L’alcool est cancérigène et cardioprotecteur
L’alcool est cancérigène et cardioprotecteur
La France étant le pays du bon vin, il est difficile d’accepter ce genre d’idées.
Le professeur Renaud a même inventé le fameux « paradoxe français » : le fait de boire du vin protégerait les Français des maladies cardiovasculaires. Il faut dire qu’avec des facteurs de risques identiques ils en meurent moins que d’autres populations. Mais il n’est pas certain que cette hypothèse, si séduisante au demeurant, soit réaliste !
Bon nombre de personnes ont intérêt à ce que l’alcool soit présenté comme bénéfique : ceux qui vivent de sa production, de sa commercialisation, et bien sûr l’état qui le taxe très fortement. Nous ne prétendons pas que les lobbies de l’alcool cherchent à travestir la réalité, mais simplement qu’il n’y a guère de contrepoids à leur pouvoir. Cela peut être très grave, comme ce qui s’est passé pour les femmes enceintes.
Si boire de l’alcool a un impact négatif pour les cancers, boire un peu se révèle cependant bénéfique contre les maladies cardiovasculaires.
En ce domaine, il existe réellement une dose d’alcool qui fait du bien. Quelqu’un qui boit un peu est moins exposé aux risques cardiovasculaires qu’un abstinent total ‘. Cet effet positif est observé pour une consommation inférieure à 2-3 verres par jour.
Mais attention, dès 3 verres d’alcool par jour, le risque de faire un accident vasculaire cérébral devient important.
Les hommes qui boivent plus de 3 verres d’alcool par jour ont un risque d’accident vasculaire cérébral ischémique (AVC ou infarctus cérébral) augmenté de 42 % par rapport aux abstinents ! Or l’AVC est un infarctus du cerveau. En revanche, le taux d’AVC chez les abstinents ou ceux qui consomment moins de 2 verres d’alcool moins de quatre jours par semaine est similaire .
Boire un peu d’alcool est bénéfique pour le cœur et les artères.
Ce qui compte, c’est en fait la mortalité globale, toutes causes confondues. En effet si une substance est extrêmement cancéri
gène, elle ne présente guère d’intérêt, même si elle guérit une maladie particulière ! L’important est de trouver plus de bénéfices à la prendre que de risques !
Voici ci-dessous une courbe qui présente la mortalité globale en fonction de la dose d’alcool consommée. Au-delà de 2 ou 3 verres par jour (2 pour les femmes et 3 pour les hommes), plus on boit, plus le taux de mortalité augmente ! Il faut donc absolument rester en dessous de cette dose.
La mortalité est la plus basse lorsqu’on boit entre 1 et 6 verres par semaine. La mortalité est même plus faible que celle des gens qui ne boivent jamais.
On appelle cela une courbe en J.
Pourquoi cette forme de J? C’est qu’à petites doses, l’effet bénéfique de l’alcool sur les artères compense largement son effet cancérigène. Autrement dit, quand on boit si peu, l’effet cancérigène est peu important, alors que l’effet sur le cœur est intéressant.
Le risque de mortalité pour un non-buveur est le même que celui d’une personne qui boit 2 ou 3 verres par jour. Mais ce n’est ris la dose idéale, car ce buveur a déjà un risque de cancer augmenté. Donc 2 verres par jour pour les femmes, et 3 pour les – rmmes, c’est la dose à ne pas dépasser. Au-delà, l’alcool devient cmgereux, y compris pour les artères !
La dose idéale d’alcool pour laquelle la mortalité totale est la plus basse est comprise entre 1 et 6 verres par semaine.
Comme ce raisonnement est un peu complexe, tout le monde a tendance à s’emmêler les pinceaux et il n’est pas facile de trouver une réponse claire à la question suivante : quelle dose d’alcool boire pour optimiser sa santé ?
Voici quelques exemples d’avis sur la consommation d’alcool, venant de sources compétentes, et pourtant assez peu limpides !
Le professeur Renaud parle du régime crétois qui diminue le risque de deuxième infarctus de 73 % par rapport à un régime prudent classique. « Deux aliments du régimes crétois ont un effet protecteur : les fruits en grande quantité et le vin rouge à doses modérées. » Nous avons donc comparé en détail la consommation de fruits et de vin dans les deux régimes étudiés. La consommation de fruits est effectivement plus importante dans le régime crétois par rapport au régime prudent : 251 grammes par jour contre 203. Mais celle du vin est identique dans les deux groupes : 145 grammes par jour dans le régime crétois, contre 149 grammes dans le régime témoin. Autrement dit, la consommation de vin ne peut absolument pas expliquer la différence entre les deux régimes !
Pourquoi alors affirmer le contraire? Nous préférons penser qu’il s’agit d’une idée préconçue plutôt que d’un intérêt économique qui aurait influencé ces études très sérieuses !
Le professeur Yusuf, médecin cardiologue de renommée mondiale, affirme lui aussi que l’alcool aurait un rôle bénéfique important en prévention des maladies cardiovasculaires. Or, en regardant à la loupe, les résultats de son étude internationale, la plus importante jamais réalisée sur les facteurs de risques cardiovasculaires , il s’avère que l’alcool n’a en fait aucun effet significatif. Cela veut dire que, si l’alcool a réellement un effet positif sur le cœur, celui-ci est très modéré !
L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) a publié un excellent guide, La santé vient en mangeant – le guide alimentaire pour tous Si la plupart des recommandations y sont très claires (manger au moins 5 fruits et légumes par jour…), les directives concernant l’alcool sont très confuses et même contradictoires, comme vous pouvez le constater !
— Il est important de se souvenir que, pour prévenir le risque de cancer, il est recommandé de ne pas boire d’alcool.
— Pour ne pas grossir, évitez de consommer des boissons alcoolisées.
— La non-consommation de boissons alcoolisées, préconisée par certaines religions, va plutôt dans le sens des recommandations nutritionnelles.
— Chez les femmes enceintes, il est recommandé de supprimer complètement les boissons alcoolisées.
— Pour ceux dont le budget est serré : les boissons alcoolisées sont chères et sont des facteurs de déséquilibre nutritionnel.
— La réduction du risque de maladies cardiovasculaires suggérée par certaines études (et non clairement démontrée) ne s’observe, de toute façon, que pour des consommations inférieures à l’équivalent de 2 verres de vin par jour.
— Pour l’adulte amateur de vin, boire un verre par repas reste raisonnable.
— Au restaurant, pensez à demander de l’eau pour vous limiter plus facilement à un ou deux verres de vin ou de bière sur l’ensemble du repas.
Et pourtant, le message de base qui est exprimé 7 fois dans le guide est le suivant :
« Limitez la consommation de boissons alcoolisées qui ne devrait pas dépasser, par jour, 2 verres de vin de 10 centilitres pour les femmes et 3 pour les hommes ».
Autrement dit, dans le même guide, nous apprenons que l’alcool est un facteur de déséquilibre nutritionnel, qui entraîne des cancers dès le premier verre, dont les effets bénéfiques sur le cœur ne sont pas démontrés et qui est très dangereux dès le 2e verre par jour chez les femmes et le 3e chez les hommes, et on nous conseille simplement, par 7 fois, de ne pas dépasser 2 à 3 verres de vin par jour ! Personne ne répond à la question la plus intéressante : quelle quantité d’alcool idéale faut-il consommer pour être
au mieux de sa forme? Est-ce qu’un peu d’alcool est bénéfique, ou est-ce que boire un peu d’alcool n’est après tout pas si toxique que cela? Faut-il encourager, pour leur santé, les abstinents à boire un petit peu? Aucune de ces questions ne trouve de réponse.
L’alcool est à la fois un cancérigène et un cardioprotecteur.
Vidéo: L’alcool est cancérigène et cardioprotecteur
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur: L’alcool est cancérigène et cardioprotecteur