L’utilisation du tabac
Le tabac a été consomme de façons très diverses au cours de son histoire: il a été mâché, prise et surtout fume selon plusieurs modalités, sous forme de pipe, cigare et cigarillo et actuellement pour plus de 95 % sous forme de cigarette industrielle.
► Le tabac a priser
Le tabac dans le Nouveau Monde était consomme en poudre par les Indiens; ils pulvérisaient des feuilles séchées et aspiraient par les narines. Les européens, par imitation, se mirent a priser des feuilles râpées; la poudre ainsi préparée était enfermée dans des tabatières ou petites boites a tabac.
► Le tabac a chiquer
De la même façon, a l’exemple des Indiens, le tabac a été mâche et chique: le jus de la salive, qui contient une partie de la nicotine du tabac, est crache par le chiqueur car, quand il est dégluti, il entraîne des brûlures gastriques. Ce mode de consommation reste utilise par les personnes qui peuvent difficilement fumer pendant leurs occupations: les marins, les sous mariniers, les ouvriers du bâtiment, les paysans, les mineurs… la nicotine est alors absorbée directement par la muqueuse buccale. Aux Etats Unis et surtout en Suède, ou les interdits de fumer en public sont très étendus et respectes, les jeunes utilisent beaucoup le tabac a chiquer sous divers conditionnements, soit des feuilles hachées et humides le snuff , soit des pâtes, soit des petits sachets, comme ceux de thé, contenant la poudre de tabac le plus souvent aromatisée ou skoal bandits. Ce type de consommation reste heureusement très marginal en France.
► La pipe
Ce tuyau est un instrument que les tribus primitives fabriquaient pour fumer les herbes; elle représente la plus ancienne façon de fumer avec tout un artisanat de pipiers. L’usage de la pipe, ne dans les milieux populaires, est moins répandu de nos jours; il est cantonne a quelques « esthetes » du tabac; il est vrai que les motivations a fumer et le type de plaisir obtenu apparaissent très différents de ceux de la cigarette.
Chez les Sioux, la pipe sous le nom de calumet avait un caractère sacre; il était fume en communauté en signe d’amitie, de confiance et de paix. La pipe a eau ou narguilé, née en Perse, est encore beaucoup utilisée dans les pays musulmans; le tabac est souvent mélange a d’autres plantes, parfois le cannabis, et aromatise avec du miel; la fumée qui barbote dans l’eau avant d’etre inhalee est moins riche en goudrons, mais très riche en monoxyde de carbone et entraîne rapidement une sorte d’ebriete.
► Le cigare
A l’origine, il était constitue de «feuilles séchées» roulées dans une autre feuille de tabac; les Indiens l’aspiraient jusqu’a l’ivresse. Les conquistadores espagnols ayant adopte cet usage encouragèrent sa fabrication dans l’ile de Cuba; plus perfectionne de nos jours, il constitue un élément symbolique d’importance et de réussite dans le monde des affaires et de la politique.
► Le cigarillo
Etant donne la modification du mode de vie et des goûts du consommateur, l’industrie du tabac a fabrique un petit cigare ou cigarillo, de poids inférieur a trois grammes; il est constitue de feuilles de tabac battu et sa fabrication permet un prix de vente raisonnable, a la portée de tous.
► La cigarette (ou petit cigare)
Elle est apparue au milieu du xix’ siècle en Espagne; elle était fabriquée a la main par des ouvrières dans les manufactures manufactures, travail rendu célèbre par la Carmen de Merimee et de Bizet; puis en France, en 1880, vint la première machine industrielle permettant d’augmenter le rendement. Dans notre pays, le tabac fait l’objet d’un monopole depuis le début du xixe siècle; cette industrie a pour objectif évident de maintenir le nombre des consommateurs et de remplacer les adultes qui arrêtent de fumer; il faut donc toucher de nouvelles couches de la population, tout particulièrement les femmes et les adolescents; c’est ce que réalise une publicité redoublement ingénieuse et efficace.
La fumée de tabac et la cigarette
Pourquoi la cigarette est-elle devenue la plus fréquente et la plus dangereuse des formes de consommation de tabac ?
► Comment est fabriquée une cigarette ?
Pour comprendre les effets et méfaits de la cigarette, il est évidemment nécessaire de bien connaître sa structure, sa composition et les modalités de sa fabrication qui ont considérablement évolue depuis un siècle.
La cigarette de base est formée d’un tube de papier poreux, fin, calibre, cylindrique et dans lequel est tasse un «boudin» de feuilles de tabac, ferment hache, émiette, le scaferlati; sa nature dépend de nombreux facteurs, l’humidité, le taux de diverses substances ajoutées, telles les substances aromatiques et autres, dont la nature précise est d’ailleurs un secret de fabrication. Actuellement, la plupart des cigarettes contiennent également un filtre forme de petits fragments de papier ou d’acétate de cellulose; parfois un élément absorbant de charbon actif est intercale au milieu. Le boudin de tabac et le filtre sont réunis par un manchon, fait d’un papier très poreux, avec de multiples et minuscules perforations. Avant d’etre fumée, chaque cigarette contient gramme de tabac; dans le tabac on trouve un alcaloïde, la nicotine, toujours présente en quantités importantes : tout tabac en contient 10 a 20 milligrammes par gramme, et aussi tous les éléments organiques et minéraux présents dans la feuille hachée, en particulier de nombreux autres alcaloïdes en faibles concentrations.
Lorsque la cigarette est allumée, le tabac, en brûlant, produit de la fumée, comme le fait tout végétal qui se consume, comme les feuilles mortes ou les brindilles des jardins, comme le charbon; c’est cette fumée qui contient le monoxyde de carbone (CO) et les goudrons. Les goudrons sont un mélange de très nombreuses substances produites
lors de la combustion: ce sont en majorité des hydrocarbures.
Contrairement a quelques idées courantes, il est important de souligner que:
— Le tabac ne contient ni goudrons, ni monoxyde de carbone (CO): ceux-ci apparaissent lors de la combustion.
— Le papier n’est pas l’élément dangereux de la cigarette.
— Le cigarillo est plus dangereux, car il n’a pas de filtre : le fumeur de cigarillos est le plus souvent un ancien fumeur de cigarettes, qui espère ainsi diminuer sa consommation
de tabac; certains disent: « C’est moins nocif, car nicotine et goudrons ne sont pas mentionnés sur le paquet!» Il en est de même des cigarettes roulées dont Fusage s’etend de plus en plus actuellement, a mesure que le prix des cigarettes augmente.
► La fumée de tabac
La fumée de tabac est un aerosol : elle est faite de substances a l’etat liquide, dispersées en très fines gouttelettes (phase particulaire), en suspension dans un mélange gazeux. Cet aérosol a les caractéristiques suivantes: sa densité est d’environ 50 µ g* par millilitre de fumée. Un millilitre de fumée contient en moyenne 10 milliards de particules, mesurant de 0,1 a 0,2 µ* de diamètre; leur taille extrêmement petite explique leur stabilité dans Fair ambiant et la possibilité de pénétrer avec l’air inspire jusqu’au plus profond des poumons, c’est-a-dire jusqu’aux alveoles pulmonaires.
La production de la fumée résulte de la combustion incomplète du tabac; pour la cigarette, elle est complète sur l’extremite en ignition, la quantité d’oxygene (02) etant suffisante: la temperature dépasse alors 800 °C. il y a pyrolyse avec formation de monoxyde de carbone et de goudrons, principalement des hydrocarbures polycycliques cancérigènes dont le redoutable benzopyrene.
Lorsque le tabac est fume, trois courants se forment:
1. Le courantprimaire (ou principal) est produit pendant l’inspiration par le fumeur. Pour la pipe et le cigare, les bouffées sont rares et la fumée acre et irritante n’est le plus sou- vent pas inhalée. Pour les cigarettes au contraire, il y a rapidement et le plus souvent inhalation de la fumée, qui pénètre ainsi profondément jusqu’aux alveoles pulmonaires
2. Le courant secondaire (ou latéral) est constitue par la fumée dégagée entre les bouffées; pour une cigarette, la durée d’émission du courant secondaire est beaucoup plus importante que celle du courant primaire (20 a 30 secondes de bouffées actives sur 10 minutes). Ce courant secondaire est une source majeure de pollution de l’environnement interieur: sa teneur en produits toxiques est beaucoup plus importante que celle du courant primaire: trois a dix fois plus de monoxyde de carbone et quatre fois plus de benzopyrene et de nicotine.
3. Le courant tertiaire est constitue par la fumée exhalée par le fumeur.
La composition de la fumée du courant primaire est étudiée dans des machines a tourner standardisés selon des normes internationales; c’est le fumage mécanique normalise, défini par l’ISO (International standard organisation), établissant des conditions identiques et productibles. Les cigarettes sont conditionnées a 22 °C et a 60% d’humidite; elles sont consumées avec une bouffée pendant 2 secondes, d’un volume de 35 ml, une fois par minute; avec une dépression de 20 cm d’eau, l’objectif est de reproduire les modalités moyennes de l’inhalation du fumeur. En fin dévaluation, le mégot doit mesurer 23 millimetres pour la cigarette ordinaire ou 8 millimetres en plus du filtre pour la cigarette a « bout filtre »; la fumée est aspirée a travers une membrane filtrante sur laquelle se dépose un condensant représentant la phase particulaire; ce condensant est pèse, puis on dose l’eau, la nicotine; les goudrons sont définis par la différence: Goudrons = Condensat (Eau + Nicotine)
La phase gazeuse est recueillie de l’autre cote de la membrane.
La fumée de tabac a deux phases distinctes dont la composition est extrêmement complexe: plus de 4 000 substances ont pu etre identifiees.
— La phase gazeuse ou sont présents :
• du gaz carbonique (C02:12 a 15 %), de l’oxyde de car- bone (CO: 3 a 6 %), de l’oxygene (02: 10 a 15 %), de l’azote (N: 60%)…
• des composes organiques volatils (aldehydes, cetones, ammoniac, hydrocarbures divers: 1 a 3 %).
— La phase particulaire qui est un aerosol comportant essen- tiellement:
des substances cancerigenes : hydrocarbures aroma- tiques (benzopyrenes, dibenzoanthracenes benzofluo- ranthene), dérives nitrés heterocycliques (pyridine, dibenza- cridine…), nitrosamines, aldehydes, cetones;
• des irritants (acroleines);
•des metaux: nickel carbonyl, cadmium, polonium radioactif;
• des radicaux libres : quinones, hydroquinones, epoxydes, composes peroxydes, oxyde de carbone… qui réagissant avec l’oxygene sont responsables de la formation de «substances oxydantes » dont le role pathogene est important;
•de l’acide cyanhydrique (CNH);
•la nicotine, élément essentiel de 1’induction de la dépendance et partiellement du risque vasculaire.
Les teneurs en goudrons et nicotine indiquées sur les paquets coincement le courant principal; elles correspondent aux résultats de dosages obtenus dans ces machines a fumer artificielles; elles constituent donc en fait un rendement.
La mise en évidence de la responsabilité des goudrons dans la genèse des cancers représentait incontestablement un élément important, pouvant conduire de nombreux fumeurs a se motiver a l’arret; c’est pourquoi les cigarettes légers furent créées dans les années 1970 dans le but de proposer aux consommateurs des produits apportant des quantités moindres de goudrons. A cette époque, des rendements en goudrons supérieurs a 20 milligrammes par cigarette étaient courants : pour les Boyard-mais par exemples, il était de 30 milligrammes. Actuellement, par réglementation depuis le ler janvier 1993, le taux maximum est de 15 milligrammes par cigarette et est de 12 milligrammes depuis le ler janvier 1998.
Les facteurs déterminant la composition de la fumée sont très nombreux. La nature des tabacs est évidemment importante:
• tabacs bruns pour pipe, tabac a rouler, cigares, cigarillos, certaines cigarettes françaises; ils représentent actuellement 15 % de la consommation;
•tabacs blonds, seches au soleil ou a l’air chaud utilises essentiellement dans les cigarettes.
L’augmentation progressive des ventes de tabacs « blonds reflète les orientations plus ou moins conscientes des fumeurs, ces tabacs ayant la réputation totalement usur- pee d’etre moins aangereux; mais surtout leur fumée est plus douce et plus agréable; le mode de séchage, le traitement après séchage, l’adjonction d’additifs et d’aromes peuvent egalement faire varier la composition de la fumée: ce sont surtout les modalités de fabrication de la cigarette qui ont permis de la modifier15.
D’autres facteurs peuvent intervenir:
— L’intensite du système de combustion dépend du diamètre de la cigarette, de la porosité du papier: avec un papier plus poreux, la combustion est plus complète et ainsi la production de monoxyde de carbone (CO) est moindre. La densité du tabac hache joue également un rôle important: si la largeur de coupe est plus grande, il y a réduction des rendements en goudrons et nicotine.
— Lors du transfert de la fumée a travers la cigarette, la com-position peut être modifiée considérablement par filtration et ventilation.
— La fumée est filtrée; le premier élément implique est la colonne de tabac elle-même; ce mécanisme d’autofiltration explique en grande partie l’augmentation de l’intensite
du goût au fur et a mesure que la cigarette est brûlée. Les filtres ont une action non sélective, mécanique, essentiellement sur la phase particulaire, c’est-a-dire les goudrons; il faut ajou- ter un adsorbant pour éliminer de fa?on sélective certains composants de la phase gazeuse.
La ventilation permet de diluer la fumée; elle dépend de la porosité du papier et surtout des perforations du manchon (page 48, figure 2); elle est d’autant plus efficace qu’elle s’exerce loin du point de combustion; elle agit surtout sur la phase gazeuse. il existe une synergie complexe entre filtration et ventilation, permettant de ralentir le flux et d’ameliorer le « confort» du fumeur, en établissant un compromis entre une cigarette trop ventile par laquelle on n’aspire que de l’air ou une trop filtrée qui est trop dure a «tirer».
II est encore possible de modifier la composition:
• en diminuant le diamètre de la cigarette,
• en modifiant la longueur,
• en utilisant des tabacs a fort pouvoir de remplissage,
•en faisant varier la technique d’expansion pour redonner au tabac son volume avant séchage.
On voit ainsi combien est complexe la technologie de la cigarette. Les industriels du tabac cherchent a diminuer les apports des substances les plus toxiques, les goudrons, en utilisant toute une serie d’artifices, de fagon a obtenir une com-bustion plus rapide avec diminution du nombre de bouffées et des bouffées moins riches en fumée.
Mais comment réagit le fumeur a cette modification du gout et des apports en nicotine; en fait, les quantités réelles de nicotine et de goudrons qu’il absorbe sont le plus souvent differentes du rendement obtenu dans les machines a fumer industrielles; ces quantites dependent de la manière de fumer, c’est-a-dire du rythme et de l’importance des bouffées, de la profondeur de l’inhalation, de la combustion plus ou moins complete de la cigarette. Les variations sont tres grandes d’un fumeur a Fautre; par exemple, pour ceux qui fument chaque jour 30 cigarettes ay ant un rendement théorique de 1 mg de nicotine, les quantites de nicotine absorbées peuvent varier de 10 a 100 mg par jour!
Ainsi, un fumeur « dependant a la nicotine » qui passe aux cigarettes legeres, augmente le plus souvent sa consom- mation, inhale plus profondement, expire plus tardivement la bouffee de fagon a obtenir la nicotine dont il ressent le besoin; il fume egalement les cigarettes jusqu’au bout, et souvent en obstruant les pores du manchon avec les doigts ou les levres, parfois meme il enleve le filtre; il absorbe ainsi beaucoup plus de nicotine que le taux indique sur le paquet et surtout des quantites plus importantes de monoxyde de carbone et de goudrons! Les etudes biologiques faites par Benowitz 17 ont bien montre que les quantités de nicotine absorbées, en comparant divers types de cigarettes, sont sans relation avec le rendement indique sur le paquet.
Kozlowski18, en etudiant les traces brunes sur l’extre- mite des filtres, a bien différencie les moyens que le fumeur
emploie inconsciemment lorsqu’il fume des cigarettes légers et les conséquences sur les absorptions de goudrons.
► Quel rôle joue le développement des cigarettes légers dans 1’evolution des risques du tabac ?
Les données epidemiologiques montrent que le risque de cancer du poumon et des voies aero-digestives superieures a ete partiellement réduit par l’utilisation de cigarettes a bout filtre, dont le rendement en goudrons est diminue. Cette constatation a surtout ete nette et indiscutable lorsque les cigarettes très riches en goudrons ont ete supprimées; le bénéfice apparaît moindre depuis que le rendement en goudrons a continue a être réduit. Bien plus, avec ces cigarettes, un nouveau type de cancer des bronches est apparu, atteignant les petites bronches. Par contre, pour les risques cardio-vasculaires, les données sont divergentes; de rares études semblent indiquer une legere diminution du risque, surtout coronarien; pour la majorité des travaux au contraire le risque reste iden- tique. Une enquete suedoise recente est tres importante: dans ce pays, comme aux Etats-Unis, en raison des interdictions strides de fumer dans les lieux publics, le tabac a mâcher ou snuff est tres utilise. Or dans ce type de consommation, a apport nicotinique egal, le risque vasculaire est considerable- ment plus faible avec le snuff qu’avec la cigarette meme «legere »! Ceci prouve bien que le risque vasculaire est lie a la conjonction de plusieurs facteurs, le monoxyde de carbone, les goudrons et la nicotine, surtout lorsque celle-ci arrive sous forme de « flash » sur les recepteurs nicotiniques vasculaires. Avec le snuff le risque de cancer du larynx et du poumon est nul… mais pas celui de la cavite buccale (levres, langue, pharynx), bien au contraire.
Il est important de connaitre la perception que les fumeurs ont de la cigarette légère; en les interrogeant sur leur consommation, ce qui est fait systématiquement a notre consultation de tabacologie, les faits suivants apparaissent:
— tous les fumeurs connaissent naturellement la marque de leur paquet et ils en changent très rarement;
— presque tous savent s’il s’agit de cigarettes normales, de légères ou d’ultra-légères;
— pratiquement aucun ne connait les taux marques sur les paquets, et encore moins la signification de ces taux.
Lorsque Ton cherche a leur faire preciser ce dernier point, les reponses sont très diverses; la plupart pensent qu’il pourrait s’agir de la quantite de nicotine et de goudrons presente soit dans le paquet, soit dans une cigarette; personne n’a la notion de rendement, tout le monde est etonne lorsque l’ explication est foumie. En tout cas, les fumeurs racontent que lorsqu’ils sont passes aux «legeres », ils ont fume davantage et surtout ont «tire» plus sur leurs cigarettes et ils les ont fumées jusqu’au bout. Lors de la premiere consultation, lorsque celle-ci a lieu en fin d’apres-midi, vers 16 heures, la mesure du taux de monoxyde de carbone dans Pair expire, chez les sujets qui ont fume toute la joumee, montre qu’il est en moyenne significativement plus eleve chez les fumeurs de «legeres » et surtout d’« extra-légères ».
A P échelon individuel, les cigarettes «légères » modifient donne le risque de cancer, mais ne réduisent que peu ou pas les risques d’accidents cardio-vasculaires; en outre, les seuls beneficiaires sont les fumeurs non ou peu dependants; les autres compensent toujours plus ou moins en raison de leur besoin impérieux en nicotine.
Pour la collectivité, cette évolution est nuisible: la présence de fumeurs dans l’environnement est un facteur essentiel pour que d’autres commencent ou continuent a fumer.
Chaque fumeur, quelle que soit sa consommation, entretient Pepidemie.
Par ailleurs, si les teneurs en substances irritantes et carcinogènes sont effectivement diminuées dans le courant principal du fait du filtre, celles du courant secondaire restent identiques; les fumeurs qui respirent largement Pair contamine
récupèrent ainsi une grande partie des effets nocifs de la fumée, et il en est de même, hélas, pour les non fumeurs alentour.
« Les cigarettes “ légères ” seraient-elles une tromperie et un leurre ? »
— Une tromperie, peut-être, si l’on considère que les taux indiques sur le paquet, contrairement a ce que le fumeur serait en droit de croire, ne correspondent pas a la réalité de ce qu’il va absorber; mais l’indication ne mentionne rien d’autre qu’un chiffre; a chacun d’interpreter… et nous avons vu que plus de 90 % des fumeurs ignorent ces indications et encore plus leur signification.
— Un leurre certainement, car pour celui qui fume, le mot« léger » suggéré une réduction du risque. Mais ainsi, il se démotive pour un arrêt réel et continue sa dangereuse intoxication.
Le grand et seul bénéficiaire est l’industrie du tabac, car le client est conserve, il consomme parfois davantage et des cigarettes souvent plus onéreuses. «C’est plus cher et cela rapporte gros… aux fabricants de cigarettes!»
Absorption des composants du tabac
Le degré et la nature du risque lie a l’utilisation du tabac dépendent du type de consommation: tabacs a chiquer ou a priser, actuellement rares en France, tabac a fumer, pipe, cigares, cigarillos, cigarettes. Celles-ci représente actuelle ment a elles seules plus de 95 % de la consommation.
► L’absorption de la nicotine
L’absorption de la nicotine par les muqueuses nasale et buccale dépend essentiellement du pH du tabac et du pH de la fumée. En milieu alcalin la nicotine, base faible, est a l’etat non ionise et traverse facilement les muqueuses.
1. Pour le tabac fume, la situation est différente suivant la forme utilisée. Mais si un fumeur de cigarettes passe a la pipe,
aux cigares et surtout aux cigarillos, comme il a pris l’habitude d’inhaler, il continue et absorbe ainsi une fumée encore plus toxique, et le remède est pire que le mal… Pour les fumeurs de cigarettes, en raison des techniques de fabrication et des tabacs utilises, la fumée est acide et il n’y a donc que peu ou pas d’absorption par la muqueuse buccale. Mais cette fumée est plus douce et moins irritante et elle est ainsi facilement inhalée avec les inspirations normales: elle pénètre rapidement dans les bronches, les bronchioles et les alvéoles pulmonaires. Les divers irritants et substances cancérigènes exercent alors leur action sur l’ensemble des voies respiratoires. Dans les alvéoles pulmonaires, le monoxyde de carbone (CO) est très rapidement absorbe, de même que divers composants des phases gazeuses et particulaires et surtout la nicotine; celle-ci passe rapidement dans la circulation genette, avec une élévation très rapide de la nicotinemie . De la même façon, des goudrons cancérigènes pénètrent dans l’organisme, expliquant la survenue de cancers a distance, par exemples celui de la vessie. Les fumeurs de pipe, cigares, cigarillos, le plus souvent n’inhalent pas la fumée qui est acre et irritante; comme elle est alcaline, la nicotine est alors absorbée directement par les muqueuses, avec une élévation lente et progressive du taux de nicotine dans le sang; les composants toxiques irritants et cancérigènes exercent une action purement locale.
2. Pour le tabac a mâcher et a priser, les produits cancérigènes responsables des lésions locales, bucco-pharyngées et nasales sont des nitrosamines formées a partir de la
nicotine lors de la fermentation et du stockage des feuilles de tabac, des hydrocarbures polycycliques (tabacs aromatisés par fumage), des produits aromatiques et du polonium. L’absorption de la nicotine se fait directement par les muqueuses; elle est souvent favorisée par des additifs rendant le tabac plus alcalin. Les premiers utilisateurs du tabac, les Indiens, avaient découvert empiriquement cette pratique: ils mâchaient le tabac en l’associant a une substance alcalinisante , de la poudre de coquillage, ou de la craie, c’est-a-dire du carbonate de chaux; la pratique est la même pour les paysans de Colombie qui mâchent la feuille de coca mélangée a une poudre de calcaire.