Le syndrome des Temps modernes
ou l’émergence de nouvelles pathologies liées au travail touche le physique et le mental. La médecine du travail se penche sérieusement sur V apparition de ces maladies du travail à la chaîne, liées aux cadences automa¬tiques des machines, aux normes de production à respecter, bref, à la pression du rendement. Les chiffres sont accablants et vont en augmentant. Les perturbations du comportement psychologique des salariés sur leur lieu de travail, mais aussi à la maison et dans le cadre des activités de loisir recouvrent une palette impressionnante. Depuis les simples troubles du jugement et de la mémoire, jusqu’aux tentatives de suicide, en passant par les insomnies et les dépressions, tout est comptabilisé par les médecins du travail. Les troubles musculo-squelettaux (TMS) sont fréquemment associés aux perturbations du système de vigilance neuro-endocrinien. Douleurs articulaires, tendinites, bursites, névralgies sont maintenant reconnues comme des « affections périarticulaires provo¬quées par certains gestes et postures de travail ». La liste des travaux susceptibles de provoquer ces maladies a été dressée.
De nouvelles maladies professionnelles ont ainsi vu le jour.
L’apparition de l’ordinateur dans le paysage technologique moderne fabrique lui aussi son propre catalogue de pathologies. Fibromyalgies frappant des chaînes musculaires au départ de la main et comprenant le trapèze, les muscles de la ceinture scapu- laire, inflammation des tendons et des bourses séreuses sur tout le trajet, peuvent être associées au « syndrome du clavier ». En effet l’utilisation du clavier entraîne une diminution de la sensibilité aux vibrations par répétition de gestes, le poignet fléchi qui peut provo-quer une compression du nerf médian et des tendons au niveau du poignet. C’est le syndrome du canal carpien La chirurgie est le seul traitement efficace. Malheureusement, dans ce cadre-là, le syndrome du canal carpien n’est pas reconnu maladie professionnelle.
A côté des mesures ergonomiques, des traitements par agents physiques, des traitements médicaux classiques, des traitements de médecine alternative, le traitement ostéopathique occupe une place de choix. En effet, la participation des fascias, des pivots méca-niques, la fatigue musculaire, les attitudes compensatrices qui construisent des asymétries à la ceinture scapulaire ou à la ceinture pelvienne, les changements d’appui au sol, les mouvements tête- cou d’orientation visuelle ou auditive, entrent dans l’analyse et les causes du syndrome physique des temps modernes.
En l’absence de contre-indication toutes les techniques ostéopa- thiques peuvent être mises en œuvre avec un succès inégal. En effet, l’individualisation des « suites lésionnelles » à point de départ de la main ou du pied, la persistance des facteurs responsables rend parfois la conduite du traitement plus compliquée qu’il n’y paraît au premier abord. De nombreux praticiens peuvent aider les patients à rechercher les meilleures méthodes d’entretien physique, adaptées au profil psychologique, aux contraintes sociales et professionnelles. Les techniques de relâchement mus¬culaire et d’étirement doivent être enseignées le plus tôt possible. Lorsque le syndrome des Temps modernes comprend un volet « troubles des rythmes-désynchronisation », on pourra donner la préférence aux techniques crâniennes, à l’ajustement spécifique et au TGO.