Fumeur:Que faire pour réduire son risque?
Fumeur:Que faire pour réduire son risque?
Pour atteindre le risque zéro lié au tabac, il faut arrêter de fumer. C’est facile à dire, mais pas toujours facile à réaliser. Le nombre de fumeurs diminue en France, certes, MAIS ceux qui arrêtent le plus facilement sont les moins dépendants. Résultat, les grands fumeurs très dépendants, ceux qui mettent le plus leur santé en danger, sont ceux qui se découragent le plus devant l’idée de divorcer totalement avec le tabac. Pourtant, c’est chez eux que les traitements, utilisés à bonne dose, sont les plus efficaces. Et il existe aussi d’autres fumeurs qui ne souhaitent pas arrêter de fumer, en tout cas, pas tout de suite…
Malgré tout, toutes ces personnes aimeraient, pour leur santé, diminuer le risque qu’elles prennent avec le tabac. Et elles sont motivées !
La preuve en est le succès des cigarettes « légères » pourtant tout aussi toxiques que les autres. Les adeptes ont le sentiment d’essayer de faire un peu « moins pire » qu’avec les cigarettes plus riches en nicotine ! D’autres pensent : « Au point où j’en suis, la cigarette fait tellement partie de ma vie que j’ai l’impression que ça ne servirait à rien que je fasse un effort ! Je n’arriverai jamais à arrêter. » D’autres se disent plutôt : « C’est dommage de prendre de si grands risques pour un plaisir finalement modéré. » D’autres enfin voudraient ne plus enfumer leurs familles à la maison ou leurs collègues au bureau et que leur qualité de vie devienne meilleure.
Les réponses à ces personnes qui veulent améliorer leur situation sans arrêter de fumer sont quasi nulles en France. On leur répond : il faut arrêter, un point c’est tout. Il est évident que ce serait idéal, mais que faire si c’est impossible?
Des méthodes existent pour réduire les risques liés au tabac et elles sont efficaces. Elles diminuent très rapidement le risque cardiovasculaire de 50 %, améliorent la fonction respiratoire et entraînent une bien meilleure qualité de vie. Et quand un gros fumeur diminue de moitié le nombre de cigarettes fumées, il fait baisser son risque de cancer de poumon de moitié même si ce risque reste plus élevé que chez un non-fumeur.
Si vous ne réussissez pas à arrêter de fumer, trouver une méthode pour diminuer les cigarettes préserve déjà votre santé.
En pratique, deux méthodes sont possibles, l’une officielle et l’autre non officielle (officiellement interdite en France !) :
— la méthode officielle : remplacer au moins la moitié des cigarettes par des substituts nicotiniques, sous forme de gommes, de tablettes ou d’inhaleurs ;
— la méthode non officielle, et très peu connue : on remplace tout ou partie des cigarettes par des Snus suédois à commander par Internet.
La méthode des substituts vendus en pharmacie est la méthode française officielle. Il s’agit de remplacer le maximum de cigarettes par des substituts nicotiniques. On arrive ainsi à apporter la même dose de nicotine sans apporter de toxiques, comme les goudrons, les produits de combustion, le monoxyde de carbone et gaz ou particules cancérigènes (hydrocarbures polycycliques, etc.). La personne ne ressent donc pas de manque et, de ce fait, ressent moins l’envie de fumer. Réduire le nombre de cigarettes devient alors possible.
En pratique : quand vous avez envie d’une cigarette, vous prenez une gomme, un comprimé, ou une inhalation. C’est une habitude à prendre.
Officiellement encore, les patchs ne sont pas indiqués pour diminuer les cigarettes, mais seulement pour arrêter. En fait, ils peuvent tout aussi bien être utilisés à cet usage. C’est à vous de choisir ce qui vous semble le mieux adapté.
Le patch délivre une quantité continue de nicotine. Il diminue l’envie globale de fumer. Mais pas l’envie ponctuelle forte. Il est alors possible qu’un apport ponctuel de nicotine marche mieux. Car en plus, la prise de nicotine est alors accompagnée d’un geste, l’inhalation, la mise en bouche de la gomme ou du comprimé.
Sachez que l’on peut associer les différentes possibilités, comme pour Gérard, motivé par des problèmes cardiaques et suivi par un tabacologue qui veut des résultats.
« Je fumais 3 paquets par jour, et je voulais diminuer, sans avoir le courage d’imaginer arrêter. Cela me paraissait plus difficile que de gravir l’Éverest! Mon médecin m’a prescrit un patch, le plus fort, mais il m’a prévenu que ça ne suffirait pas. Il m’a proposé plusieurs possibilités : mettre carrément 3 patchs fortement dosés collés en même temps, ou un seul patch, mais en lui associant des gommes ou comprimés. J’ai choisi la deuxième solution. J’ai continué à fumer, à peine 1 paquet par jour, avec mon patch et en prenant des comprimés à sucer. C’est déjà un progrès car je fume deux tiers de cigarettes en moins. »
Il est en effet possible de continuer à fumer tout en prenant des substituts. Cette association n’est pas dangereuse ! Car un patch fortement dosé à 21 milligrammes correspond globalement à la dose de nicotine inhalée avec à un paquet de cigarettes par jour. Si vous fumiez 2 paquets par jour, il est normal qu’avec un seul patch, vous continuiez à avoir envie de fumer !
Les fortes doses de nicotine peuvent entraîner quelques effets secondaires, comme une bouche sèche, un mal de tête, une nervosité, un cœur qui bat plus vite. Mais cela n’est pas dangereux pour la santé. Il n’y a pas d’accident de surdosage en nicotine. Les cha- manes qui ingurgitaient des potions extrêmement concentrées en nicotine en retiraient des hallucinations en plus des signes que nous venons de décrire, mais pas de risque grave ou mortel.
Cependant les substituts ne font pas tout. Ils libèrent d’une dépendance chimique, mais pour réussir à diminuer son risque, il faut avoir envie de réduire le tabac et faire un effort. Le besoin physique de fumer est très abaissé, mais si un fumeur ne veut pas diminuer sa consommation, ce sera moins efficace de lui proposer des substituts.
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