Le corps anticancer : Un booster de l’humeur
Le cancer est souvent associé à des idées noires, pessimistes, dévalorisantes pour soi et pour les autres, que l’on tourne inlassablement dans sa tête : « Je n’y arriverai jamais… De toute façon, ça ne sert à rien d’essayer… Ça ne marchera pas… Je n’ai jamais de chance… C’est de ma faute… Je laisse tout le monde tomber en étant malade… D’autres s’en sortent peut-être, mais moi, je n’ai pas assez d’énergie, de force, de courage, de volonté, etc. »
Ces idées prennent un tour tellement automatique que l’on ne s’aperçoit même plus à quel point elles représentent l’expression de la maladie, plutôt qu’une vérité objective. Depuis les années 1960 et les travaux du remarquable psychanalyste de Philadelphie Aaron Beck – inventeur de la thérapie cognitive -, on sait que le simple fait de se répéter ces phrases entretient la dépression. À l’inverse, Beck a montré que le fait de les arrêter volontairement aide à remettre les patients sur la voie d’un meilleur équilibre psychologique. Un des bénéfices de l’effort physique prolongé est qu’il permet précisément d’enrayer, au moins provisoirement, ce flot incessant de ruminations. Il est rare que les idées noires surviennent spontanément durant l’exercice et, si c’est le cas, il suffit de reporter son attention sur la respiration, ou sur la sensation des pas sur le sol, ou la conscience de sa colonne vertébrale qui se tient droite, et elles se dissipent dans le flux de l’action corporelle.
Les joggeurs, par exemple, expliquent que, au bout de 20 ou 30 minutes d’effort soutenu, ils entrent dans un état où, spontanément, surgissent des pensées positives, voire créatives. Moins conscients d’eux-mêmes, ils se laissent guider par le rythme de l’effort qui les soutient et les entraîne à la fois. C’est ce qu’on appelle couramment le « high », l’extase du joggeur, atteinte au bout de quelques semaines de persévérance. Même s’il est subtil, cet état peut devenir addictif. Certains ne peuvent plus se passer de leurs 20 minutes de course, même un seul jour. Selon de nombreuses études, il contribue certainement à cet effet considérable de l’exercice physique baptisé « élévateur de l’humeur ». Un effet si marqué que l’exercice physique est désormais recommandé par le ministère de la Santé au Royaume-Uni au même titre que les antidépresseurs chimiques.
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