constipation et diarrhées : quelles intestines
Boyau tabou, l’intestin fait encore aujourd’hui l’objet d’une étonnante précaution de langage. Votre médecin vous demandera si vous allez bien « à la selle », non pas pour savoir si vous savez monter à cheval, mais pour que vous lui disiez si vous êtes constipé ou non. Il y a pourtant plus d’un siècle le que l’historien Jules Michelet estimait que le plus grand pas contre l’esprit du moyen âge avait été franchi avec « la i «-habilitation du ventre et des fonctions digestives ». Mais ce •.ont là des choses dont on ne parle qu’à mots couverts. Le hou fonctionnement de l’intestin est cependant l’un des soucis majeurs des hommes, et surtout des femmes. Il apparait toutefois rarement à la première page des magazines, alors que l’on y évoque sans complexe les troubles sexuels et les maladies vénériennes les moins ragoûtantes. Donc parlons-en.
Personne ne se sent à l’aise avec un intestin encombré, mais ce n’est pas une raison pour sombrer dans l’obsession.
De nombreuses personnes se plaignent d’être constipées et cherchent querelle à leur intestin parce qu’il ne se vide pas tous les jours. Résultat, elles se vengent de lui en lui administrant un abus de laxatifs (produits purgatifs), qui deviennent trop souvent la cause de vraies maladies du colon (le gros intestin). Or, il n’existe pas de norme en matière de rythme intestinal. Il peut très bien se manifester sans problème tous les deux ou trois jours, sans que les personnes supposées « constipées » se jugent coupables de ne pas se débarrasser chaque jour de leurs déchets.
Ces considérations psychologiques étant présentées, on peut aussi admettre qu’une bonne hygiène alimentaire suffit le plus souvent à régulariser le fonctionnement intestinal. Et pour cela il faut manger des fibres. Il s’agit de substances végétales (cellulose), que l’on trouve dans les légumes et les fruits. Leur principal effet est de favoriser les mouvements du tube digestif. On les consomme avec les légumes verts (haricots), mais aussi avec les carottes, le chou, la rhubarbe, les pruneaux, les pommes cuites, mais surtout avec le son résultant de la mouture du blé, d’où la vogue du pain « complet ».
Les fibres présentent en outre l’avantage de donner du volume aux aliments, donc de supprimer rapidement la sensation de faim et, par conséquent, de réduire la quantité de calories absorbées.
À l’inverse, l’intestin peut souffrir de diarrhées (plus familièrement « coliques »). Elles sont le plus souvent dues à des microbes et s’attaquent particulièrement aux voyageurs.
On l’appelle la « turista » en Amérique du sud, la « trotsky » en Russie ou la « djerbienne » en Tunisie. Pour la combattre, il est conseillé de ne pas consommer des salades, des légumes et des fruits non lavés, de ne boire que de l’eau minérale, dans les pays où la distribution d’eau courante est douteuse.
Cela dit, on peut aussi subir des intoxications alimentaires dans nos contrées, avec des fruits de mer, des conserves ou des plats préparés dont la conservation n’est pas parfaite. Dans tous les cas (diarrhées touristiques ou domestiques), on doit compenser la perte d’eau en absorbant du thé sucré chaud, des boissons gazeuses de type soda. Consulter au plus vite un médecin qui prescrira les médicaments appropriés. Il en existe heureusement de très efficaces.