Le coût du stress
Le stress est responsable de nombreuses pathologies donc de coûts pour les individus, pour la société et pour les entreprises. Au plan européen, le coût du stress dans les entreprises est estimé à 20 milliards d’euros par an soit 10 % des coûts des problèmes de santé liés au travail (estimés entre 185 et 269 milliards d’euros, soit 2,6 à 3,8 % des PIB).
Pour estimer le coût du stress en France en l’an 2000, l’approche retenue (Béjean, Sultan-Taïeb, Trontin, 2004) s’est limitée aux trois grandes maladies liées au stress, les maladies cardiovasculaires, les dépressions et les troubles musculosquelet- tiques (ou TMS). Sur 23,53 millions de personnes travaillant en France, 220 à 335 000 sont touchées par l’une de ces trois pathologies, soit 1 à 1,4 % des gens. Le coût du stress peut alors être estimé entre 830 et 1 656 millions d’euros, soit 10 à 20 % des dépenses de la branche accidents du travail et des maladies professionnelles de l’assurance maladie.
Nous emboîtons le pas des États-Unis, avec dix ans de retard
Ces phénomènes s’observent partout dans le monde et ont commencé aux États-Unis avec une dizaine d’années d’avance. La courbe ci-après, tirée du livre de Philippe Askenazy l’illustre parfaitement :
Cette courbe montre l’augmentation des maladies profes-sionnelles dues à des traumatismes répétés de 1982 à 1994 aux USA et à des TMS en France de 1988 à 2000.
Aux États-Unis, les hausses des primes d’assurance couvrant les maladies professionnelles et les accidents du travail ont fini par représenter 2,5 du coût du travail total et 5 % des bénéfices des entreprises. Cela explique pourquoi les Américains ont pris le problème à bras-le-corps en mettant en place des programmes de prévention dans les entreprises, et cela a été très efficace !
La prévention est efficace et, en plus, source d’économies et d’efficacité
Depuis 1994, les États-Unis ont réussi à inverser la tendance en décidant d’agir.