La maladie de l'oreille : Le retentissement général
Quelle valeur a la fièvre lors d’une maladie de l’oreille ?
Très rarement, dans un contexte neurologique, elle témoigne du dérèglement des centres thermorégulateurs par une maladie dégénérative ou tumorale.
Dans la très grande majorité des cas, elle survient dans un contexte infectieux avec douleur, écoulement, augmentation des globules blancs dans le sang.
Plutôt élevée et accompagnée de douleur de l’oreille, elle évoque un accès d’otite aiguë. Des accès fébriles intermittents répétés, alternés avec un écoulement de l’oreille, évoquent une infection mal drainée avec périodes de rétention purulente.
La fièvre accompagne presque toujours les complications des otites, des mastoïdites tout particulièrement ; de grands accès fébriles avec des frissons évoquent la possibilité d’une septicémie.
Enfin, une fièvre durable chez un petit enfant ou un nourrisson laisse toujours planer le risque d’une déshydratation et doit faire prendre des mesures énergiques et appropriées ; si cette fièvre est mal expliquée, l’examen des oreilles, à la recherche d’une otite, est systématique.
Quels sont les autres signes d’atteinte de l’état général ?
Ces signes témoignent souvent du retentissement de la douleur, fréquemment présente, et du syndrome infectieux qui l’accompagne.
Le manque d’appétit est dû à la fois à la maladie et au fait que l’on reste chez soi « à la chambre ». L’amaigrissement est une conséquence de tous les signes précédents. Il entraîne bien sûr un fléchissement de l’état général qui ne facilite pas la lutte contre la maladie. À noter que, chez le nourrisson, la stagnation ou la baisse de la courbe de poids sont des éléments capitaux de l’évolution d’une otite. Un nourrisson doit être pesé deux fois par semaine à heure fixe. Tous ces signes doivent être combattus pour faciliter les forces de restauration de l’organisme.
Pourquoi le nourrisson présente-t-il des signes digestifs lors d’une otite ?
Lorsqu’une otite est quelque peu durable chez un nouveau-né ou un nourrisson, il n’est pas rare qu’elle commence par s’accompagner de signes digestifs, de vomissements ou de diarrhée. Ces signes auxquels s’associent, bien sûr, une déshydratation et une stagnation ou une perte de poids témoignent d’une complication de l’otite, qui est la toxicose. La constatation de cet état de choses doit entraîner une prise en charge énergique et urgente : geste local s’il le faut, traitement anti-infectieux, réhydratation, etc.
D’où la règle, devant des troubles digestifs non expliqués du nourrisson, de rechercher systématiquement là encore l’existence d’une otite qui serait passée inaperçue.
Quels sont les retentissements psychique et caractériel d’une maladie de l’oreille ?
Ces retentissements n’apparaissent pas pour un simple accès aigu, mais plutôt pour des maladies ou des troubles durables et invalidants.
Ainsi, une baisse d’audition risque de rendre le sujet acariâtre et renfermé. Renfermé parce qu’il n’ose plus communiquer avec les autres de peur de faire répéter. Acariâtre parce que, ne comprenant pas la cause de la gaieté des autres, il imagine toujours qu’ils sont en train de se moquer de lui.
Des vertiges ou des troubles de l’équilibre entraînent un état de crainte et d’anxiété, surtout chez les personnes âgées : crainte permanente de la prochaine crise de vertiges, anxiété du risque de chuter, en traversant la rue, par exemple.
Enfin, les acouphènes, pour peu qu’ils soient importants et durables, peuvent entraîner à la longue, s’ils ne sont pas intégrés, un état dépressif, voire des pensées suicidaires qui trouvent malheureusement parfois leur aboutissement.
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