Le mental Anticancer : Le « cerveau circulant » de la psycho-neuro-immunologie
Aujourd’hui on comprend beaucoup mieux comment la biologie du stress peut peser sur l’évolution du cancer. Nous savons que le stress déclenche la libération d’hormones qui activent les fonctions d’« urgence » de l’organisme – comme les mécanismes de l’inflammation – et facilite ainsi la progression des tumeurs. Parallèlement, le stress met en veilleuse toutes les fonctions « qui peuvent attendre », comme la digestion, la réparation des tissus et, on le sait aujourd’hui, le système immunitaire.
Depuis une vingtaine d’années, un nouveau domaine scientifique est apparu qui étudie explicitement le lien entre les facteurs psychologiques et l’activité du système immunitaire. Il s’agit de la psycho-neuro-immunologie. Détaillons les trois dimensions qui composent cette nouvelle approche. Lorsque nous avons le sentiment que notre vie n’est plus gérable, ou qu’elle nous apporte plus de souffrance que de joie (c’est l’aspect « psycho »), notre cerveau libère des hormones du stress comme la noradrénaline et le cortisol. Celles-ci activent le système nerveux, accélèrent le rythme cardiaque, font monter la tension artérielle, tendent les muscles pour qu’ils soient prêts à l’effort ou à parer les coups (« aspect neuro »). Or, on sait aujourd’hui que leurs effets se font sentir bien au- delà. Ces mêmes substances chimiques qui activent les réflexes neurologiques et viscéraux du stress agissent aussi sur les cellules du système immunitaire. Les globules blancs ont en effet des récepteurs à leur surface qui détectent ce qui se passe dans le cerveau émotionnel et réagissent en fonction de ces fluctuations. Certaines de ces cellules se mettent à libérer des cytokines et des chémokines inflammatoires. De leur côté, les cellules NK sont bloquées par la noradrénaline et le cortisol. Elles restent passivement collées à la paroi des vaisseaux, au lieu d’aller attaquer les virus qui ont pénétré l’organisme ou les cellules cancéreuses qui prolifèrent à proximité. C’est le volet « immunologie » de cette nouvelle science.
Le professeur Candace Pert, qui dirigea la section de biochimie du cerveau au National Institute of Mental Health, fut une des premières à identifier le lien entre les substances chimiques du cerveau émotionnel (les « neuropeptides ») et l’activité du système immunitaire. Elle alla même beaucoup plus loin, en réussissant à montrer que les cellules du système immunitaire, à leur tour, envoient constamment des messages chimiques vers le cerveau émotionnel. Les neurosciences modernes définissent la pensée – ou 1’« esprit » – comme le résultat des interactions entre les cellules qui échangent de l’information. Jusqu’aux travaux de Candace Pert, on avait toujours pensé qu’il s’agissait uniquement des neurones du cerveau et que l’esprit résidait dans la boîte crânienne. Ses découvertes nous obligent à admettre l’idée que l’esprit souffle, aussi, dans le système immunitaire ! Dans le livre qui raconte sa découverte, elle explique qu’elle a dû conclure, à rebours de tout ce qu’elle pensait jusqu’alors, que les interactions multiples entre les molécules des émotions et le système immunitaire constituent un « cerveau circulant». Mais comment ce cerveau circulant se manifeste-t-il dans le cancer ?
Vidéo : Le mental Anticancer : Le « cerveau circulant » de la psycho-neuro-immunologie
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Le mental Anticancer : Le « cerveau circulant » de la psycho-neuro-immunologie