La maladie de Whipple
La maladie de Whipple est une maladie rare due à une bactérie, Tropheryma whipple.
L’évolution spontanée de la maladie est longue, marquée par des épisodes de rémission et de rechutes pouvant évoluer jusqu’à la mort en absence de traitement antibiotique. La maladie a été décrite pour la première fois en 1907, mais la bactérie responsable a été clairement isolée et identifiée seulement en 2001. Il semblerait qu’elle soit présente dans l’environnement, en particulier dans les eaux d’égout, et pourrait aussi être naturellement présente chez l’homme.
Pendant longtemps, la maladie de Whipple a été considérée comme une maladie purement digestive, se manifestant par des diarrhées, douleurs abdominales, amaigrissement et douleurs articulaires. Mais elle peut également se manifester par des signes cardiovasculaires et des signes neurologiques, en particulier des troubles visuels et des signes de démence.
Le traitement repose sur la prescription d’antibiotiques au long cours (au moins 18 mois), et des corticoïdes sont parfois associés au début du traitement, dans les formes graves de la maladie.
Les toxines bactériennes
Les bactéries peuvent être aussi à l’origine d’épidémies foudroyantes, par l’intermédiaire de toxines. C’est le cas d’une bactérie bien commune, Escherichia Coü, qui sécrète des toxines appelées shigatoxi- nes, et que l’on trouve parfois dans les produits surgelés ou les produits frais (ces toxines résistent au froid mais sont détruites par la cuisson).
Elles sont responsables d’un syndrome grave, le SHU (syndrome hé- molytique et urémique), qui a provoqué l’hospitalisation en soins intensifs de 18 personnes en octobre 2005, dans la région de Bordeaux, à la suite de la consommation de steaks hachés surgelés. Au total, on dénombre 70 à 100 cas par an en France.
Présentes dans l’intestin de nombreux animaux, ces bactéries sont éliminées par les selles et peuvent ainsi contaminer l’environnement et par voie de conséquence les aliments. Elles supportent le froid mais sont détruites par la cuisson, c’est pourquoi la consommation de viande de bœuf peu cuite (steak haché en particulier) est une cause classique de contamination. Tout comme l’ingestion de produits laitiers non pasteurisés, de jus de pommes, légumes crus, ou eau de boisson. Il est également possible de contracter l’infection en portant ses mains souillées à sa bouche, ou lors d’un contact avec un malade qui excrète le germe dans ses selles. L’incubation peut atteindre quinze jours.