation de nouveaux vaisseaux par les cellules cancéreuses. Elle est détruite lors de la fermentation nécessaire à la fabrication du thé noir, mais elle est présente en abondance dans le thé resté « vert » (non fermenté). Après deux ou trois tasses de thé vert, l’EGCG est largement présente dans le sang et serépand dans tout l’organisme à travers les petits vaisseaux capillaires qui entourent et nourrissent chaque cellule du corps. Elle se pose à la surface de ces dernières et s’encastre dans les interrupteurs (les « récepteurs ») dont la fonction est de donner le signal qui permet l’invasion des tissus par des cellules étrangères, comme les cellules cancéreuses. L’EGCG est aussi capable de bloquer les récepteurs qui déclenchent la création de nouveaux vaisseaux. Les récepteurs ne répondent plus aux commandes que leur envoient les cellules cancéreuses – via les facteurs d’inflammation – pour envahir les tissus voisins et fabriquer les nouveaux vaisseaux nécessaires à la croissance des tumeurs.
Richard Béliveau et son équipe ont testé, dans leur laboratoire de médecine moléculaire à Montréal, les effets de l’EGCG du thé vert sur plusieurs lignées de cellules cancéreuses. Ils ont observé qu’elle ralentissait considérablement la croissance des cellules de la leucémie, du cancer du sein, de la prostate, du rein, de la peau et de la bouche.
Le thé vert agit aussi comme un détoxifiant de l’organisme. Il active les mécanismes du foie qui permettent d’éliminer plus rapidement les toxines cancérigènes de l’organisme. Chez la Souris, il bloque même l’effet de cancéngénes chimiques responsables des tumeurs du sein, du poumon, de l’œsophage, de l’estomac ou du côlon.
Thé vert et radiothérapie
Il n’y a pas beaucoup d’options thérapeutiques pour les enfants qui souffrent d’une tumeur au cerveau. La radiothérapie, utilisée avec les adultes, est souvent trop dangereuse pour leur cerveau en plein développement. Mais les cellules du médulloblastome de l’enfant sont beaucoup plus sensibles à des doses très faibles de radiothérapie si elles ont d’abord été « sensibilisées » au traitement par les molécules actives – et parfaitement inoffensives – du thé vert.
Enfin, son effet est encore plus frappant lorsqu’il est combiné à d’autres molécules couramment présentes dans l’alimentation en Asie. Par exemple, lorsque le thé vert est combiné au soja. Le laboratoire de nutrition et métabolisme de Harvard a montré chez la souris que la combinaison thé vert + soja multipliait les effets protecteurs de chacun pris séparément, et ce, autant pour les tumeurs de la prostate que pour les tumeurs du sein. Les chercheurs concluent leur article : « Notre étude suggère que la combinaison de composés photochimiques du soja + thé vert pourrait être utilisée comme un régime alimentaire potentiellement efficace pour inhiber la progression du cancer du sein œstrogène-positif [le plus courant]. » Dans le langage extrêmement prudent qui caractérise les articles scientifiques sur le cancer (ainsi que le style des chercheurs de l’université de Harvard), ce sont des mots lourds de sens.
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