Le cancer du sein : L'IRM, un complément de la mammographie et de l'échographie
Pouvez-nous nous expliquer dans quels cas une IRM, imagerie par résonance magnétique nucléaire, peut compléter une investigation radiologique pour rechercher d’éventuelles cellules cancéreuses dans un sein ?
Dans trois circonstances bien précises :
- 1°- dans de rares cas où certaines images de la mammographie laissent planer un doute et où l’échographie reste « peu parlante » ;
- 2°- quand on a trouvé, par exemple, un ganglion positif sous l’aisselle mais décelé, radiographiquement, aucune tumeur dans le sein (là, l’IRM nous aide à rechercher la lésion initiale) ;
- 3°- en présence de certains cancers très spécifiques (par exemple les lobulaires, où l’on craint d’éventuelles autres localisations cancéreuses dans le sein : l’IRM peut contribuer à les diagnostiquer).
Quelles caractéristiques de l’IRM rendent cet examen si performant ?
En quoi consiste une IRM ?
Il s’agit là d’un examen d’imagerie médicale non invasif, utilisant un champ magnétique élevé et durant lequel les noyaux des atomes d’hydrogène des molécules d’eau contenues dans les tissus mammaires vont s’orienter comme des aiguilles de boussole, parallèlement à ce champ. Ensuite, le temps de retour de ces aiguilles vers leur position initiale varie, selon la composition des tissus .Ainsi, les cellules cancéreuses induisent presque toujours un temps de retour plus long que les cellules saines. Ces paramètres de retour sont directement traités par un ordinateur et représentés en images (avec des échelles de gris allant du noir au blanc qui donnent le cliché classique d’IRM).
Pour quelles autres raisons l’IRM est-elle si utile dans la recherche des cellules cancéreuses ?
Pour exister et croître, une tumeur cancéreuse a besoin de s’oxygéner parle biais de vaisseaux qu’elle va elle-même créer. On appelle ce processus « microangiogenèse ». Ces microvaisseaux sont mal formés, anarchiques, tortueux, enchevêtrés et à flux rapide.
L’IRM a la capacité de démontrer la présence de cette microvascularisation particulière grâce à la comparaison de deux examens simultanés du sein. L’un est réalisé avec une injection d’un produit de contraste (paramagnétique) et l’autre sans. C’est par la soustraction de ces deux études que l’on peut mettre en évidence l’existence d’un réseau de microvaisseaux localisés, spécifiques du cancer.
Dans le cas d’un dépistage, quelle est la fiabilité de cet examen ?
Pour les patientes chez qui on a décelé un ganglion (notamment de l’aisselle) cancéreux, mais pas de tumeur mammaire à la radiographie, un examen par IRM quand il est négatif est fiable. La positivité est moins spécifique : il peut y avoir des similitudes entre un cancer du sein et d’autres pathologies bénignes.
Dans les cas de cancer mammaire, où l’on recherche une autre localisation cancéreuse dans le sein, s’il y a doute, l’IRM reste actuellement la meilleure méthode d’imagerie, même si la Habilité n’est pas absolue.
Dans les rares cas où les clichés de la mammographie et de l’échographie laissent planer un doute sur l’identification d’une anomalie quand, sur l’IRM, il n’y a vraiment aucun signe de processus cancéreux, on peut absolument rassurer la patiente.
Pouvez-vous expliquer à nos lectrices comment se déroule cet examen ?
On injecte tout d’abord à la patiente, par voie intraveineuse, un produit de contraste. Ce liquide va permettre de très bien visualiser l’ensemble des vaisseaux du sein concerné et, en cas de tumeur maligne, faire apparaître ces microvaisseaux très spécifiques dus à un processus de cancérisation. Et comme ce produit amplifie aussi, sur les clichés, les anomalies cellulaires, les cellules tumorales sont alors bien mises en avant.
Cet examen est totalement indolore. La patiente est allongée à plat ventre dans une sorte d’anneau métallique (d’une longueur de 1 m à 1,20 m) largement ouvert à ses deux extrémités. Seul inconvénient : il est un peu bruyant à cause des pulsions émises, durant une vingtaine de minutés,, par des ondes de radiofréquence.